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Une ONG dépose une dénonciation pénale contre le zougois Glencore

Le siège de Glencore se situe à Zoug. [Reuters - Arnd Wiegmann]
Le siège de Glencore se situe à Baar dans le canton de Zoug. - [Reuters - Arnd Wiegmann]
L'ONG Public Eye a déposé une dénonciation pénale auprès du Ministère public de la Confédération (MPC) concernant les activités de Glencore en République démocratique du Congo (RDC).

La procédure doit déterminer si le géant zougois des matières premières a failli à prévenir des comportements illicites.

"Les indices de malversations entourant l'acquisition de mines sont suffisants pour que les autorités pénales ouvrent une enquête et se prononcent sur la légalité d’opérations dont la presse et des ONG dénoncent le caractère problématique depuis plus de cinq ans", explique mardi Public Eye dans un communiqué.

Pas d'indications du MPC

Contacté, le MPC confirme la réception de la plainte. Des indications ne sont néanmoins pas possibles actuellement à ce propos, a-t-il précisé.

Public Eye relève que Glencore a acquis dès 2007 des participations dans des mines de cuivre et de cobalt en RDC valant des milliards de dollars, s'alliant notamment avec Dan Gertler. L'ONG dénonce en particulier les mandats accordés par la multinationale zougoise à l'homme d'affaires israélien et négociant en diamants pour négocier avec les autorités congolaises.

ats/tmun

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Révélation des Paradise Papers

Selon Public Eye, un rapport soumis en 2001 à l'ONU avait notamment qualifié les transactions de Dan Gertler dans le domaine des diamants de "cauchemar pour le gouvernement de la RDC".

L'ONG s'appuie aussi sur les Paradise Papers. Selon ces documents qui reposent sur des données dérobées, Glencore aurait acquis à bas prix des droits d'exploitation pour sa mine de Katanga via Dan Gertler. Public Eye estime que la filiale canadienne Katanga a obtenu à la suite de ces interventions une "réduction substantielle" du "pas de porte".

Glencore surprise par la démarche

Contacté par l'agence financière AWP, Glencore s'est montrée surprise par la démarche de Public Eye. "Il est difficile de prendre position sur une plainte dont nous n'avons même pas pu prendre connaissance", a souligné un porte-parole.

Si les faits dénoncés au MPC s'avèrent être les mêmes que ceux que l'ONG rapporte régulièrement, alors les prises de position précédentes rejetant toute faute demeurent d'actualité. Pour mémoire, le groupe de Baar (ZG) a rejeté en novembre déjà les accusations similaires liées aux Paradise Papers.