Fortes chaleurs ou recul des glaciers, de nombreux records climatiques ont été battus l'an passé

C'est "du jamais vu", estime l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un rapport publié avec des dizaines d'experts. Plusieurs institutions avaient déjà affirmé que 2023 avait été l'année la plus chaude avec 1,45 degré au-dessus des températures de la période préindustrielle.

Entre juin à décembre, chaque mois a constitué un record, notamment à cause de l'arrivée du courant chaud El Niño. Celui de septembre a même largement battu le précédent record.

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"Alerte rouge"

L'OMM "sonne l'alerte rouge pour le monde", affirme la nouvelle cheffe de l'agence onusienne, Celeste Saulo, qui répète que la limite de 1,5 degré souhaitée par la communauté internationale se rapproche. "Mais le changement climatique est bien davantage que les températures", ajoute-t-elle.

Les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre (CO2, méthane et oxyde nitreux) ont en effet été les plus importantes jamais observées en 2022. Plusieurs stations d'évaluation montrent une nouvelle augmentation l'année dernière, dit l'organisation.

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Les niveaux de CO2 sont 50% supérieurs à ceux de la période préindustrielle. Comme ils durent, ils vont contribuer encore l'augmentation des températures.

La planète est au bord du gouffre

La planète est "au bord du gouffre" alors que "la pollution par les combustibles fossiles provoque un chaos climatique sans précédent", a de son côté alerté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans un message vidéo, tout en estimant qu'"il est encore temps de lancer une bouée de sauvetage aux populations et à la planète".

Auteur de l'étude, Omar Baddour, a décrit quant à lui mercredi dans La Matinale le pessimisme de l'Organisation. "D'une part, l'alarme climatique est là. D'autre part, le pas à faire pour réduire les gaz à effet de serre d'une manière drastique pour atteindre les objectifs des accords de Paris est encore à attendre (...) ce que nous constatons, c'est qu'on est vraiment dans une situation où il faut vraiment décider rapidement. Si on rate une ou deux années d'action, malheureusement, ces objectifs ne seront pas atteints", explique-t-il.

>> Revoir dans La Matinale l'interview d'Omar Baddour, chef de division de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) :

Des records aussi observés en Antarctique

En outre, dès avril, la température à la surface des mers a atteint des records chaque mois, en particulier l'été. Plus de 90% des océans ont fait face à des vagues de chaleur à un moment donné l'année dernière. Les glaciers ont reculé d'environ 10%, notamment en Suisse.

La banquise de l'Antarctique a atteint un plus bas en plus de 40 ans en février 2023, puis un volume inférieur à d'habitude sur la période de juin à novembre. Même s'il n'a pas atteint de record, l'Arctique était également en dessous de la normale.

>> Revoir le sujet du 19h30 sur les records de températures durant l'été :

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Insécurité alimentaire

La crise climatique est "le défi" auquel les populations sont confrontées, insiste Celeste Saulo. Selon elle, elle est liée à celle de l'inégalité qui aboutit à l'insécurité alimentaire grandissante et aux nombreux déplacements. Et à la perte de biodiversité.

Ces records ont eu un effet qui a provoqué une détérioration dans ces domaines, plus de 330 millions de personnes étant désormais en difficulté alimentaire.

Les inondations, les tempêtes et les incendies ont à nouveau été nombreux. Plus positif, les ajouts de capacités des énergies renouvelables ont augmenté de près de 50% par rapport à l'année précédente, une progression parmi les plus importantes.

boi avec les agences