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La colère de Barack Obama après le rejet de la réforme sur les armes

"Nous pouvons faire croître notre économie et réduire notre déficit" en même temps, a déclaré Barack Obama lors d'une allocution à la Maison Blanche. [Charles Dharapak]
Pour Barack Obama, il ne s'agit que d'"un premier round". - [Charles Dharapak]
Le président américain Barack Obama, très en colère suite au rejet de la réforme des lois sur les armes par le Sénat aux Etats-Unis, a qualifié ce jour de "honte" pour le pays.

Le rejet mercredi de la réforme des lois sur les armes par le Sénat américain a été qualifié de "honte" par le président Barack Obama qui a pointé du doigt le lobby des armes.

Quatre mois après l'électrochoc du massacre de Newtown, le rejet du texte  (lui-même édulcoré par rapport aux premières versions) marque une défaite politique pour Obama, qui a investi un capital politique considérable sur ce thème.

Quatre élus du parti démocrate du président ont fait défection et rejoint les républicains pour voter contre un amendement qui aurait imposé des vérifications d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant les achats d'armes sur internet et dans les foires spécialisées.

Obama prêt pour un second round

"C'est un jour de honte pour Washington", a lancé le président, ostensiblement en colère. "Au lieu de soutenir ce compromis, le lobby des armes et ses alliés ont volontairement menti à propos de cette loi", a-t-il accusé, en enjoignant les Américains à se mobiliser aux prochaines élections.

"Pour moi, c'est seulement le premier round", a affirmé Barack Obama qui avait immédiatement convoqué la presse pour une longue intervention à la Maison Blanche.

"Aucune législation n'empêchera la violence et le mal. Nous l'avons appris de façon dramatique il y a deux jours", a-t-il reconnu en faisant référence au double attentat de Boston, où 3 personnes sont mortes et 180 ont été blessées.

Mais "si une mesure du Congrès pouvait sauver une personne, un enfant, quelque centaines, quelque milliers (...) nous avions l'obligation d'essayer", a-t-il plaidé.

agences/moha

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Vérifications d'antécédents partielles

Les vérifications sur le passé des acheteurs d'arme sont aujourd'hui requises seulement dans les magasins, hormis dans quelques Etats qui ont voté des lois plus strictes. Or les armureries ne représentent que 60% des ventes.

Environ 90% des Américains, selon plusieurs sondages, soutiennent la suppression de cette faille légale, mais le puissant lobby des armes, par la voix de la National Rifle Association (NRA), s'est montré intraitable.

Loi officiellement retirée

Le chef de la majorité démocrate du Sénat américain, Harry Reid, a officiellement retiré de l'ordre du jour jeudi la proposition de loi soutenue par Barack Obama et visant à renforcer la législation sur les armes à feu, après un vote négatif mercredi.

La NRA, le puissant ennemi politique

La NRA, forte de millions de membres, peut se révéler une redoutable ennemie politique au moment des élections, en finançant des publicités télévisées contre les candidats qui l'auraient froissée en votant pour un affaiblissement perçu du deuxième amendement de la Constitution, qui garantit le droit de détenir une arme pour se défendre.

Seuls quatre républicains sur 45 ont osé la défier mercredi.

Le maire de New York, Michael Bloomberg, a dénoncé dans un communiqué virulent la "mainmise" de la NRA sur le système politique et promis de consacrer ses larges ressources financières à faire battre ceux qui ont voté "non" mercredi.