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Pour Yves Nidegger, la Constitution est "une boussole qui a été cassée"

L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Yves Nidegger, conseiller national UDC
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Yves Nidegger, conseiller national UDC / La Matinale / 10 min. / le 29 octobre 2018
Pour le conseiller national UDC Yves Nidegger, l'initiative pour l'autodétermination doit redonner son statut de base des lois à la Constitution suisse et réparer "une boussole récemment cassée".

Le conseiller national UDC genevois Yves Nidegger admet que le thème de l'initiative pour l'autodétermination "est inhabituel pour l'UDC", un parti qui ne fait pas habituellement le "pédagogue juriste". "C'est donc pour nous plus compliqué de faire passer un message lorsqu'on ne peut pas mettre un mouton sur une affiche que même un enfant de quatre ans comprend en quatre secondes."

Et d'expliquer qu'il s'agit de rappeler des choses "qui vont de soi", mais qui ont "été désertées en droit suisse",  à savoir que la Constitution est la base pour les lois et pour les traités internationaux.

"Une boussole cassée"

Appuyant la nécessité d'accepter l'initiative sur l'autodétermination, Yves Nidegger souligne que la Constitution est une "boussole", qui "a été récemment cassée" par le gouvernement et le Tribunal fédéral.

L'élu UDC affirme que le Conseil fédéral veut signer le pacte migratoire de l'ONU,  et estime que ce texte est "un engagement pour la Suisse de prendre autant de réfugiés qu'il en viendra", une interprétation que réfute le Département des affaires étrangères, alors que l'article 121a de la Constitution accepté en 2014 "indique que la migration doit être gérée de façon autonome, donc pas par l'ONU".

Le Genevois insiste: "Il y a lieu de s'inquiéter qu'un gouvernement puisse dire 'Chers concitoyens, je vais prendre un engagement international qui viole la Constitution sur laquelle j'ai juré d'être fidèle'".

Une épée de Damoclès sur les accords internationaux? "Foutaises!"

Alors que les opposants à l'initiative la voient comme une épée de Damoclès sur la plupart des accords internationaux, Yves Nidegger répond "Foutaises!" et s'explique. "Quand des accords ne nous plaisent plus, on les résilie. Tant qu'un accord est en force, il doit évidemment être respecté. (...) Il ne s'agit pas de dire ici que la Suisse ne respecterait pas les accords signés."

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Répondant aux critiques des milieux économiques, Yves Nidegger souligne qu'"il sera plus difficile d'être pris au sérieux désormais si nous avons ceci dans la Constitution et que nous prétendons vouloir rentrer dans un accord-cadre, vouloir nous intégrer institutionnellement, vouloir devenir à terme membre de l'Union européenne."

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Propos recueillis par Romain Clivaz

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