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L'objectif zéro net d'émission de CO2 d'ici 2050 atteignable dans le secteur aérien

Le secteur aérien ne devrait pas rompre à terme avec des décennies de forte croissance. [Keystone - Christian Beutler]
L'objectif zéro net d'ici 2050 atteignable dans le secteur aérien / Le Journal horaire / 30 sec. / le 21 février 2024
Le secteur aérien pourra atteindre l'objectif zéro net d'émissions de CO2 d'ici 2050 que la Suisse s'est fixé. Pour ce faire, il doit cependant massivement investir dans la recherche et le développement de mesures techniques, selon un rapport adopté mercredi par le Conseil fédéral.

Le trafic aérien au départ des aérodromes suisses est aujourd’hui responsable de près de 11% des émissions de gaz à effet de serre de la Suisse. La loi sur la protection du climat, acceptée par le peuple en juin dernier, fixe l'objectif zéro net d'ici 2050, y compris pour le secteur aérien.

Le recours aux carburants d'aviation durables (CAD) constitue la mesure-phare pour réduire les émissions de CO2 fossile, indique le gouvernement dans un communiqué, répondant à un postulat de la commission de l'environnement du National.

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Pas de miracle

Des attentes existent aussi du côté des gains d'efficacité des avions et de leur exploitation. Le rapport salue le fait que l'aviation militaire ait commencé en 2023 à s'approvisionner en CAD et entende accroître sa part au fil des ans.

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En revanche, il ne faut pas attendre de miracles de l'électrification des avions et de l'hydrogène, du moins pas avant 2050, selon le rapport.

Mesures existantes ou en bonne voie

Des instruments existent déjà aujourd'hui ou sont en cours d'élaboration pour atteindre les objectifs climatiques. Le système d'échange de quotas d’émissions permet par exemple déjà de limiter les émissions des installations industrielles qui émettent le plus de gaz à effet de serre en fixant préalablement, pour tous ses participants, la quantité maximale de droits d’émission disponibles et donc le volume maximum d’émission de gaz à effet de serre.

La loi sur le CO2 pour la période postérieure à 2024 prévoit aussi de nouveaux instruments pour l’aviation comme l’obligation d’incorporer une part minimale de CAD dans le carburant. Des critères ont par ailleurs été définis qui empêchent ces carburants d’avoir des effets indésirables sur l’environnement et de concurrencer la production de denrées alimentaires et de fourrages. De nouveaux mécanismes d'encouragement sont aussi prévus.

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Réduire la demande

Ces instruments permettent au transport aérien d’internaliser en partie ses coûts externes, au prix d’un renchérissement du billet d’avion. Cela permet de réduire la demande, ce qui a un effet bénéfique pour le climat. Une coordination entre pays est aussi nécessaire au sujet de mesures qui touchent le transport aérien international.

La loi sur le CO2 pour la période postérieure à 2024 joue un rôle décisif. De futures révisions devront suivre.

ats/hkr

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