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Le Mont-Blanc s'est rapetissé de près d'un mètre en quatre ans

Vue aérienne du massif du Mont-Blanc. [AFP - Aurimages]
Le Mont-Blanc s'est rapetissé de près d'un mètre en quatre ans / Le Journal horaire / 30 sec. / le 29 septembre 2021
Le Mont-Blanc, plus haut sommet d'Europe occidentale, a été mesuré à la mi-septembre à 4807,81 mètres, soit près d'un mètre en moins par rapport à la mesure réalisée en 2017, selon une équipe de géomètres-experts. Cette dernière met toutefois en garde contre toute "conclusion hâtive" liée au changement climatique.

Cette nouvelle mesure correspond finalement à "l'altitude qu'on retrouvait dans nos bouquins [de géographie] à l'école" et qui a été apprise par coeur par des générations d'écoliers français, ont plaisanté deux des membres de l'équipe, Jean des Garets et Denis Borel, lors d'un point presse à Saint-Gervais-les-Bains, en Haute-Savoie, au pied du géant blanc. Une mesure qui remontait elle-même à la fin du XIXe siècle.

La mission, conduite par la chambre départementale des géomètres-experts de Haute-Savoie, a réalisé à la mi-septembre l'ascension du toit de l'Europe pour procéder durant trois jours à des relevés, comme elle le fait tous les deux ans depuis une vingtaine d'années.

Précision inédite

L'expédition 2021 a bénéficié de conditions météorologiques très favorables, qui lui ont permis de rester trois heures au sommet et de "relever dans ses moindres recoins" la calotte sommitale. De quoi "atteindre un niveau de précision jamais réalisé jusqu'alors", se sont félicités les géomètres-experts.

Pour autant, il faut "rester humble devant cette mesure [...]. Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive sur des mesures qui ont été réalisées uniquement depuis les années 2001 avec la précision qu'on vous montre aujourd'hui", a insisté Denis Borel.

"Nous mesurons, nous constatons [...]. Nous sommes là en tant que sentinelles de l'environnement", a-t-il ajouté. Il revient désormais aux "climatologues, glaciologues et autres scientifiques d'exploiter toutes les données recueillies et d'avancer toutes les hypothèses pour expliquer ce phénomène".

L'arc alpin est particulièrement affecté par le réchauffement climatique. L'un de ses glaciers les plus emblématiques, la Mer de Glace dans le massif du Mont-Blanc, a reculé d'environ deux kilomètres depuis 1850, perdant 120 mètres d'épaisseur au cours du siècle passé.

Fortes variations

La dernière mesure rendue publique en 2017 faisait état d'une altitude de 4808,72 mètres, elle-même en baisse par rapport à celles des années précédentes. C'est en 2007 qu'a été relevée l'altitude la plus élevée, avec 4810,90 mètres. Les chiffres attestent d'une décrue de l'altitude du sommet d'une "moyenne" de 13 centimètres par an depuis 2001, ont noté les géomètres-experts.

En réalité, les chiffres varient d'une fois à l'autre car le sommet est "recouvert d'une couche de 'neiges éternelles' qui fonctionne comme une énorme congère et varie en fonction des vents d'altitude et des précipitations".

L'altitude du sommet varie également selon les saisons, le Mont-Blanc étant un "complexe dunaire" où le vent, plus violent en hiver, rabote davantage la neige qu'en été. Le sommet est donc plus haut à la fin de la belle saison qu'au printemps.

ats/iar

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