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TSR et RSR réunies au sein d'une même entreprise

Suisse: la radio et la télévision suisse romande formeront une seule et même entité dès 2010; le projet de fusion a été accepté par la SSR
Suisse: la radio et la télévision suisse romande formeront une seule et même entité dès 2010; le projet de fusion a été accepté par la SSR - jeudi 19 mars, 19:30 Le journal / 19h30 / 2 min. / le 19 mars 2009
La SSR a entériné jeudi le principe d'une convergence entre la TSR et la RSR, qui devraient former une seule entreprise dès 2010. Cette mesure doit notamment permettre à la SSR de faire des économies, elle qui a bouclé 2008 sur un déficit de 79 millions de francs.

«La numérisation, l'évolution de la fréquentation et surtout les
exigences accrues en matière de journalisme obligent les diffuseurs
européens à repenser et adapter leurs modes de travail et leurs
structures», indique jeudi le communiqué de la SSR . Partant de ce constat, le conseil
d'administration a donné son feu vert à une convergence de la radio
et de la télévision.

Identité de chaque média conservée

La SSR a donc décidé de créer une unité d'entreprise
régionale-linguistique en Suisse romande et en Suisse alémanique,
comme c'est déjà le cas au Tessin et aux Grisons avec RSI et RTR.
Les directeurs de ces nouvelles entités ne seront nommés qu'une
fois les projets acceptés par la SSR. Des projets qui, assure la
Société suisse de radiodiffusion, seront étudiés «sans donner de
prééminence à un média».



Les principaux sites que sont Genève, Lausanne, Berne, Bâle,
Zurich , Lugano-Besso, Comano et Coire seront maintenus. Quant à
savoir comment seront réorganisées les unités d'entreprises
régionales, tout reste à faire, même si l'on sait déjà que des
transferts ne sont pas exclus. Une chose est certaine: la
collaboration «cross-media» est en marche.

Pas de hausse de la redevance malgré le déficit

Cette convergence doit permettre de
mieux répondre aux besoins du public et exploiter les potentiels
journalistiques des rédactions. Mais elle a également un objectif
financier: aider le groupe à réduire ou du moins mettre un frein à
ses dépenses, la SSR ayant enregistré une perte de 79 millions de
francs l'an dernier. Une perte plus importante que les 57 millions
prévus. Les JO et l'Eurofoot ont pesé dans ce résultat, mais ce
n'est pas tout: la baisse des revenus publicitaires a été plus
importante que prévu, tout comme les pertes de la caisse de
pension, qui devra être assainie.



Malgré ces comptes dans le rouge, la SSR n'envisage pas de
demander une hausse de la redevance. Auditeurs et téléspectateurs
n'échapperont cependant pas à une réduction de l'offre et des
productions maison, prévient-elle. Devant la baisse des recettes et
les perspectives financières, la SSR dit ne pas pouvoir faire
autrement et ceci malgré les programmes d'économies en cours.



En décembre 2008, la SSR avait déjà annoncé une série de mesures
d'économies. Le conseil d'administration avait adopté un nouveau
train de mesures qui devraient permettre d'économiser près de 20
millions de francs jusqu'en 2010.



Elle avait décidé de plafonner l'effectif des postes 2009 au
niveau inscrit au budget 2008 et de relever le volume des économies
à 100 millions de francs jusqu'en 2010.



ps

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Explications et réactions

Le processus de rapprochement entre la TSR et la RSR ne menace pas les émissions maison de la télévision romande, promet Gilles Marchand, le directeur général de la TSR. Au contraire, la fusion vise à «garantir une production propre suffisante en qualité et en quantité».

Il y aura des passages de collaborateurs de Genève à Lausanne et inversement, l'idée étant de garder en gros le même équilibre entre les deux villes, a précisé Gilles Marchand.

La convergence entre la RSR et la TSR signifiera «des regroupements thématiques» entre les sites de Lausanne et Genève, explique le directeur de la RSR Gérard Tschopp. En 2010, la RSR disparaîtra dans une nouvelle entité dont nous ne savons ni le nom ni le logo. Les marques (La Première, Espace 2, etc) vont rester et la qualité des programmes ne va «en tout cas pas diminuer».

Interrogé sur les conséquences pour le personnel, Gérard Tschopp a clairement indiqué que la fusion se traduirait par des réductions de postes. Les coupes devraient toucher en premier le domaine de la logistique «où les économies peuvent être les plus rapides». Des coupes confirmées par le directeur de SRG SSR idée suisse Armin Walpen.

Autre point sensible, le risque que l'un des deux médias empiète sur l'autre. Là-dessus aussi, la SSR s'est prononcée. «Malgré la convergence, la radio et la télévision restent deux médias bien séparés», a expliqué le président du conseil d'administration Jean-Bernard Münch.

Pour le Syndicat des mass media, la convergence entre la RSR et la TSR est «un projet absurde». Elle aura «des conséquences lourdes pour le personnel et l'entreprise», avec des réductions d'effectifs et de moyens.

La convergence est en outre une initiative «anachronique». Elle va se faire «au détriment de la qualité, du maintien de la pluralité de l'information, et sur le dos du personnel», redoute le SSM.

De son côté, le gouvernement vaudois a répété jeudi son attachement au modèle qui a permis le développement de deux entités fortes au sein de la RTSR. Ce dernier a permis de mettre à la disposition de l'ensemble des Romands une radio et une télévision dans lesquelles ils se reconnaissent bien, parce qu'elles garantissent l'équilibre entre les régions.

Le Conseil d'Etat vaudois se dit encore convaincu que le coeur de la RSR est à Lausanne et celui de la TSR à Genève, a communiqué jeudi la chancellerie vaudoise.

Sources: ap/ats