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Un filtre pour purifier l'eau grâce à l'énergie solaire mis au point à l'EPFL

Le prototype du purificateur d'eau tenu par l'étudiant du projet de master Jérôme Gabathuler. [EPFL - László Forró]
Un filtre pour purifier l'eau grâce à l'énergie solaire mis au point à l'EPFL / La Matinale / 1 min. / le 13 avril 2022
Des scientifiques de l’EPFL ont mis au point un filtre de purification de l’eau très efficace et fonctionnant uniquement à l’énergie solaire. Ce prototype pourrait permettre un accès à l’eau potable à large échelle et dans des endroits reculés.

Une équipe de scientifiques de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) dirigée par László Forró a eu l'idée de développer un filtre de purification de l’eau qui combine des nanofils de dioxyde de titane (TiO2) et des nanotubes de carbone alimentés uniquement par la lumière du soleil. Sa solution a été présentée mardi dans un communiqué.

Un composite pour pasteuriser l'eau

Les scientifiques ont d’abord montré que les nanofils de TiO2 seuls peuvent purifier efficacement l’eau en présence de soleil. Et les entrelacer avec des nanotubes de carbone permet de former un matériau composite. Celui-ci ajoute une couche supplémentaire de décontamination par pasteurisation de l’eau, ce qui élimine les agents pathogènes humains tels que les bactéries et les grands virus.

Lorsque la lumière UV frappe le filtre, ce dernier est amené à produire un groupe de molécules appelées dérivés réactifs de l'oxygène, connues pour éliminer efficacement les agents pathogènes. Les chercheurs ont testé leur dispositif avec la bactérie fécale E. Coli, référence pour les études sur la survie des bactéries, mais il pourrait fonctionner sur d’autres bactéries pathogènes.

Aussi pour l'élimination des micropolluants

Les résultats sont également jugés prometteurs pour l’élimination des micropolluants, tels que les pesticides, les résidus médicamenteux et les produits cosmétiques.

"Notre prototype peut permettre d’avoir un accès à l’eau potable dans les endroits peu peuplés et même reculés, et pourrait être facilement déployé à grande échelle", conclut László Forró, cité dans le communiqué. Ces travaux sont publiés dans la revue npj Clean Water.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 1,8 milliard d’individus consomment de l’eau contaminée par des excréments. D’ici 2040, la majeure partie du monde sera confrontée au stress hydrique, rappelle l'EPFL.

ats/oang

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Le procédé Sodis mis au point en 2010 en Suisse

En 2010 déjà, l'institut fédéral de recherche Eawag avait mis au point une bouteille permettant de désinfecter l'eau grâce aux rayons UV du soleil. C'est ce qu'on appelle le procédé Sodis (désinfection de l'eau par irradiation solaire), méthode découverte par le professeur Aftim Acra de l'Université américaine de Beyrouth dans les années 1980.

L'une des faces de cette bouteille en PET est transparente, l'autre est recouverte d'aluminium pour augmenter la température. L'eau va ainsi chauffer sous l'effet des rayons du soleil et atteindre facilement une quarantaine de degrés. Le but est d'éliminer, grâce aux UV, les germes contenus dans l'eau.

Ce procédé permet de combattre les maladies diarrhéiques, mais il n'est efficace que contre des organismes pathogènes, pas avec des polluants chimiques.

Reconnue comme méthode de traitement de l’eau et de bonne conservation à domicile, la méthode Sodis est appliquée aujourd'hui par de nombreux pays en voie de développement.

Application de la désinfection solaire de l’eau en Indonésie, selon la méthode SODIS. [CC BY 3.0 - SODIS Eawag]
Application de la désinfection solaire de l’eau en Indonésie, selon la méthode SODIS. [CC BY 3.0 - SODIS Eawag]