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En Suisse, la mobilité électrique passera principalement par des bornes "lentes"

Les bornes pour les voitures électriques seront majoritairement à recharge lente pour des raisons techniques et financières
Les bornes pour les voitures électriques seront majoritairement à recharge lente pour des raisons techniques et financières / 19h30 / 2 min. / le 24 janvier 2024
La mobilité électrique est une des priorités de la politique climatique suisse. Des dizaines de milliers de bornes de recharge devront être installées ces prochaines années. Mais la grande majorité seront des bornes lentes, car les modèles plus rapides coûtent bien plus cher à installer.

À Genève, la Fondation des parkings prévoit d'installer 1000 bornes de recharge d'ici 2026. Des bornes lentes, qui prennent plusieurs heures pour charger une voiture, car elle estime que la grande majorité des automobilistes n'ont pas besoin de charge rapide.

D'autant que la différence d'investissement est colossale pour la fondation. "Il faut compter 4500 francs par point de charge pour une charge lente dans un parking. Pour une borne rapide, c'est plusieurs dizaines de milliers de francs", explique son directeur Damien Zuber.

Ce dernier précise toutefois qu'une dizaine d'emplacements sont prévus à Genève avec des bornes rapides, dans des parkings extérieurs.

Différence de puissance

L'entreprise de location Mobility augmente aussi massivement ses capacités en borne de recharge. La coopérative va passer le cap des 500 voitures électriques, soit le parc le plus massif en Suisse.

Mais elle aussi renonce à la recharge rapide. "Financièrement, ça ne vaut pas la peine", confirme son directeur Roland Lötscher dans le 19h30.

Mobility propose ainsi des bornes limitées à 11kW, là où des marques comme Tesla ou Ionity proposent des bornes de recharge très rapide qui délivrent des puissances de plus de 200kW. Avec de telles installations, il ne faut que quelques minutes pour charger 100km d'autonomie.

Câbles électriques coûteux

Mais ces bornes nécessitent l'installation de très gros câbles électriques qui feraient exploser la facture, alors que les investissements se comptent déjà en millions. "La plupart des investissements vont dans les voitures électriques, qui sont plus chères que les voitures thermiques", souligne Roland Lötscher.

>> Lire à ce sujet : Neufs ou d'occasion, les véhicules n'ont jamais été aussi chers qu'en 2023

La Suisse n’est pas un cas isolé. D'autres pays misent aussi principalement sur la recharge lente, aussi bien pour des raisons techniques que financières, et espèrent que cela ne rebute pas les usagers de la route de passer à l'électrique lors d'un futur changement de véhicule.

Nicolas Rossé/jop

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