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La querelle sur les pesticides entre Pro Natura et les paysans continue

Tracteur pulvérisant du pesticide. [Fotolia - Ewald Fröch]
Après les accusations de l'Union suisse des paysans, Pro Natura réplique. - [Fotolia - Ewald Fröch]
Pro Natura répond vendredi dans une lettre ouverte à l'Union suisse des paysans (USP) qui taxait mardi de "simpliste et tendancieuse" sa campagne contre les pesticides.

Pro Natura invite les paysans à "sortir de l'ombre du lobby agrochimique pour prendre au sérieux les graves problèmes que cause l'utilisation des pesticides de synthèse".

Les déclarations de l'USP "ne résistent pas à un examen approfondi des faits", affirment dans cette lettre le secrétaire central de Pro Natura Urs Leugger-Eggimann et la secrétaire romande Sophie Michaud Gigon.

>> Lire aussi : Les paysans suisses condamnent une campagne "simpliste" de Pro Natura

Se référant aux données de l'Office fédéral de l'agriculture et de l'institut de recherche sur l'eau de l'EPFZ, Pro Natura rappelle que 70% des 565 sites d'eau de surface analysés entre 2005 et 2012 contenaient au moins une concentration de pesticides supérieure à la valeur limite légale (0,1 μg/l).

L'organisation contredit aussi l'affirmation de l'USP selon laquelle l'agriculture suisse a fait de gros efforts. L'évolution des quantités de pesticides vendues entre 2006 et 2013 le confirme: +13% pour les fongicides, +40% pour les insecticides, les ventes d'herbicides étant restées stables", selon Pro Natura.

>> Ecouter aussi le débat entre les conseillers nationaux Lisa Mazzone (Verts/GE) et Jacques Nicolet (UDC/VD): L’agriculture suisse peut-elle se passer de pesticides? :

Lisa Mazzone et Jacques Nicolet.
L’agriculture suisse peut-elle se passer de pesticides? / Forum / 11 min. / le 13 mai 2016

ats/sbad

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Prêt au dialogue

"Dans l'intérêt de la population, aussi bien agricole que non agricole, il faut maintenant agir courageusement pour diminuer les quantités de pesticides répandues", écrivent Urs Leugger-Eggimann et Sophie Michaud Gigon, se déclarant toujours prêts à discuter avec les agriculteurs. Et répondant ainsi à l'affirmation de l'USP qui considère que Pro Natura préfère la confrontation à un dialogue constructif.

Comparaison internationale

Autre argument de l'USP que l'organisation s'attelle à réfuter: la station de recherche Agroscope aurait constaté que les agriculteurs suisses n'utilisent pas plus de produits phytosanitaires que leurs collègues à l'étranger, laissait entendre les agriculteurs.

Or dans l'étude d'Agroscope, Pro Natura ne voit pas trace d'un tel constat. Selon ses propres calculs, l'organisation de protection de l'environnement établit même que l'usage de pesticides dans les grandes cultures et les cultures pérennes en Suisse est bien supérieur à la moyenne mondiale.