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"Banal" ou "compétent"? La presse prudente après l'élection de Parmelin

La revue de presse
Par Esther Coquoz et Valérie Droux / La revue de presse / 8 min. / le 10 décembre 2015
La presse romande semble partagée jeudi après l'accession au Conseil fédéral de l'UDC vaudois Guy Parmelin. "Une énigme" pour Le Temps, "doué d'une pâte humaine" pour 24 heures, les quotidiens attendent de voir pour juger.

Pour Le Temps, le nouveau conseiller fédéral demeure avant tout un mystère. "Personne ne sait s'il a la capacité de diriger, si ses compétences vont au-delà des assurances sociales", souligne le quotidien. "La politique suisse a ceci de magique qu'elle permet l'accession au pouvoir de gens relativement banals."

Raisonnement semblable du côté du Matin qui titre en une "Voilà, voilà": "en Suisse, le système de consensus et l'esprit de clocher partisan empêchent l'élection d'un candidat de haut vol" et "c'est avec le temps que s'affirment les carrures (...) ou pas", relève le journal.

"Bon sens humain et politique"

Du côté du canton de Vaud, Guy Parmelin est "un choix par défaut, mais un choix tout de même", écrit La Côte. "Son côté rassurant et 'fréquentable', en tout cas pour la gauche, son bon sens terrien et son enracinement vaudois ont été des arguments décisifs" à son élection, poursuit le journal, saluant le fait que l'arc lémanique a gagné un défenseur de ses intérêts économiques au gouvernement.

Même constat pour 24 heures, qui rappelle qu'aucun représentant du plus grand canton romand n'a siégé au Conseil fédéral depuis 17 ans. "Réduire l'élection de M. Parmelin à un hasard de circonstance serait une injustice crasse", poursuit le quotidien: "l'homme est compétent, intelligent, doué d'un sens politique et d'une pâte humaine qui en font un interlocuteur solide, fiable et réfléchi".

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ats/tmun

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La presse alémanique demande à l'UDC de faire la part belle au compromis

En Suisse alémanique, la presse se concentre sur l'attribution d'un deuxième siège UDC au Conseil fédéral et demande au parti de changer de posture pour se mettre au compromis. "Les lamentations incessantes de l'UDC sur le dos des autres partis doivent dorénavant cesser", écrit notamment la Neue Zürcher Zeitung.

"Beaucoup se moquent de Guy Parmelin et le considèrent comme médiocre, peu inspiré et ennuyeux", ajoute le Bund. "Mais il entrera peut-être un jour dans les livres d'histoire pour avoir été un conseiller fédéral ayant contribué à l'apaisement de la politique suisse".

La Neue Zuger Zeitung s'intéresse quant à elle à la non-élection de Thomas Aeschi, le candidat UDC zougois de 36 ans à l'ascension politique fulgurante. Le diplômé de Harvard revient sur son échec dans la course au septième siège et affirme qu'il n'en connaît pas les raisons.

Un deuxième siège au gouvernement pour les "nationalistes"

Les médias étrangers traitent principalement l'élection de Guy Parmelin à travers les dépêches d'agences de presse. "Le parti nationaliste gagne un deuxième siège au gouvernement suisse", titre ainsi le New York Times qui rappelle la particularité de l'exécutif fédéral, large coalition basée sur le consensus.

Le Monde rappelle de son côté que le nouveau conseiller fédéral avait soutenu l'initiative "contre l'immigration de masse" l'année dernière. "Son côté débonnaire n'empêche cependant pas son penchant populiste", écrit le quotidien français, qui s'étonne que "le fait que l'UDC gagne un deuxième ministre ne fasse sursauter personne" en Suisse.