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Un marqueur pour mieux cibler les cellules créatrices de métastases

Une cellule cancéreuse qui crée des métastases. [AFP]
Les cellules à la base de métastases identifiées par une équipe de recherche du CHUV / La Matinale / 1 min. / le 15 juillet 2021
Des scientifiques du CHUV ont réussi à identifier les cellules qui créent les métastases dans une tumeur. Cela pourrait représenter une avancée majeure, d'autant que leurs travaux pourraient s'avérer prometteurs pour pratiquement tous types de cancers.

Cette découverte est particulièrement intéressante, car le principal enjeu, et la difficulté, des thérapies actuelles réside précisément dans la possibilité de s'attaquer aux cellules qui forment les métastases, globalement responsables à 90% de la mortalité de l'ensemble des cancers.

Limiter leur prolifération représente donc le combat principal des oncologues. Mais leur plus grand problème, c'est qu'une tumeur est faite de cellules très différentes les unes des autres, dont certaines résistent aux thérapies.

Ivan Stamenkovic, professeur de pathologie expérimentale au CHUV et coauteur de la publication, détaille: "Même si tout part d'une seule mutation dans une seule cellule", lorsque celle-ci se divise et se multiplie, "elle commence à développer une progéniture qui est de plus en plus hétérogène".

Des marqueurs qui pourraient sauver des vies

Or, si une grande partie est sensible aux traitements conventionnels, "une relativement petite partie de ces cellules est capable d'unifier la croissance tumorale, et ce sont ces cellules-là qui sont typiquement plus résistantes aux traitements conventionnels", explique encore le spécialiste.

Ce sont donc celles-ci qu'il faut savoir identifier parmi les autres. Ce que les chercheuses et chercheurs du CHUV sont donc parvenu à faire: identifier des marqueurs sur ces cellules les plus agressives pour mieux pouvoir les cibler. Des marqueurs que l'on pourrait éventuellement utiliser comme des cibles thérapeutiques, explique encore Ivan Stamenkovic.

L'équipe du CHUV, soutenue par le Fonds national suisse, a travaillé sur le sarcome d’Ewing, un cancer très agressif qui touche particulièrement les enfants et les jeunes. Mais leur approche pourrait être adaptée pour s'appliquer à pratiquement tous les cancers, et c'est bien là la force de cette étude publiée fin juin dans la revue médicale Science Advances.

Alexandra Richard/jop

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