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Quels seront les effets du scandale VW sur les sous-traitants suisses?

Le scandale VW met aussi en danger de nombreux sous-traitants du géant de l'automobile. [EPA/Keystone - Julian Stratenschulte]
Quels seront les effets du scandale VW sur les sous-traitants suisses? / Le Journal du matin / 4 min. / le 30 septembre 2015
Le scandale des moteurs diesel chez Volkswagen n'est pas encore de nature à inquiéter les sous-traitants suisses qui collaborent avec le secteur automobile. L'impact financier devrait, à ce stade, être modéré.

Le scandale Volkswagen est suivi de près en Suisse, car quelque 300 entreprises travaillent pour l'industrie automobile, souvent allemande. Selon les estimations, 25'000 emplois en dépendraient. Et il y a une semaine, le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann confiait son inquiétude dans une interview à la Radio alémanique SRF.

Claude Konrad, patron de Polydec - entreprise d'une cinquantaine d'employés à Bienne et dont une bonne moitié du chiffre d'affaires dépend de l'industrie automobile - a déclaré à la RTS qu'il n'était pas sage de ne pas se préoccuper. Mais s'il se dit inquiet, cela n'est pas forcément à cause de ce scandale, "parce que je me dis que si des gens ne vont peut-être plus acheter de voitures allemandes diesel, cela ne représente que quelques pourcents du marché mondial. Donc j'imagine que même s'il y a une diminution en Allemagne, je ne sais pas à quel point nous serions touchés, mais je ne pense pas énormément."

Pas de crainte d'effondrement des ventes de voitures

Pour le moment, la filière en Suisse ne sombre donc pas dans la panique, mais fait tout de même preuve de prudence, car il est encore tôt pour mesurer l'impact de ce scandale. Difficile toutefois d’imaginer que le scandale dissuade les gens d'acheter des voitures, selon les acteurs et observateurs de la branche; si ce n'est bien sûr des voitures diesel. Mais la filière suisse n'est pas particulièrement exposée à cette technologie.

Cette filière est recherchée pour son savoir-faire dans la précision, la fabrication de machines ou la chimie. C’est grâce à ses compétences parfois uniques qu’elle réussit à s’imposer face à une concurrence vive, alors qu’elle est désavantagée par la force du franc. De nombreuses PME de l’Arc jurassien travaillent par exemple pour ce secteur, mais également des grands groupes alémaniques comme Georg Fischer, EMS Chemie ou Autoneum dont la particularité est de ne travailler que pour cette industrie (cf encadré).

La Chine inquiète plus que VW

Le patron de Polydec se montre davantage préoccupé par le ralentissement économique actuel en Chine. Il est vrai que ce marché s’est beaucoup développé pour l’industrie automobile ces dernières années.

Aline Bassin

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Clientèle diversifiée

La quasi totalité des 315 entreprises suisses qui produisent pour ce secteur sont des sous-traitants indirects, parfois en deuxième, troisième, voire quatrième position.

Leur profil est très hétérogène. Cela va de la petite PME au grand groupe industriel. Souvent, ces sociétés travaillent pour des équipementiers qui approvisionnent de multiples marques.

Ces entreprises ne produisent en outre pas que pour l’industrie automobile, mais aussi pour l’horlogerie ou le domaine médical.