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Une motion pour interdire les jeux vidéo violents

Une motion socialiste souhaite interdire la publicité pour les jeux violents.
Une motion socialiste souhaite interdire la publicité pour les jeux violents.
Les jeux électroniques violents doivent être interdits en Suisse. Le Conseil des Etats a transmis jeudi soir deux motions du National exigeant du Conseil fédéral, contre sa volonté, qu'il soumette au Parlement un projet de loi dans ce sens.

Le gouvernement n'aura pas la tâche facile. D'autant plus qu'en
transmettant les deux motions, le Conseil des Etats a refusé de
prendre position, laissant au Conseil fédéral le soin de trancher,
a déclaré Anne Seydoux (PDC/JU).



Cette dernière aurait préféré le texte de Norbert Hochreutener
(PDC/BE), adoptée par 27 voix contre 1, qui se limite à barrer
l'accès des mineurs aux jeux d'ordinateurs à contenu violent. Plus
radicale, la motion d'Evi Allemann (PS/BE), acceptée par 19 voix
contre 12, vise à interdire la production, la publicité,
l'importation, la vente et la diffusion de tels programmes de
jeux.

Forte de l'expérience de son fils âgé de 19 ans, Anne Seydoux a
noté que l'âge moyen des joueurs est plutôt de 30 ans. De plus,
beaucoup de jeunes savent faire la différence entre réalité et
virtuel. Selon elle, ces jeux sont même plus sains que la
télévision, car au moins les joueurs sont actifs. Mais surtout, une
interdiction de vente dirigera encore davantage les clients vers
internet, où les jeux s'échangent sans aucun contrôle, a averti la
Jurassienne. Appliquer une telle loi sera ainsi encore plus
difficile que l'application de l'interdiction de vente d'alcool aux
mineurs, a-t-elle ajouté. Mieux vaut donc informer et
éduquer.



Un avis partagé par les jeunesses des partis libéral-radical, UDC
et socialiste. Dans un communiqué commun, ces dernières font par
ailleurs savoir que le nombre de joueurs est estimé à 30'000 à
40'000 personnes, selon la Fédération suisse des jeux
électroniques.

Première européenne

La Suisse deviendrait le premier pays européen à introduire une
telle interdiction absolue, a encore déclaré Anne Seydoux. "On ne
vit pas dans une bulle rose", a-t-elle ajouté, en vain.



Eveline Widmer-Schlumpf, qui dit avoir, à titre personnel,
beaucoup de compréhension pour les motions, précise toutefois
qu'elle n'est juridiquement pas convaincue. Pragmatique, elle fait
confiance aux cantons et à la branche. Cela d'autant plus que la
loi permet déjà aux cantons d'intervenir, comme un tribunal bernois
l'a récemment montré dans un jugement qui fait jurisprudence.



Et la branche elle-même a récemment pris ses responsabilités. Les
professionnels ont pris l'engagement que celui qui souhaite acheter
sur internet des vidéos ou des jeux électroniques réservés aux plus
de 16 ou 18 ans devra à l'avenir prouver qu'il a l'âge requis. Cela
n'a pas suffi à la majorité du Conseil des Etats. Même s'il est
possible qu'une interdiction générale des jeux violents soit
concrètement inapplicable, il est bon de poser des conditions
claires à l'échelle suisse, a dit Hermann Bürgi (UDC/TG) au nom de
la commission.



ats/ther

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