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"La Suisse a toujours été une nation d'exportation, c'est dans notre ADN", selon Ruth Metzler-Arnold

L'invitée de La Matinale - Ruth Metzler, présidente de Swiss Global Enterprise
L'invitée de La Matinale - Ruth Metzler, présidente de Swiss Global Enterprise / La Matinale / 16 min. / aujourd'hui à 07:00
Les derniers chiffres des douanes révèlent des signes de faiblesse au niveau des exportations suisses. Ruth Metzler-Arnold, ex-conseillère fédérale et actuelle présidente du Switzerland Global Enterprise, attribue cette baisse à la situation géopolitique, mais reste optimiste pour les entreprises suisses.

Les exportations du premier trimestre sont décevantes, avec une baisse notable dans les domaines des machines, des équipements électriques et des métaux. De plus, le secteur pharmaceutique affiche une chute de plus 8%, "qui est inexplicable", souligne mardi dans La Matinale Ruth Metzler-Arnold.

En examinant les marchés, on constate notamment une baisse en Asie et dans certains pays européens, tels que l’Espagne, l’Italie et l’Autriche. En revanche, les exportations vers les Etats-Unis ont augmenté. "Ce marché en dehors de l'Europe est très apprécié par les entreprises suisses en raison de sa forte économie", analyse la présidente du Switzerland Global Enterprise.

Nos entreprises sont vraiment habituées à ce type de conjoncture difficile

Ruth Metzler-Arnold, présidente du Switzerland Global Enterprise

Le contexte géopolitique actuel, marqué par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, complique le travail des entreprises helvétiques. L'ancienne conseillère fédérale attribue, en partie, cette baisse des exportations au franc fort. Toutefois, elle note une certaine détente à long terme et souligne la capacité de nos entreprises à s’adapter à ce type de défis.

L'Inde, un marché d'avenir

La Suisse a récemment signé un accord de libre-échange avec l’Inde qui semble aspirer à devenir la nouvelle usine du monde. Cependant, celle qui a siégé au Conseil fédéral entre 1999 et 2003 avant d'en être éjecté par Christoph Blcoher précise que cet accord, bien qu’il soit signé, n’est pas encore ratifié. Il reste des procédures parlementaires dans les deux pays qui pourraient prendre un à deux ans.

>> Lire aussi : L'Inde veut devenir la nouvelle "usine du monde"

Malgré cela, elle observe déjà des effets concrets: "Quatre jours après la signature de l'accord, nous avons organisé un webinaire pour présenter une étude sur les opportunités de ce libre-échange. Nous avons eu un record historique d'affluence, il a attiré plus de 600 participants. Cela démontre l’attrait et la préparation des entreprises pour ce libre-échange."

Si l’on veut faire des affaires avec un marché tel que l’Inde, la préparation, notamment culturelle, est la clé

Ruth Metzler-Arnold, présidente du Switzerland Global Enterprise

En Suisse, l’intérêt pour le marché indien est particulièrement marqué dans l’industrie des machines, des équipements électriques, de l’horlogerie et de la pharmacie. Selon Ruth Metzler-Arnold, faire des affaires avec l’Inde représente un défi culturel pour nos PME. C’est pourquoi elles se préparent à la fois culturellement et en termes de réglementations commerciales, "ce qui est essentiel", prévient-elle.

Inquiétudes environnementales

Bien que bénéfiques pour notre économie, ces accords de libre-échange suscitent des inquiétudes environnementales et agricoles. Ruth Metzler-Arnold rappelle que l'accord avec l’Inde contient plusieurs articles sur la durabilité et les principes de travail: "Il est même prévu de mettre en place un sous-comité dédié à la durabilité."

Cependant, Ruth Metzler-Arnold estime important de souligner qu'en tant que place économique, "la Suisse a toujours été une nation d'exportation et cela fait partie de notre ADN".

L'Appenzelloise est d'ailleurs convaincue que le commerce et l’économie peuvent apporter beaucoup à un pays pour son développement.

Propos recueillis par Pietro Bugnon

Adaptation web: Miroslav Mares

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