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La pénurie de don d'organes persiste, malgré un nombre de donneurs stable

Le nombre de donneurs et de receveurs d'organes est resté stable en 2022. [Keystone - Martial Trezzini]
La Suisse fait toujours face à une pénurie de don d'organes / Le Journal horaire / 14 sec. / le 24 janvier 2023
Le nombre de donneurs et de receveurs d'organes est resté stable l'année dernière. La pénurie d'organes persiste en Suisse, neuf mois après la votation sur le consentement présumé, alerte la Confédération. Une campagne d'information a débuté.

En 2022, 164 personnes décédées ont fait don d'un ou de plusieurs organes. Malgré trois années difficiles pour les hôpitaux en raison de la pandémie de Covid-19, les chiffres ont peu évolué par rapport à 2021 (166 donneurs), note l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans un communiqué publié mardi.

Au total, 570 personnes ont reçu un organe qui leur a souvent sauvé la vie. Dans le détail: 469 organes de personnes décédées et 116 de personnes vivantes ont fait l'objet d'un don.

Le nombre de personnes sur liste d'attente est resté également stable: 1442 à fin 2022 (contre 1434 en 2021). Pour près de la moitié d'entre elles, une transplantation n'était toutefois pas envisageable pour des raisons de santé.

Campagne et film

Pour les personnes en bonne santé, l'importance du don d'organes est difficile à saisir, rappelle l'OFSP. Un film documentaire, "Une adolescente partage sa leçon de vie", illustre ce que signifie un don pour ceux qui en bénéficient.

À première vue, Carina, âgée de 18 ans, est une adolescente comme toutes les autres. Mais à 10 ans, elle a reçu un cœur artificiel et, à 11 ans, une greffe de cœur. On découvre dans ce film son ascension du Gothard en mobylette, un voyage prévu depuis longtemps, détaille l'OFSP.

Ce documentaire s'inscrit dans la campagne "Plutôt maintenant que demain : réglez le don d'organes". Elle vise à motiver le plus de personnes possible en Suisse à prendre une décision sur le don d'organes et à consigner leur volonté, par le biais d'une carte de donneur, d'une directive anticipée ou d'un dossier électronique du patient.

ats/jfe

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Consentement présumé en attente

Le peuple a décidé en mai 2022 de passer au consentement présumé, qui fait de tout un chacun un donneur potentiel. Les personnes qui ne souhaitent pas faire don d'un ou de plusieurs organes devront faire part de leur décision avant leur décès. Et l'avis des proches doit rester déterminant en cas de doute.

Mais la nouvelle législation n'est pas encore entrée en vigueur. L'OFSP a récemment indiqué qu'elle ne serait pas introduite avant 2025. L'identité électronique est encore trop peu répandue en Suisse. Or celle-ci est nécessaire pour pouvoir introduire le registre national numérique, prévu pour consigner les décisions.

D'ici là, le principe du consentement explicite reste en vigueur: il n'est possible de prélever des organes et des tissus après la mort que si la personne défunte y a consenti. Dans le doute, les médecins demandent aux proches, qui souvent refusent.