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L'UBS plonge avec la crise du "subprime"

L'UBS mise en cause aux Etats-Unis.
La crise du "subprime" a des effets négatifs sur l'UBS
L'UBS va essuyer une perte avant impôts de 600 à 800 millions de francs au 3e trimestre en raison de la crise du "subprime" aux Etats-Unis. Le Credit Suisse indique pour sa part qu'il restera dans les chiffres noirs.

Le patron de l'UBS Marcel Rohner a résumé son propos par le mot
transparence en commentant l'avertissement sur résultat lancé lundi
par la banque. Le successeur de Peter Wuffli, parti début juillet
aux prémices de la crise, a mis à plat toutes les difficultés avec
la divulgation des montants en jeu et des changements de tête.

Plus gros dégâts que prévu

L'ampleur des dégâts est bien plus vaste que supposé en août à
la publication des comptes semestriels. Le secteur revenu fixe,
taux et change (FIRC) a enregistré un impact négatif de 4 milliards
de francs (amortissements), en raison surtout de ses placements sur
le marché hypothécaire résidentiel à risque aux Etats-Unis.



L'exposition à ces derniers (segment «subprime»), à l'origine des
turbulences boursières internationales de l'été, s'élève à 19
milliards de dollars (22 milliards de francs). Celle à d'autres
instruments atteint 17 milliards de dollars, dont 13 milliards pour
les prêts à effet de levier. L'UBS juge ces valeurs limitées.

1500 postes à biffer

La réorganisation de la banque d'investissement pèsera sur
l'emploi. Quelque 1500 postes passeront à la trappe d'ici à la fin
de l'année. Dans la foulée, Marcel Rohner a également décidé de
faire le ménage dans les étages supérieurs en changeant les
personnes incarnant les problèmes.



A commencer par le président et directeur général de la banque
d'investissement Huw Jenkins, qui devient conseiller spécial de
Marcel Rohner, qui concentre dans l'immédiat entre ses mains ces
deux fonctions. Le chef des finances du groupe, Clive Standish, 54
ans, part de son côté à la retraite.

Bénéfice sur 9 mois

Pour le remplacer, l'UBS mise sur un homme du sérail, Marco
Suter. Celui-ci, au service de la banque depuis plus de 30 ans
(d'abord à la SBS), remet son siège du vice-président du conseil
d'administration pour revenir à la direction générale. Ce qui
prouve aux yeux des experts le sérieux de la situation.



La perte de l'UBS du 3e trimestre, une première en neuf ans,
devrait cependant s'assimiler à un gros incident de parcours. La
banque s'attend en effet à dégager un bénéfice net avant impôts de
l'ordre de 10 milliards de francs sur les neuf mois de 2007.



ats/cer/boi

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Le Credit Suisse dans le noir

Le Credit Suisse (CS) a moins souffert que l'UBS de ses engagements outre-Atlantique. Il demeurera dans le noir au 3e trimestre, avec un bénéfice net qui devrait toutefois reculer de 20% à 1,3 milliard de francs, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Sur neuf mois, le no 2 bancaire helvétique dit même attendre un bénéfice record. Il reconnaît néanmoins que ses divisions de banque d'affaires et de gestion institutionnelle ont subi les répercussions des récents remous. D'où l'avertissement sur bénéfice.

Actions pas affectées

A la Bourse suisse, les deux banques n'en ont pas moins réalisé de remarquables résultats, à commencer par UBS. Après avoir décroché de 3,4% en ouverture, son action a terminé sur un gain de 3,04% par rapport à vendredi, à 64,50 francs, alors que le titre CS prenait 1,81% à 78,70 francs, dans un indice SMI qui a progressé d'exactement 1%.

Même si l'UBS a tardé à révéler sa situation, les informations ont le mérite de clarifier la donne, estiment les analystes. Les amortissements apparaissent certes plus importants qu'anticipés, mais ils revêtent un caractère unique. Le complément apporté par le CS permet en outre au secteur de gagner en visibilité.