L'OMS inclura des données sur la médecine chinoise dans son recueil

Un article publié dans la revue Nature a mis le feu aux poudres. Ce texte, sans condamner la médecine traditionnelle chinoise, s'interroge sur la place qu'elle doit prendre dans le recueil de référence de l'OMS, qui catégorise des milliers de maladies, de diagnostics, suit les épidémies et enregistre les décès. En effet, chaque année, les autorités sanitaires chinoises font état de 230'000 cas d'effets secondaires indésirables causés par la médecine traditionnelle chinoise, en particulier par sa pharmacopée.

Ce seul fait suffit à attiser les critiques. Ainsi, certains reprochent à l'OMS de reconnaître officiellement des pratiques discutées, d'autres parlent même de la victoire des croyances sur les savoirs reconnus.

Un marché estimé à 50 milliards de dollars

Mais Gregory Hartl, porte-parole de l'OMS, interrogé lundi dans La Matinale de la RTS, réfute ce reproche: "Le but de ce document est de pouvoir enregistrer les maladies et diagnostics. C'est un outil de mesure. Il ne donne aucune recommandation sur l'efficacité ou sur quoi que ce soit d'autre."

De son côté, le gouvernement chinois se félicite de la modification du document de référence de l'OMS. Le président Xi Jinping ne s'en cache pas, il se livre à une promotion active de la médecine traditionnelle chinoise dans le monde entier, une pratique qu'il qualifie de joyau de la Chine, et dont le marché est estimé, par la revue Nature, à quelque 50 milliards de dollars.

Katja Schaer/lan