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L'éligibilité communale refusée dans le Jura

Les électeurs suisses sont appelés aux urnes ce dimanche [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
L'éligibilité des étrangers au coeur des urnes dans plusieurs cantons - [KEYSTONE - MARTIAL TREZZINI]
Grosse surprise dans le Jura, où le droit d'éligibilité des étrangers aux fonctions communales a été refusé. A Neuchâtel, les citoyens ont accepté l'éligibilité des étrangers au niveau communal, mais pas au niveau cantonal.

Dans le Jura, cet étonnant rejet par 51% des voix du droit d'éligibilité des étrangers aux fonctions communales, y compris à celle de maire, est un désaveu pour le gouvernement et le parlement. Le résultat final est très serré, avec 10'312 voix contre 9889. Le Jura ne rattrapera donc pas le retard qu'il accuse sur d'autres cantons en matière d'intégration des étrangers.

Ce scrutin va aussi ternir l'image du Jura qui veut se profiler comme un canton ouvert et solidaire. Il y a onze ans, le peuple jurassien avait déjà refusé, à 52,8%, une révision de la loi sur les droits politiques qui allait moins loin que celle rejetée dimanche. Le résultat est de 50% dans le district de Delémont, alors que les Franches-Montagnes ont accepté à 54,3% et l'Ajoie a refusé à 56,1%.

Ce rejet de l'élargissement des droits politiques des étrangers constitue aussi un succès pour l'UDC qui avait pris la tête d'un comité référendaire interpartis resté discret durant cette campagne. Les opposants à cette révision estiment que les étrangers doivent se naturaliser s'ils entendent entrer dans un exécutif communal.

Oui communal à Neuchâtel

A Neuchâtel, où la participation a atteint 43%, les citoyens ont approuvé par 54,5% des voix l'octroi de l'éligibilité aux étrangers sur le plan communal. Par 59,1% des voix, ils ont en revanche rejeté l'éligibilité des étrangers sur le plan cantonal.

Le résultat du vote est conforme aux pronostics. L'éligibilité sur le plan communal avait été approuvée en janvier par le Grand Conseil à majorité de gauche. La décision était cependant combattue par un référendum de l'UDC et des libéraux. Le vote sur l'éligibilité au niveau cantonal découlait d'une initiative.

Le résultat de la consultation conforte la stratégie des petits pas défendue par le Conseil d'Etat. Avant le vote, le gouvernement avait encouragé le Grand Conseil à accorder aux étrangers l'éligibilité sur le plan communal, tout en jugeant l'octroi de celle-ci prématuré au niveau cantonal.

agences/boi

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Deux autres objets adoptés à Neuchâtel

Les citoyens neuchâtelois ont aussi adopté deux autres objets soumis au vote.

Par 87,1% des voix, ils ont dit oui au décret instituant un "Conseil de la magistrature". La surveillance du pouvoir judiciaire est simultanément transférée du Conseil d'Etat au Grand Conseil.

Par 77,5% de oui, Neuchâtel a aussi approuvé nettement une proposition d'extension des droits populaires. Celle-ci prévoit de réduire de 6000 à 4500 le nombre de signatures requises pour les initiatives, et de porter de 40 à 90 jours le délai d'annonce pour les référendums.

Fonds de soutien accepté dans le Jura

Les Jurassiens ont accepté à 69% la création d'un fonds de soutien aux formations professionnelles. Ce projet, approuvé par le parlement à une forte majorité, était combattu par les milieux économiques qui ont lancé le référendum. Ils jugent ce fonds superflu, inopérant et onéreux.

Cette loi prévoit que tous les employeurs, privés comme publics, alimentent ce fonds de soutien, mais que seuls ceux qui forment des jeunes puissent bénéficier de prestations.