Mahmoud Abbas exige "la fin immédiate de l'agression" contre le peuple palestinien

L'ONU a lancé jeudi un appel d'urgence aux dons à hauteur de 294 millions de dollars pour répondre aux "besoins urgents" d'habitants vulnérables de Cisjordanie et de la bande de Gaza où plus de 400'000 Palestiniens ont fui leur domicile ces derniers jours.

L'appel est destiné à apporter de l'aide à plus de 1,2 million d'habitants de Gaza et de Cisjordanie, a précisé le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), soulignant que les organisations humanitaires n'avaient plus les ressources nécessaires pour "répondre de façon adéquate aux besoins des Palestiniens vulnérables".

Centaines de milliers de déplacés

Selon OCHA, plus de 423'000 Palestiniens ont été déplacés ces derniers jours dans la bande de Gaza en état de siège et pilonnée par l'armée israélienne en riposte à l'attaque massive du Hamas en Israël. L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, qui opère notamment des écoles dans la bande de Gaza, accueille environ 64% de ces déplacés dans 102 de ses établissements.

"L'unique centrale électrique de la bande de Gaza s'est trouvée à court de carburant et a cessé de fonctionner, coupant la seule source d'électricité de la bande de Gaza", et "la plupart des habitants de la bande de Gaza n'ont plus accès à l'eau potable".

"L'Unicef a indiqué que certains ont commencé à boire de l'eau de mer, très salée, et contaminée par 120'000 m3 d'eaux usées non traitées chaque jour". L'ONU s'inquiète notamment pour 50'000 femmes enceintes dans la bande de Gaza sans accès aux soins, dont environ 5500 devant accoucher dans le mois qui vient.

>> Décryptage de la situation au Proche-Orient dans le 12h45 :

Il est maintenant l'"heure de la guerre", a déclaré le chef de l'armée israélienne, alors que Tsahal a continué jeudi de déployer des chars d'assaut près de la bande de Gaza en vue d'une opération massive au sol pour "éradiquer" le Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne, densément peuplée.

Voulant rassembler les soutiens, le gouvernement israélien a montré au secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, arrivé jeudi pour des entretiens dans la région, et aux ministres de la Défense de l'Otan des images très explicites d'enfants et de civils tués par le Hamas lors des attaques du week-end dans des localités israéliennes proches de Gaza.

En écho à d'autres représentants à travers le monde, Antony Blinken a appelé l'Etat hébreu à la retenue, tout en lui réaffirmant le soutien des Etats-Unis. "Nous serons toujours là à vos côtés", a-t-il dit.

Le secrétaire d'Etat américain va poursuivre ses déplacements dans la région dans le but d'éviter un embrasement du conflit. Il doit rencontrer vendredi en Jordanie le roi Abdullah et le chef de l'Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie, Mahmoud Abbas. Il a prévu aussi de se rendre au Qatar, en Arabie saoudite, en Egypte et aux Emirats arabes unis, pays où certains sont en mesure de contacter le Hamas.

Réponse de l'axe

L'Iran, soutien du groupe palestinien, a prévenu via son ministre des Affaires étrangères que des crimes supplémentaires contre les Palestiniens donneront lieu à une réponse du "reste de l'axe", sous-entendu l'axe de résistance formé par Téhéran, les factions armées palestiniennes, la Syrie, le mouvement armé libanais du Hezbollah et d'autres groupes.

Hossein Amirabdollahian a ajouté qu'Israël et ses alliés seraient responsables des conséquences, dénonçant comme des "crimes de guerre" le déplacement des Palestiniens et les coupures d'eau et d'électricité dans la bande de Gaza. Téhéran, qui a salué l'attaque du Hamas en Israël, nie toute implication directe.

Les premiers Français rapatriés d'Israël depuis le déclenchement de l'offensive du Hamas ont exprimé jeudi soir leur "soulagement" d'être de retour à Paris, mais aussi un sentiment d'"horreur" devant un "désastre" et une pointe d'"appréhension".

"C'est le soulagement de rentrer, mais quand on voit la montée des actes antisémites en France, on a une petite appréhension", a déclaré devant la presse Olivia, enceinte de quatre mois, à la sortie de l'avion, qui s'est posé peu après 21h00 à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.

"En Israël, on avait l'armée pour nous protéger, j'espère qu'on pourra se sentir en sécurité" en France, a ajouté la jeune maman, accompagnée de deux enfants en bas âge.

Le troisième vol spécial de Swiss au départ de Tel-Aviv est arrivé, comme prévu, jeudi soir à l'aéroport de Zurich-Kloten avec 224 ressortissants helvétiques à son bord. Un quatrième vol de rapatriement est annoncé pour vendredi.

Ce troisième vol spécial de Swiss, au moyen d'un Airbus A321neo d'une capacité de 215 places, a atterri à Zurich à 21h04, a indiqué à Keystone-ATS une porte-parole de la compagnie.

Au total, 212 adultes et enfants ainsi que douze bébés sont arrivés à Zurich, a précisé la porte-parole. Mardi et mercredi, 434 personnes au total avaient déjà été rapatriées via deux vols spéciaux.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a affirmé jeudi que les habitants de la bande de Gaza devaient "rester sur leur terre", alors que les appels pour que l'Egypte autorise un passage sécurisé pour les civils fuyant la bande de Gaza se multiplient.

Le Caire, un médiateur traditionnel dans le conflit israélo-palestinien, supervise le passage de Rafah, le seul point de sortie de la bande de Gaza qui ne soit pas contrôlé par Israël.

La bande de Gaza, un territoire pauvre abritant 2,4 millions de Palestiniens, est soumise à un blocus israélien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Ces derniers jours, des médias égyptiens, citant de hauts responsables de la sécurité, ont mis en garde contre un exode massif des Palestiniens, contraints de "choisir entre la mort sous les bombardements israéliens ou le déplacement de leur terre".

Abdel Fattah al-Sissi a indiqué que le déplacement des habitants de Gaza signifierait "l'élimination de la cause palestinienne".

Ibrahim Khraishi, ambassadeur de Palestine en Suisse qui représente l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, souligne l'importance de comprendre l'histoire pour saisir le contexte actuel. "Au cours des trente dernières années, nous avons condamné la violence et avons reconnu l'Etat d'Israël. Nous avons affirmé qu'il était nécessaire de recourir au droit international pour parvenir à une paix durable", souligne-t-il, jeudi dans le 19h30 de la RTS.

Et d'ajouter: "Mais des violations israéliennes et des attaques se sont produites pendant de nombreuses années, y compris la construction de colonies, et cette réalité est devenue malheureusement quotidienne. Nous avons mis en garde contre les dangers, notamment avec ce gouvernement extrémiste au pouvoir en Israël."

"Depuis 2000, quelque 14'000 Palestiniens ont perdu la vie", indique-t-il. "Qui a condamné cela? Pourquoi nous demander maintenant de condamner ce qui se passe? Notre position est très claire."

Ibrahim Khraishi prévient également que les jours à venir seront délicats, et une escalade des attaques est à craindre. La moitié de Gaza a été pratiquement détruite, et le bilan en termes de victimes civiles est lourd, avec plus de 1450 morts et plus de 6500 blessés, dont de nombreuses femmes et de nombreux enfants, rappelle-t-il.

Il insiste sur le respect du droit international comme la seule voie à suivre pour résoudre le conflit, et exprime sa surprise face à certaines positions internationales.

>> En lire plus : Ibrahim Khraishi: "L'espoir en Palestine s'amenuise de jour en jour"

>> Voir l'interview d'Ibrahim Khraishi dans le 19h30 :

Yasser Arafat, co-fondateur du Fatah, et Ahmed Yassine, celui du Hamas, symbolisent deux figures et deux visions divergentes de l'avenir de la Palestine.

Ces deux visions ont parfois convergé, notamment lors de la première et de la seconde Intifada contre Israël, connue sous le nom de "la guerre des pierres". Cependant, elles se sont nettement opposées lors du processus de paix israélo-palestinien.

En 1993, Yasser Arafat a tendu la main à Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, dans un geste en faveur de la paix, déclarant: "Il nous faudra encore plus de courage et de détermination pour continuer à construire la coexistence et la paix entre nous."

L'espoir de paix était considérable, mais le Hamas a rejeté ces accords.Ces deux mouvements incarnent des idéologies distinctes. Le Fatah, un mouvement nationaliste, a accepté la solution à deux Etats et a officiellement renoncé à l'usage de la violence contre Israël, ce qui n'est pas le cas du Hamas, un mouvement islamiste, qui considère cette terre comme un don de Dieu et a initialement exclu tout compromis avec Israël.

En 2006, le Hamas a remporté les élections palestiniennes, prenant le contrôle de Gaza par la force et évinçant le Fatah. Le Fatah continue de dominer l'Autorité palestinienne, mais son gouvernement ne s'exerce que sur les territoires qu'il contrôle en Cisjordanie.

Ainsi, les territoires palestiniens demeurent morcelés, et les deux camps palestiniens restent divisés.

>> Les explications dans le 19h30 :

Défilés de brancards dans les halls des hôpitaux, urgences saturées ou encore blessés posés à même le sol: le blocus total imposé par Israël sur la bande de Gaza met en péril le fonctionnement des établissements médicaux.

"Certains des patients et des blessés peuvent mourir à tout moment, mais nous ne pouvons pas les aider en raison de leur grand nombre, du manque d'équipements et de médicaments. La situation est très critique. Il n'y a jamais eu dans la bande de Gaza de jours comme ceux que nous vivons aujourd'hui", témoigne Mohammad Abu Selmia, directeur général de l'hôpital Dar al Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, jeudi dans le 19h30 de la RTS.

L'hôpital dans lequel travail Mohammad ne connaît donc pas de répit, avec des médecins qui travaillent jour et nuit. En outre, l'absence d'électricité et de carburant liée au blocus rend les soins de plus en plus difficiles.

>> Les précisions du 19h30 :

Le Parlement israélien a entériné jeudi la formation d'un gouvernement d'urgence et d'un cabinet de guerre à une écrasante majorité des députés présents, lors d'une session extraordinaire diffusée en direct.

La formation de ce gouvernement d'urgence pour diriger le pays le temps de la guerre a été approuvée par 66 voix contre 4, soit la majorité des 120 députés de la Knesset (Parlement).

Annoncé la veille par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son rival, Benny Gantz, le gouvernement est composé de cinq nouveaux ministres de la formation de Benny Gantz, alors que le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a annoncé plus tôt son refus de rejoindre ce gouvernement.

Portant un costume et une chemise noirs, Benjamin Netanyahu a déclaré avant le vote: "le gouvernement d'union que nous mettons en place va envoyer un message d'une grande force". Il a réitéré ses menaces contre le Hamas en assurant que la guerre ne pouvait se terminer que "par une victoire totale et la destruction" du mouvement islamiste palestinien.

La compagnie aérienne Swiss prolonge la suspension de ses vols réguliers vers Tel-Aviv jusqu'au dimanche 22 octobre inclus. Les vols spéciaux de rapatriement ne sont pas concernés par cette décision.

"Restez à l'écart des conflits". Des centaines de manifestants pro-palestiniens ont hué jeudi soir à Genève le Conseil fédéral après son annonce de mercredi sur le Hamas. Certains ont mis en doute les massacres perpétrés par le groupe islamiste samedi en Israël.

"Ne mettez pas le Hamas sur une liste de terroristes", a affirmé l'un des organisateurs devant les quelque 400 personnes rassemblées sur la Place des Nations. "Tant qu'il y aura une occupation, la résistance en Palestine n'est pas du terrorisme", a-t-il ajouté, demandant au gouvernement de "laisser la Suisse neutre".

La veille, le Conseil fédéral avait estimé que ce mouvement devait être considéré sous cette appellation, une fois les questions juridiques réglées.

>> En lire plus : Le Hamas doit être qualifié d'organisation terroriste, estime le Conseil fédéral

Jeudi soir, le même organisateur a également mis en garde les candidats aux élections fédérales contre tout soutien à cette décision. Il a appelé les manifestants à voter en conséquence dans une dizaine de jours.

En dehors du volet suisse, la plupart des slogans étaient tournés vers l'Etat hébreu, dont des centaines de ressortissants et de soutiens s'étaient réunis mercredi soir sur la même place. "Israël terroriste", "Israël criminel", "Stop aux massacres du peuple palestinien", scandaient les manifestants, parmi lesquels se trouvaient de nombreux jeunes, parfois accompagnés par des klaxons d'approbation des véhicules.

Un homme a ouvert le feu jeudi soir à Jérusalem-Est sur un poste de police israélien situé à la sortie de la vieille ville, blessant deux policiers, dont l'un grièvement, avant d'être "neutralisé", selon la police israélienne.

"Après avoir tiré sur les policiers, il a tenté de s'enfuir et les policiers ont tenté de l'interpeller avant de le neutraliser en tirant", a indiqué la police dans un communiqué.

>> Sébastien Faure, envoyé spécial à Jérusalem, fait le point sur la situation en Israël dans le 19h30 :

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré avoir évoqué avec Israël les "besoins humanitaires" de la bande de Gaza, bombardée par l'armée israélienne, tout en défendant le droit de riposter à l'attaque meurtrière du Hamas.

"Nous avons également évoqué les possibilités de passage en toute sécurité pour les civils qui souhaitent quitter les lieux ou se mettre à l'abri", a-t-il ajouté.

Les responsables américains discutent actuellement de la possibilité d'un passage sûr avec Israël et l'Egypte, qui borde également la bande de Gaza, avant une potentielle opération terrestre israélienne.

Antony Blinken a rejeté la responsabilité du traitement des civils palestiniens sur le mouvement islamiste Hamas, qui a déclenché l'attaque de samedi qui a fait plus de 1200 morts en Israël. Les frappes de représailles menées par Israël ont fait plus de 1300 morts côté palestinien.

>> Le sujet du 19h30 :

Certains partis de gauche en Europe ont exprimé leur indignation face à l'horreur, condamnant clairement cet acte terroriste. D'autres ont choisi de rester silencieux ou de condamner de manière plus modérée.

En Suisse également, on a pu observer des divergences au sein de la gauche. La position des différents partis est parfois difficile à discerner, et certaines formations politiques se sont abstenues de communiquer publiquement sur le sujet, invoquant la complexité du conflit et la crainte que leurs propos puissent être mal interprétés.

Les socialistes romands n'ont publié aucune communication officielle et ont indiqué s'en remettre au parti national, compétent pour statuer sur des questions internationales, quelle que soit leur importance. Les Verts, en revanche, ont pris position en demandant des sanctions contre le Hamas et en le qualifiant d'organisation terroriste, avant même que le Conseil fédéral se prononce sur la question.

Quant à l'extrême-gauche, les sections neuchâteloises, vaudoises et genevoises de Solidarités ont exprimé publiquement leur soutien au peuple palestinien, tout en précisant qu'elles ne soutiennent pas le Hamas. Elles appellent à la résistance des Palestiniens, y compris la lutte armée, dans les territoires occupés, tout en critiquant la réaction des puissances occidentales.

>> Le débat entre Joseph Daher, professeur à la Faculté des sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne, et Anne Weill-Lévy, conseillère communale verte à Blonay-Saint-Légier, dans Forum :

Comment les économies israéliennes et palestiniennes peuvent-elles résister au conflit? Du côté d'Israël, l'économie est décrite comme "très solide" par Jacques Bendelac, économiste spécialiste d'Israël et des territoires palestiniens, jeudi dans l'émission de la RTS Forum.

"Il s'agit d'une économie de guerre qui est adaptée à un contexte de conflit, qui continue de fonctionner malgré la guerre", précise Jacques Bendelac. "Israël à l'argent nécessaire pour faire face à un conflit long et coûteux", ajoute-t-il.

En revanche, la situation économique est tout autre du côté palestinien. "L'économie de Gaza est l'une des plus pauvres au monde, avec un revenu par habitant de seulement 1000 dollars, l'un des plus bas au monde. Le taux de pauvreté atteint 60%, et le chômage est de 50%", souligne-t-il.

Il poursuit en disant: "L'économie palestinienne subira un coût catastrophique en raison de ce conflit, et elle aura du mal à s'en remettre, d'autant plus que ce conflit s'annonce plus long et dévastateur que les précédents."

>> L'interview de Jacques Bendelac dans Forum :

Voilà six jours que la guerre a débuté, et avec elle, les préoccupations humanitaires deviennent de plus en plus urgentes. Cela concerne à la fois les otages détenus par le Hamas et le sort des civils dans la bande de Gaza, qui subissent les bombardements des forces armées israéliennes et font face à un blocus total.

Après leur "rencontre" lundi lors de l'émission de la RTS Forum, Nago Humbert, responsable de l'Observatoire éthique et santé humanitaire, et Niv Adi, expert en défense basé en Israël, ont décidé de lancer une initiative en vue d'établir immédiatement un couloir humanitaire à Gaza.

"La fenêtre d'opportunité est très étroite, étant donné la situation catastrophique à Gaza", explique Nago Humbert. Nous craignons des représailles envers les otages. Il est impératif d'agir rapidement pour les otages et la population palestinienne, qui paie un lourd tribut aux actes du Hamas. (...) Notre plus grande crainte est que les soldats israéliens pénètrent dans Gaza, sinon cela risque de se transformer en un massacre."

>> L'interview de Nago Humbert dans Forum :

Jeudi après-midi, les autorités syriennes ont condamné les frappes menées par l'armée israélienne contre les aéroports de Damas et d'Alep. Parallèlement, le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken, qui est arrivé en Israël jeudi, a immédiatement mis en garde l'Iran, soupçonné d'être derrière les massacres survenus samedi.

Interrogé jeudi dans l'émission Forum, Stéphane Amar, correspondant de la RTS à Jérusalem, rappelle qu'"Israël effectue régulièrement des raids en Syrie, ciblant des convois en provenance d'Iran et transitant par la Syrie en direction du Liban".

"La régionalisation du conflit existe depuis plusieurs années, puisque le Hamas est soutenu par l'Iran. Il a mené plusieurs opérations contre Israël grâce au financement iranien. Le Hezbollah, au nord d'Israël, est également soutenu par l'Iran", explique-t-il.

Le choix des attaques de samedi s'explique par le caractère régional du conflit, analyse Stéphane Amar. L'Arabie saoudite envisageait de normaliser ses relations avec Israël. Anthony Blinken devait se rendre à Riyad et Tel-Aviv à la fin du mois d'octobre afin de concrétiser cette normalisation. "Il était donc urgent pour le Hamas, allié de l'Iran et adversaire de l'Arabie saoudite, de frapper avant que cette normalisation ne se concrétise."

Anthony Blinken s'efforcera de persuader l'Arabie saoudite, ainsi que les partenaires arabes d'Israël tels que l'Egypte et la Jordanie, de poursuivre dans cette voie et de ne pas se laisser décourager par les attaques du Hamas, afin d'avancer vers la pacification, estime Stéphane Amar.

>> L'intervention de Stéphane Amar, correspondant de la RTS à Jérusalem, dans Forum :

Les Etats-Unis n'ont eu aucune indication qu'une attaque du Hamas se préparait contre Israël, a affirmé jeudi à Bruxelles le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin.

"Si nous avions eu de telles indications, nous les aurions partagées avec Israël, mais, à ma connaissance, nous n'avons rien vu de tel", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan.

Les pays membres de l'Otan ont exprimé jeudi au ministre israélien de la Défense leur "solidarité" après l'assaut lancé par le Hamas mais ont également appelé le pays à réagir de manière "proportionnée".

"Les Alliés ont exprimé leur solidarité avec Israël, en indiquant clairement que ce pays avait le droit de se défendre de manière proportionnée contre ces actes de terrorisme injustifiables", selon le communiqué publié par l'Alliance, peu après la reprise des travaux des ministres de la Défense, réunis depuis mercredi à Bruxelles.

Les ministres de l'Otan ont également été informés jeudi matin par leur homologue israélien Yoav Gallant des "atrocités perpétrées par le Hamas contre des civils israéliens et des ressortissants de plusieurs pays de l'Otan". Il s'exprimait en visio-conférence.

Les Etats-Unis n'ont posé aucune condition à l'usage de leur aide militaire à Israël, qui a répliqué par des frappes massives à l'assaut lancé par le Hamas, a déclaré jeudi à Bruxelles le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.

"Nous n'avons mis aucune condition à l'utilisation de nos équipements. Il s'agit d'une armée professionnelle dirigée par un commandement professionnel. Nous espérons et nous nous attendons à ce qu'ils fassent les choses correctement dans la mise en oeuvre de leur campagne", a déclaré le ministre américain devant la presse, à l'issue d'une réunion des ministres de la Défense des pays de l'Otan.

La police antiterroriste du Kenya a mis en garde jeudi contre de possibles attaques de groupes armés, comme les islamistes radicaux somaliens shebab, qui seraient menées en "solidarité avec le Hamas".

Le Kenya, qui soutient l'Etat hébreu dans son offensive contre le mouvement islamiste palestinien, a été à plusieurs reprises ciblé par les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda, depuis son intervention militaire dans le sud de la Somalie en 2011, puis sa participation à la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom, devenue Atmis) créée en 2012 pour combattre cette insurrection.

La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock va se rendre vendredi en Israël en signe de "solidarité" avec l'Etat hébreu suite à l'offensive sanglante lancée samedi par le Hamas, a annoncé un porte-parole de son ministère.

"Dans le cadre de la diplomatie de crise actuelle", la ministre va effectuer "une visite de solidarité" en Israël, a-t-il précisé. La guerre a déjà fait quelque 1200 morts côté Israélien, essentiellement des civils, et 1354 Palestiniens, dont là aussi de nombreux civils, selon les autorités locales.

Le Conseil administratif de la Ville de Genève "condamne très fermement les actes terroristes commis par le Hamas". L'exécutif municipal en appelle à la libération immédiate et sans conditions des otages, retenus au mépris des conventions internationales qui garantissent la protection des populations civiles.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le Conseil administratif fait part de sa plus vive consternation face à la situation dramatique en Israël et dans la bande de Gaza. Il insiste sur l’urgence d’entamer des négociations en vue d’une résolution du conflit et demande à la Confédération de jouer un rôle actif dans ce processus.

Selon la Ville de Genève, le siège militaire de la bande de Gaza et des plus de deux millions de personnes qui y habitent, enfermées sans aucun droit de sortie, avec la coupure de tous les accès à l’eau, à la nourriture et à l’électricité, constitue une violation grave du droit international humanitaire. Il ne peut être justifié, ajoute la Municipalité.

Unanimité sur les otages, divergences sur l'aide aux Palestiniens: en France,  les chefs de parti ont exprimé jeudi leurs positions à Emmanuel Macron, qui doit s'adresser aux Français, en quête "d'unité de la Nation" face aux risques de tensions dans le pays après l'attaque du Hamas en Israël.

Opposants et alliés du chef de l'Etat ont été reçus pendant plus de deux heures à l'Elysée pour un échange à huis clos sur la situation au Proche-Orient, où le bilan des victimes françaises de l'attaque lancée samedi par le mouvement islamiste palestinien s'est encore alourdi.

Emmanuel Macron doit s'exprimer lors d'une allocution télévisée solennelle à 20H00.

L'Université de Zurich (UZH) et l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) ne toléreront pas l'organisation d'une manifestation de solidarité avec la Palestine. Elle doit avoir lieu sur la polyterrasse de l'EPFZ et dans une salle de l'UZH.

Le coup d'envoi est prévu devant l'EPFZ avant de se déplacer dans une salle de l'UZH. Deux organisations marxistes sont les organisatrices.

Contactées par l'agence Keystone-ATS, l'UZH et l'EPFZ ont déclaré se distancier de cette manifestation. Les deux Hautes écoles condamnent l'attaque terroriste du Hamas contre Israël et considèrent l'appel à "l'intifada jusqu'à la victoire" comme un appel à la violence.

L'UZH ne mettra donc pas de locaux à disposition de l'association "Etudiants marxistes Zurich", a indiqué le service de presse de l'université. L'EPFZ n'acceptera pas sans réagir une éventuelle utilisation de la polyterrasse, a indiqué de son côté l'école polytechnique.

L'Egypte a reçu jeudi une première cargaison d'aide humanitaire pour Gaza en provenance de Jordanie, rapportent des médias proches du pouvoir au Caire, qui tient l'unique ouverture sur le monde de l'enclave palestinienne qui ne soit pas aux mains des Israéliens.

L'aéroport d'Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï à 50 kilomètres à l'ouest du poste-frontière de Rafah vers Gaza, "a été choisi pour recevoir l'aide humanitaire internationale", indique jeudi le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Des raids israéliens ont visé jeudi les aéroports de la capitale Damas et de la ville d'Alep (nord), a annoncé la télévision d'Etat syrienne, les mettant hors service.

Ces frappes aériennes sont les premières sur la Syrie depuis le début de la guerre, qui a fait des milliers de morts, déclenchée par l'attaque samedi du Hamas palestinien contre Israël.

Selon une source militaire syrienne citée par les médias d'Etat, des frappes aériennes "simultanées" ont été menées par "l'ennemi israélien" sur les aéroports de la capitale et de la deuxième ville de Syrie.

Ces raids sont intervenus alors que le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a entamé jeudi en Irak une tournée régionale qui doit le mener en Syrie et au Liban.

Ils surviennent quelques heures après un appel téléphonique du président iranien Ebrahim Raïssi à son homologue syrien Bachar al-Assad qui est son allié. Ebrahim Raïssi a demandé aux "pays musulmans et arabes" de "se coordonner" pour "stopper les crimes" d'Israël, alors que la bande de Gaza sous le contrôle du Hamas est sous le coup depuis samedi de bombardements israéliens qui ont fait plus de 1300 morts selon les autorités locales.

Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011.

Son aviation a notamment visé les forces soutenues par l'Iran et le Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés d'Israël, ainsi que l'armée syrienne.

Israël commente rarement les frappes en Syrie mais dit vouloir empêcher l'Iran de s'implanter à ses portes.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a promis jeudi lors d'une visite à Tel-Aviv que les Etats-Unis soutiendraient "toujours" Israël, et estimé que les "aspirations légitimes" des Palestiniens n'étaient pas représentées par le mouvement islamiste Hamas.

"Vous êtes peut-être assez forts pour vous défendre seuls, mais tant que les Etats-Unis existeront, vous n'aurez jamais à le faire. Nous serons toujours à vos côtés", a déclaré Antony Blinken lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

>> Revoir le reportage du 12h45 sur la visite d'Antony Blinken :

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis jeudi d'écraser le Hamas, exhortant le monde à traiter les islamistes du mouvement palestinien Hamas de la même manière que ceux du groupe Etat islamique (EI).

"Tout comme l'EI a été écrasé, le Hamas sera écrasé. Et le Hamas devrait être traité exactement de la même manière que l'EI", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, en visite en Israël.

La Turquie a entamé des négociations à propos des civils détenus en otage par le Hamas depuis l'attaque menée samedi par le groupe palestinien en Israël, a déclaré mercredi un haut représentant turc sous couvert d'anonymat, alors qu'Ankara tente de servir de médiateur pour apaiser le conflit.

Les négociations sont menées par les "institutions compétentes" sur ordre du président Recep Tayyip Erdogan, a indiqué le haut représentant turc, sans donner davantage de précisions.

>> Le reportage du 12h30 :

Reuters - Huseyin Aldemir

Un douzième ressortissant français a été déclaré mort après les attaques commises par le Hamas sur Israël, a annoncé jeudi un porte-parole du Quai d'Orsay.

Dix-sept Français restent portés disparus, a-t-il ajouté. Parmi eux, "quatre enfants" annonce Emmanuel Macron.

Plus tôt dans la journée, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna avait précisé que la France n'avait pas de moyens de pression sur le mouvement palestinien au pouvoir à Gaza pour libérer les otages.

"Ce sont les autorités israéliennes qui sont aujourd'hui à l'oeuvre. Nous sommes tout à fait confiants dans (leur) capacité (à) nous aider du mieux possible, à faire que les personnes de nationalité française puissent être retrouvées, libérées", avait-t-elle relevé, estimant que les attaques du Hamas "s'apparentent" à des crimes contre l'humanité.

Premiers Français rapatriés

Un premier vol spécial d'Air France pour rapatrier des Français partira de Tel Aviv à jeudi en fin d'après-midi pour une arrivée en début de soirée à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle. D'autres vols de rapatriement seront organisés vendredi et samedi

"Les personnes vulnérables (mineurs isolés et femmes enceintes en particulier), en situation de handicap ou en situation médicale présentant une urgence particulière, seront prioritaires", précise le Quai d'Orsay, qui assure travailler "avec Air France à la reprise de ses vols commerciaux dès que possible".

Le nombre de morts dans la bande de Gaza est monté à 1354, a indiqué jeudi le ministère palestinien de la Santé, après la multiplication des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste.

>> Le reportage du 12h30 :

Keystone

"Le nombre de martyrs atteint 1354 personnes et le nombre de blessés 6049 personnes", a-t-il précisé dans un communiqué, cinq jours après l'offensive majeure du Hamas contre Israël qui pilonne depuis samedi la bande de Gaza. Un précédent bilan publié à l'aube faisait état d'environ 1200 morts.

Alors que le bilan de la guerre entre le Hamas palestinien et Israël atteint près de 4000 morts après six jours d'affrontements, l'ancien président français François Hollande a alerté sur le risque d'embrasement dans la région. Dans La Matinale de la RTS jeudi, il a rappelé l'importance de "témoigner notre soutien à Israël et notre solidarité face à une attaque terroriste monstrueuse", tout en appelant à une réplique "maîtrisée" de l'Etat hébreu.

Pour l'ancien chef d'Etat, la situation actuelle est due au blocage, tant du côté israélien que du côté palestinien, de tout espoir de négociation qui avait pu, au moment des accords d'Oslo, laisser entrevoir une paix. "Il y a eu un arrêt de ce processus et donc l'oubli de la question palestinienne", a résumé François Hollande.

L'Autorité palestinienne, qui s'est mise peu à peu à l'arrêt, l'installation du Hamas à Gaza et le soutien des Etats-Unis, notamment lors de la présidence de Donald Trump, au Premier ministre inflexible israélien Benjamin Netanyahu sont également à mettre en cause, a-t-il analysé.

L'ancien président français a réfuté en revanche toute responsabilité des Européens: "N'allons pas chercher auprès des Européens, qui ont fait ce qu'ils devaient faire - c'est-à-dire toujours évoquer cette solution à deux Etats et regretter la colonisation - une responsabilité qui n'est pas la leur".

>> Lire aussi : François Hollande: "La situation en Israël et à Gaza n'est pas de la responsabilité des Européens"

>> Voir l’entretien avec François Hollande dans La Matinale :

Israël a été ébranlé dans ses fondements par l’attaque terroriste du Hamas de samedi dernier.

Les images des jeunes fêtards tentant d'échapper aux terroristes alors qu'ils participaient à une rave party dans le désert du Néguev sont dans tous les esprits. Tout comme celles de l'assaut de combattants islamistes contre le kibboutz de Kfar Aza qui a viré au carnage, avec plus de 100 civils, selon des militaires israéliens.

Israël affiche maintenant sa détermination à éradiquer le Hamas. Il a commencé en bombardant Gaza, soumis à un blocus intégral.

Et le droit dans tout ça, en particulier le droit international humanitaire et le droit de la guerre? Alors qu'il est censé protéger les civils quels qu'ils soient, qu'en reste-t-il?

Les Etats, comme les organisations non-étatiques, sont tenus de le respecter, comme l'explique dans l'émission Tout un monde Marco Sassoli, professeur de droit international à l’Université de Genève.

"Le Hamas est lié au droit international humanitaire en tant que partie au conflit, ou bien parce qu'il représente la Palestine, ou alors en tant que groupe armé engagé dans un conflit. Attaquer Israël ne viole pas le droit humanitaire. En revanche, les attaques visant des civils avec des roquettes, c'est une violation du droit humanitaire."

Quid d'Israël

Qu’en est-il d’Israël avec le blocus de Gaza? Pour Philippe Currat, avocat à Genève, spécialiste du droit international humanitaire, priver la population d'eau, d'électricité ou de nourriture aurait des conséquences dévastatrices sur la population civile dans la bande de Gaza. "Et donc, à l'évidence, ça serait disproportionné et pourrait constituer un crime de guerre", souligne-t-il.

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RTS

L'armée israélienne se prépare à une "manoeuvre terrestre" sur la bande de Gaza mais rien "n'a encore été décidé", a déclaré jeudi un porte-parole militaire, au sixième jour de la guerre déclenchée par les attaques sans précédent du Hamas palestinien sur Israël.

"Nous nous préparons pour les prochaines étapes de la guerre", a déclaré le lieutenant-colonel Richard Hecht lors d'une conférence de presse en ligne.

"Ca pourrait être par voie aérienne, ça pourrait être conjointement à partir de la mer et des airs. Nous attendons de voir ce que nos responsables politiques décident éventuellement au sol (mais) cela n'a pas encore été décidé", a ajouté l'officier.

"Je sais que vous entendez certaines déclarations; cela n'a pas encore été décidé, mais nous nous préparons pour une manoeuvre terrestre, dans le cas ou cela serait décidé", a encore dit le colonel Hecht.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, est arrivé jeudi à Tel-Aviv. Cela en signe de solidarité avec Israël quelques jours après l'attaque lancée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, selon un journaliste de l'AFP.

Il doit rencontrer le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dont le pays est un proche allié des Etats-Unis. Washington a déjà fourni une aide militaire supplémentaire à Israël depuis le début de la guerre déclenchée par l'offensive du Hamas depuis la bande de Gaza.

Il doit aussi rencontrer vendredi à Amman le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le roi Abdallah II de Jordanie.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé les "pays musulmans et arabes" à "se coordonner" pour "stopper les crimes" d'Israël contre Gaza, a indiqué jeudi la présidence.

"Aujourd'hui, tous les pays musulmans et arabes et tous les peuples libres de la terre doivent se rassembler et se coordonner afin de stopper les crimes du régime sioniste contre la nation palestinienne opprimée", a déclaré Ebrahim Raïssi au cours d'un appel téléphonique à son homologue syrien Bachar al-Assad tard mercredi, selon le communiqué publié jeudi.

"Sur cette base, la République islamique d'Iran va essayer de mettre sur pied cette coordination aussi vite que possible en contactant les dirigeants des pays musulmans", a-t-il ajouté.

L'Iran a été l'un des premiers pays à saluer l'offensive meurtrière surprise lancée samedi contre Israël par le Hamas, un mouvement que Téhéran défend ouvertement depuis de nombreuses années.

L'ayatollah Ali Khamenei, plus haute autorité d'Iran, a nié mardi l'implication de son pays dans cette offensive.

Pendant que l'armée israélienne fait face au Hezbollah dans le nord et au Hamas dans le sud, la population israélienne, elle, est toujours hantée par le massacre de samedi dernier.

"Chaque matin en me réveillant, je me demande si c'est un cauchemar. Et deux secondes après, la réalité m'éclate à la figure. On se demande comment des êtres humains ont pu égorger, assassiner des enfants, des êtres humains, des militaires. C'est vraiment impensable. Je suis atterrée", témoigne dans La Matinale Maguy Barlavi. Elle vit près de la ville d’Ashkelon depuis plus de quarante ans.

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keystone - Ohad Zwigenberg

Le conflit en cours entre le Hamas et Israël n'"a pas eu d'impact direct sur les flux pétroliers" depuis son commencement samedi et "la perspective" d'un risque sur les flux d'approvisionnement en pétrole reste "actuellement limitée", a affirmé jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

"Si la perspective d'un impact sur les flux d'approvisionnement en pétrole reste actuellement limitée, les frappes meurtrières ont incité les négociants à intégrer une prime de risque géopolitique plus élevée", explique notamment l'AIE dans son rapport mensuel sur le marché du pétrole.

Les cours du pétrole ont effet bondi de plus de 5% lundi, avant de se replier depuis mardi.

Le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a indiqué jeudi que son pays n'autoriserait pas l'entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire à Gaza tant que le mouvement islamiste palestinien Hamas n'aura pas libéré les personnes enlevées samedi en Israël.

>> Ecouter le témoignage de la journaliste Ghada Korda sur la situation à Gaza dans La Matinale :

afp - MOHAMMED SABER

"L'aide humanitaire à Gaza? Aucun interrupteur électrique ne sera allumé, aucun robinet d'eau ne sera ouvert et aucun camion de carburant n'entrera tant que les Israéliens enlevés ne seront pas rentrés chez eux", a-t-il déclaré dans un communiqué. Environ 150 Israéliens, étrangers et binationaux ont été pris en otage par le Hamas, selon le gouvernement israélien.

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keystone - MOHAMMED SABER

En raison du conflit, le cour du gaz européen a atteint mercredi son plus haut niveau en plus de six mois.

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Reuters - Maxim Shemetov

En lançant la guerre contre Israël depuis la petite bande de Gaza qu'il contrôle, le Hamas s'est imposé sur l'ensemble des Territoires palestiniens occupés, marginalisant une Autorité palestinienne désormais vue par la majorité comme un "fardeau", affirment les experts.

Avec son "Déluge d'al-Aqsa", une attaque coordonnée terrestre, maritime et aérienne - une première pour les factions armées palestiniennes - le mouvement islamiste "s'est posé en interlocuteur palestinien de référence, celui à même de dicter l'agenda politique et militaire", affirme à l'AFP Xavier Guignard, spécialiste des Territoires occupés.

Pour ce chercheur du centre Noria, la donne a changé radicalement samedi avec l'attaque qui a fait jusqu'ici 1200 morts côté israélien --les représailles sur Gaza ont, elles, fait plus de 1200 morts.

"Le Hamas a monté une opération jamais vue, réussissant pendant plusieurs mois à totalement masquer ses préparatifs", rapporte-t-il.

Une tactique sans commune mesure avec "tout ce qu'on voit depuis un an et demi en Cisjordanie occupée: l'éruption d'affrontements limités, de petits groupes armés dont on a du mal à comprendre le périmètre idéologique et le périmètre d'action", assure-t-il.

La directrice générale de X, Linda Yaccarino, a déclaré jeudi que le réseau social avait supprimé des centaines de "comptes affiliés au Hamas" et pris des mesures pour supprimer ou signaler des dizaines de milliers de contenus depuis l'attaque contre Israël.

"Nous continuons à répondre rapidement aux demandes d'application de la loi provenant du monde entier, y compris des États membres de l'UE", a-t-elle déclaré dans une lettre adressée mercredi au commissaire européen Thierry Breton et publiée sur X.

En France, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré sur France Inter que la plateforme Pharos, qui sert à signaler des contenus et comportements en ligne illicite, a reçu depuis samedi plus de 2000 signalements de contenus faisant l'apologie du terrorisme en lien avec le conflit entre Israël et le Hamas.

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a par ailleurs donné mercredi 24 heures à Mark Zuckerberg pour détailler les mesures prises par Meta pour combattre la désinformation sur ses plateformes.

Le Hamas a indiqué jeudi avoir tiré des roquettes en direction de Tel-Aviv après des frappes israéliennes ciblant "des civils" dans deux camps de réfugiés de la bande de Gaza, enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste.

"Les Brigades Ezzedine al-Qassem (branche armée du Hamas, ndlr) ont tiré des roquettes sur Tel-Aviv en réponse aux frappes israéliennes visant des civils dans les camps d'Al-Shati et d'Al-Jabalia", a déclaré le Hamas. Des correspondants de l'AFP ont été témoins de dizaines de frappes aériennes jeudi matin en direction du camp d'Al-Shati et dans le nord de Gaza.

Mercredi, quatre jours après l'offensive du Hamas, Benjamin Netanyahu a annoncé la création d'un gouvernement d'urgence qui existera jusqu'à la fin de la guerre.

A côté de la formation de ce gouvernement d'union nationale, un cabinet de gestion de guerre verra également le jour, et sera composé du Premier ministre Netanyahu, de l'actuel ministre de la défense Yov Gallant et de Benny Gantz, un des principaux chefs de l'opposition. Des postes d’observateurs sont également prévus.

Cela signifie notamment que pendant toute cette période de guerre, on ne prendra aucune décision en Israël et on ne promulguera aucune loi qui n’aura pas rapport au conflit.

Destruction du Hamas

Benjamin Netanyahu s’est en outre engagé mercredi à détruire totalement le Hamas. "Tout membre du Hamas et un homme mort", a notamment lancé le Premier ministre dans une allocution solennelle.

Et pendant ce temps, les attaques de roquettes du Hamas continuent. Tout comme les bombardements israéliens sur Gaza.

Côté israélien, les sirènes résonnent régulièrement, notamment à Sderot et à Ashkelon, des villes proches de la bande de Gaza. Un hôpital d’Ashkelon a d'ailleurs été touché sans faire de victimes.

Offensive terrestre attendue

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'armée israélienne a continué de bombarder Gaza qui vit désormais sans eau, sans gaz et sans électricité. Sur les réseaux sociaux, les forces israéliennes diffusent les images d’immeubles pilonnés et de quartiers rasés. L’armée parle de 2700 cibles visées et détruites depuis samedi.

Des troupes et des chars d'assaut continuent d'être déployés dans la région en prévision de la grande offensive terrestre que tout le monde attend. Et parallèlement, sur le front nord à la frontière libanaise, la situation est volatile. Israël dit avoir frappé une nouvelle fois le sud du Liban en riposte à des tirs du Hezbollah.

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afp - IBRAHIM HAMS

Le nombre de morts dans la bande de Gaza est monté à 1200, a indiqué jeudi le ministère palestinien de la Santé. Les bombardements israéliens sur l'enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas se sont multipliés.

"Le nombre de martyrs atteint environ 1200 personnes et le nombre de blessés environ 5600 personnes", a déclaré dans une allocution un porte-parole du ministère à Gaza, dans un nouveau bilan revu à la hausse, au sixième jour de l'offensive majeure lancée par le Hamas contre Israël.

Des centaines d'Israéliens ont applaudi mercredi soir à Genève la décision du Conseil fédéral sur le Hamas.

>> Lire aussi : Le Hamas doit être qualifié d'organisation terroriste, estime le Conseil fédéral

"C'est eux ou nous". Devant les quelque 500 à 600 manifestants réunis sur la Place des Nations, beaucoup munis de drapeaux, l'ambassadrice israélienne en Suisse Ifat Reshef a estimé que la neutralité n'était pas de mise après les actes terroristes du Hamas.

Après l'annonce du Conseil fédéral de sa volonté de considérer le groupe islamiste comme terroriste, elle a salué "une étape importante dans la bonne direction". Et de promettre de demander dans les prochains jours aux autorités des précisions sur les modalités et le délai à attendre pour la mise en place de cette mesure.

"Il est important d'agir rapidement", a aussi insisté celle qui dit n'avoir dormi que "deux heures" de mardi à mercredi. "Israël gagnera cette guerre", avait répété à deux reprises auparavant sa collègue auprès de l'ONU à Genève, Meirav Eilon Shahar devant les personnes rassemblées à l'invitation de l'Association Suisse-Israël.

Gouvernement genevois absent

Contrairement au Conseil d'Etat zurichois qui a pris part au rassemblement sur la Münsterhof mardi soir, il n'y a pas eu de discours officiel du gouvernement genevois mercredi soir à la place des Nations.

Le Conseil d'Etat ne veut pas entrer dans une logique de soutien à un côté ou l'autre, comme l'explique son président Antonio Hodgers dans La Matinale. Selon lui, ce n'est pas le rôle des cantons de se positionner officiellement sur le conflit au Proche-Orient.

"Ce n'est pas une neutralité d'intérêt. C'est vraiment un positionnement en faveur des droits de l'homme, en faveur des Conventions de Genève, en faveur des civils qui sont victimes des deux côtés. On choisit donc le camp des populations innocentes qui sont frappées par les belligérants et qui existent des deux côtés."

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keystone - Salvatore Di Nolfi

Son nom de guerre est Mohammed Deïf, chef des Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas. Il est l'homme qui a annoncé samedi dernier, dans un message audio, le lancement de l'opération "Déluge d’Al-Aqsa". Le renseignement israélien le recherche à tout prix, mais il reste introuvable.

Il faut dire aussi qu'il met un soin particulier à effacer toute trace de lui. Mohammed Deïf est insaisissable. On ne sait pas à quoi il ressemble. Il n'existe en effet qu'un seul cliché de lui qui remonte à une vingtaine d'années.

Son goût pour la discrétion et la clandestinité est légendaire, à tel point que son nom de guerre "Deif" signifie "l'invité" en arabe, parce qu'il ne reste jamais plus d'un jour au même endroit.

Abreuvé d’idéologie islamiste lors de ses études universitaires à Gaza, il est l’un des militants les plus actifs sur le terrain dans les années 1980. Il joue ensuite un rôle stratégique majeur dans l'évolution de la branche militaire du Hamas et il se spécialise dans les actions ciblées contre les soldats israéliens et des attentats à la bombe.

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afp

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est en contact avec le Hamas et les autorités israéliennes pour oeuvrer à la libération des otages pris en Israël par le mouvement islamiste ce week-end, selon un communiqué diffusé jeudi.

Le CICR implore aussi "les deux parties de réduire les souffrances des civils."

"En tant qu'intermédiaire neutre, nous sommes prêts à effectuer des visites humanitaires; faciliter la communication entre les otages et les membres de leur famille; et pour faciliter toute éventuelle libération", a souligné dans ce texte Fabrizio Carboni, le directeur régional du CICR pour la région Proche et Moyen-Orient.

La prise d'otages est interdite par le droit international humanitaire et toute personne détenue doit être immédiatement libérée, a aussi rappelé Fabrizio Carboni.

>> Ecouter aussi le sujet de RTSreligion sur la "valeur" des otages israéliens détenus à Gaza :

Les Etats-Unis encouragent leurs partenaires à se servir de leur influence sur le Hamas et ses soutiens en Iran après les attaques sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur Israël, a indiqué jeudi un haut responsable.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est en déplacement vers Israël pour témoigner du soutien sans faille de Washington à son allié.

Appel à discuter

Un haut responsable voyageant avec Antony Blinken a assuré que Washington n'avait aucun problème avec des discussions rapportées jeudi entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président iranien Ebrahim Raïsi au sujet de la guerre entre Israël et le Hamas.

"Honnêtement, nous appelons tous nos partenaires à discuter avec le Hamas, le Hezbollah ou l'Iran - avec n'importe lequel de ce trio - avec qui ils ont des liens ou relations pour qu'ils convainquent le Hamas de cesser ses attaques, de libérer les otages, pour que le Hezbollah et l'Iran ne se mêlent pas de ce conflit", a déclaré cette source sous couvert d'anonymat lors d'un arrêt en Irlande.

Rencontre avec Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas

Au cours de sa visite éclair dans l'Etat hébreu, Antony Blinken rencontrera probablement le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avant de se rendre en Jordanie, proche allié des Etats-Unis qui a signé un traité de paix avec Israël.

Le chef de la diplomatie américaine rencontrera également le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, vendredi.

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AP Photo - Susan Walsh

Le prince saoudien Mohammed ben Salmane et le président iranien Ebrahim Raïssi ont discuté par téléphone de la guerre entre Israël et le Hamas, ont rapporté jeudi les médias d'Etat saoudiens, dans un premier appel depuis un rapprochement surprise en mars entre Ryad et Téhéran.

Le prince héritier saoudien a déclaré au président iranien que Ryad "communique avec toutes les parties internationales et régionales pour mettre fin à l'escalade en cours", selon la SPA. Il a également souligné "la position ferme du royaume en faveur de la cause palestinienne", indique le communiqué.

L'agence de presse officielle iranienne IRNA a également fait état de cet appel, affirmant que les deux hommes avaient discuté de la "nécessité de mettre fin aux crimes de guerre contre la Palestine".

Plus de 338'000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile dans la bande de Gaza, en état de siège et pilonnée par l'armée israélienne, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Le nombre de personnes déplacées dans ce territoire densément peuplé de 2,3 millions d'habitants avait, mercredi en fin de journée, "augmenté de 75'000 personnes supplémentaires et atteint 338'934", a indiqué le bureau onusien dans un communiqué publié jeudi.

L'Union européenne (UE) a mis en garde Meta (Facebook et Instagram) concernant une recrudescence de fausses informations, au lendemain d'un avertissement similaire à X. Elle a sommé son patron, Mark Zuckerberg, de communiquer ses mesures pour y remédier.

Cet avertissement concerne des publications "à la suite des attaques terroristes du Hamas contre Israël, et de la désinformation dans le contexte des élections dans l'UE", avant des législatives en Pologne dimanche et un scrutin européen au printemps prochain, a expliqué le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton, dans un message sur Bluesky, rival de X.

Un porte-parole de Meta a répondu qu'après l'attaque du Hamas le groupe avait "rapidement mis en place un centre d'opérations spéciales composé d'experts, dont des personnes parlant couramment l'hébreu et l'arabe, afin de suivre de près et de répondre à cette situation très volatile".

Le Hamas doit être qualifié d'organisation terroriste, estime mercredi le Conseil fédéral. La task force Proche-Orient étudiera les options juridiques pour interdire l'organisation.

Pour le conseiller national PS zurichois Fabian Molina, il s'agit d'un revirement logique, comme il l'explique jeudi dans La Matinale.

"C'est juste qu'on examine la situation de nouveau. Jusqu'à maintenant le Conseil fédéral a toujours argumenté que la non-interdiction donnait des options pour la Suisse officielle sur le terrain pour ouvrir des portes pour mener un dialogue. Maintenant, il faut voir ce que ça signifiera si on interdit officiellement le Hamas."

>> L'interview complète de Fabian Molina dans La Matinale :

Keystone - Gaetan Bally

Appel à la libération des otages

Le Conseil fédéral a à nouveau condamné "avec la plus grande fermeté les actes terroristes menés par le Hamas contre des civils en Israël". Il appelle à la libération immédiate des otages de l'organisation et demande un arrêt immédiat des violences.

Le gouvernement rappelle que la population civile doit être protégée et que le droit international humanitaire doit être respecté en tout temps.

>> Plus d'informations : Le Hamas doit être qualifié d'organisation terroriste, estime le Conseil fédéral

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>> Voir aussi les explications dans le 19h30 :

>> Et l'analyse de Pierre Nebel :

>> Le suivi des évènements de vendredi : L'armée israélienne étend ses opérations terrestres à Gaza