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Mosquée de Genève: la résistance s'organise

L'affaire de la mosquée de Genève n'en finit pas de faire parler d'elle
La mosquée de Genève au Petit-Saconnex est en crise
Après l'annonce dimanche du congé avec effet immédiat de la direction de la Mosquée de Genève, dont son porte-parole Hafid Ouardiri, les avocats assurent que les licenciements "pour motifs économiques" seront contestés au tribunal.

Le directeur de l'école de la mosquée Mahmoud Fadl "a été
brusquement licencié après 18 ans de bons et loyaux services", a
indiqué mardi son avocat Razi Abderrahim, revenant sur une
information du "Matin Dimanche". "Nous allons contester ce congé
devant les tribunaux", ajoute-t-il.



Mahmoud Fadl et les autres responsables congédiés, dont le très
médiatique Hafid Ouardiri, n'auraient reçu aucun avertissement ni
explication. "La manière dont le licenciement a été signifié est
inadmissible". La Fondation culturelle islamique qui contrôle
l'institution invoque des motifs économiques. "Mais nous contestons
également les motifs invoqués."

"Motifs politiques"

Pour l'avocat, la mise à l'écart s'expliquerait plutôt par des
"motifs politiques". Ils seraient liés à l'arrivée d'un nouveau
directeur saoudien à la tête de la fondation, qui aurait écarté
l'équipe en place dans une volonté de "reprise en main" de la plus
grande mosquée de Suisse romande, largement financée par l'Arabie
saoudite.



L'affaire crée un malaise au sein de la communauté, à en croire le
silence observé par la plupart des acteurs. La Fondation culturelle
islamique se refuse à tout commentaire. Son directeur fera part de
son point de vue "en temps voulu".

Hafid Ouardiri réagit

Hafid Ouardiri, injoignable, depuis dimanche, s'est exprimé
mardi au "19:30" de la TSR. "C'est profondément choquant pour moi,
mais aussi libérateur, parce que ça va me permettre de reprendre
une certaine liberté de parole", a-t-il dit.



Les personnes licenciées vont démontrer par A + B qu'il
y a autre chose derrière le prétexte utilisé pour le licenciement,
à savoir des raisons économiques, a jouté M. Ouardiri. Il a
affirmé ne pas savoir "d'où vient ce personnage ni pourquoi il a
fait cela". "S'ils prétentdent qu'il y a un déficit, qu'ils
dévoilent les comptes", a-t-il conclu.



ats/tac/boi

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Plus de 310'000 musulmans en Suisse

Selon le recensement de 2000, près de 311'000 musulmans vivent en Suisse, soit 4,3% de la population.

La majorité provient des Balkans et de Turquie.

En 1990, 2,2% de la population était de confession musulmane. En 2000, leur part est montée à 4,3%.

Pour l'heure, le pays compte deux grandes mosquées, l'une à Zurich et l'autre à Genève.

Les musulmans pratiquants sont estimés à moins de 20%.

La réaction d'un politologue

Hasni Abidi, politologue et spécialiste du monde arabe, a pour sa part expliqué que l'influence de l'Arabie saoudite a toujours existé. Elle est propriétaire des lieux, donc elle a un droit de regard sur la gestion de cette mosquée, a-t-il dit sur le plateau de la TSR.

"Il n'est pas normal et pas permis que la majorité des membres du conseil de fondation soient des non-Genevois ou qu'ils résident ailleurs et ne soient donc pas au fait de la réalité suisse", a estimé le spécialiste.