Publié

Il faudra patienter avant de pouvoir voter sur les coûts de la santé

Le Conseil fédéral a décidé de ne pas mettre soumettre au peuple deux initiatives sur les coûts de la santé dès le 3 mars 2024. [Keystone - Gaetan Bally]
Le Conseil fédéral ajourne deux votations sur les coûts de la santé / Le 12h30 / 1 min. / le 27 octobre 2023
Les coûts de la santé ne figurent pas au programme des votations fédérales du 3 mars prochain. Le Conseil fédéral a décidé cette semaine que seuls deux objets liés aux retraites seront soumis au vote alors même que deux initiatives sur la santé sont en suspens. Le PS dénonce une manoeuvre politique.

Les deux textes en suspens sur le thème des coûts de la santé émanent du Centre pour l'un et du PS pour l'autre. Le parti socialiste, à l'origine de l'initiative pour limiter les primes d'assurance maladie à 10% du revenu, s'attendait d'ailleurs à la défendre en votation à la fin de l'hiver.

Le PS très critique

Le conseiller national socialiste vaudois Samuel Bendahan y voit une manoeuvre politique du Conseil fédéral. "On a les annonces de primes, on voit que ça agace la population, alors on repousse le plus tard possible la votation pour que les gens oublient et ne soutiennent pas l'initiative, alors qu'ils savent que les primes font mal. C'est une manoeuvre qui a pour but d'essayer de manipuler la population, ou en tout cas de l'influencer", a dénoncé l'élu dans le 12h30 de la RTS vendredi.

L'autre initiative, portée par le Centre, veut mettre un frein aux coûts de la santé. Elle exige que le Conseil fédéral, l'Assemblée fédérale et les cantons interviennent lorsque les coûts de la santé augmentent trop fortement par rapport à l'évolution des salaires.

>> Lire aussi : Le Centre maintient son initiative "pour des primes plus basses"

Mais aux yeux du Conseil fédéral, ce n'est pas le bon moment pour voter sur les coûts de la santé. Notamment parce qu'il faut ménager la personne qui succédera à Alain Berset et qui aura une année 2024 très chargée, avec 6 objets à défendre ou à combattre en votation.

Or, selon le porte-parole du Conseil fédéral, les objets en lien avec la retraite sont plus simples que ceux sur les primes d'assurance maladie. Ceux retenus pour le 4 mars ne sont en outre pas liés à des contre-projets, contrairement aux initiatives socialiste et centriste.

13e rente AVS et retraite à 66 ans

Nous devrions voter sur le texte socialiste plus tard en 2024. Mais en attendant, le peuple devra se prononcer le 3 mars sur l'initiative populaire des syndicats pour une 13e rente AVS, et celle des Jeunes PLR "Pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne", qui demande de repousser la retraite à 66 ans.

Lancée par l'Union syndicale suisse ainsi que des organisations féminines et de retraités, le premier texte demande le versement d’une rente de vieillesse supplémentaire, du même montant que la rente AVS perçue chaque mois. Cela correspond à une hausse mensuelle des rentes de 8,33%.

Le Parlement a rejeté le texte et le camp bourgeois a catégoriquement refusé l'idée d'un contre-projet. Le Conseil fédéral n'a pas proposé de contre-projet non plus.

Le texte des Jeunes PLR prévoit lui de relever l'âge de la retraite AVS à 66 ans pour tout le monde. Une fois cette étape atteinte, la hausse serait liée à l'espérance de vie. Là aussi, gouvernement et Parlement ont refusé le texte et ne voulaient pas de contre-projet.

>> Plus de détails dans notre article : La population votera sur une 13e rente AVS et sur une retraite à 66 ans le 3 mars prochain

Sujet radio: Philéas Authier
Adaptation web: cab

Publié