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L'EPFZ envisage des mesures d'économie face aux coupes prévues par la Confédération

L'EPFZ envisage des mesures d'économie face aux coupes prévues par la Confédération. [Keystone - Christian Beutler]
L'École polytechnique fédérale de Zurich s'inquiète des mesures d'économie demandées / La Matinale / 1 min. / vendredi à 06:37
Les mesures d'économie prévues par la Confédération "menacent la position de leader de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich". L'EPFZ envisage notamment de limiter le nombre de places d'étudiants, de geler des embauches et de fermer des domaines de recherche.

Les liquidités de l'EPFZ reculent de manière continue depuis 2020. Le flux de réserve de trésorerie disponible est resté négatif. "Nous vivons actuellement sur les réserves libres, mais celles-ci seront épuisées fin 2025", a déclaré jeudi Stefan Spiegel, vice-président de l'EPFZ en charge des finances.

Face aux économies prévues par la Confédération et à l'augmentation du nombre d'étudiants, l'EPFZ va devoir prendre "d'importantes mesures d'économie dans la recherche et l'enseignement". La haute école envisage ainsi une limitation du corps estudiantin via une limitation du nombre de places.

>> Lire à ce sujet : Le nombres d'étudiants inscrits à l'EPFL et à l'EPFZ a augmenté en 2023

Un gel ciblé des embauches

Il faudra également envisager un "gel ciblé" des embauches, y compris dans la recherche et l'enseignement. L'EPFZ évoque aussi la fermeture de domaines de recherche et de filières ainsi que la "réduction ou facturation à la performance des prestations fournies à la Confédération", notamment dans le service sismologique, l'utilisation des ordinateurs à haute performance et la cybersécurité.

"Au vu des défis sociétaux tels que la grande pénurie de personnel qualifié, je considère que ces mesures radicales sont disproportionnées pour réaliser des économies de court terme", déclare Joël Mesot, président de l'EPFZ, cité dans le communiqué. "J'estime donc qu'il est de notre devoir d'informer des conséquences du message FRI (encouragement à la formation, à la recherche et à l'innovation) actuel pour notre école."

Une position de pointe menacée

Les incertitudes financières qui résultent des annonces du Conseil fédéral "menacent la position de leader de l'EPFZ et donc sa contribution à la capacité d'innovation de la Suisse", souligne la haute école. Pour maintenir la qualité et l'étendue des prestations actuelles malgré la hausse du nombre d'étudiants, l'EPFZ estime qu'il faudrait une croissance budgétaire annuelle réelle de 2,5%.

Dans son message FRI 2025-2028, le Conseil fédéral prévoit des investissements pour la formation, la recherche et l'innovation d'un montant de 29,2 milliards de francs. Pour les Ecoles polytechniques fédérales, les crédits s'élèvent à 11,1 milliards de francs, soit une croissance annuelle moyenne de 1,2%.

Un excédent de 50 millions en 2023

L'EPFZ a clôturé l'exercice 2023 avec un excédent de 50 millions de francs, malgré une maîtrise interne des coûts, l'évolution favorable des dons et un résultat financier positif, a indiqué jeudi la haute école dans son rapport d'activité. En 2022, l'EPFZ avait réalisé une perte de 73 millions de francs.

Dans une interview accordée en février au SonntagsBlick, Joël Mesot avait critiqué le message FRI 2025-2028. "Le Conseil fédéral est d'avis que nous pouvons compenser les réductions par des réserves, mais ce n'est pas possible. Nous en avons besoin pour d'importants programmes d'infrastructure", avait-il déclaré.

L'argent investi dans l'EPFZ rapporte, avait encore indiqué Joël Mesot. Selon lui, pour chaque franc investi, la Suisse recevrait cinq francs en retour. "Si nous économisons dans le domaine de la formation et de la recherche, nous paierons la facture dans dix ou vingt ans."

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ats/iar

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