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Un test en ligne sur Facebook suspecté d'aspirer les données

On nous dit rien! (vidéo) - Questionnaires en ligne: "des aspirateurs à données"?
On nous dit rien! (vidéo) - Questionnaires en ligne: "des aspirateurs à données"? / La Matinale / 2 min. / le 22 mars 2018
Alors que Facebook vient de reconnaître des erreurs dans une affaire de collecte indue de données personnelles touchant des millions d'utilisateurs, un test en ligne largement partagé en Valais est suspecté d’être un "aspirateur à données".

Le Royaume-Uni a ouvert mardi une enquête sur Facebook après les révélations selon lesquelles un cabinet d'analyses basé à Londres, Cambridge Analytica, avait collecté les données de 50 millions d'utilisateurs, grâce à des questionnaires qui circulaient sur Facebook.

En Suisse, les préposés à la protection des données se disent inquiets. En Valais, en particulier, un exemple récent a poussé le préposé cantonal Sébastien Fanti à lancer une mise en garde.

Objet de ses inquiétudes: un test disponible sur Facebook qui s'est répandu comme une traînée de poudre le mois dernier, en particulier dans les milieux politiques valaisans.

Le test propose à l’usager de connaître son "positionnement politique", en se comparant à des personnalités américaines telles que Ronald Reagan ou Barack Obama.

Opacité totale sur l'auteur du test

Le test - simple, rapide et ludique - a ainsi attiré des centaines de personnes, politiciens ou simples citoyens. Même le conseiller d'Etat Christophe Darbellay s’est prêté au jeu, en n’hésitant pas à poster le résultat de son test sur son fil Facebook.

Problème: rares sont ceux qui se sont demandé d'où venait ce test. Or, l'origine de ce dernier reste extrêmement floue. Sur le papier, l'auteur est un laboratoire américain, IDR Labs. Mais cette entité n'existe pas physiquement et a toutes les apparences d’une coquille vide.

Siphon à données?

Intrigué, le préposé valaisan à la protection des données a mené l'enquête sur cette mystérieuse entité: impossible d'obtenir la moindre réponse. Le propriétaire a d'ailleurs choisi d'héberger son site aux Bahamas, une manière de garantir son anonymat.

Si rien n'est connu de cette société, de ses responsables et de ses buts, rien n'interdit de penser que sa seule fonction est de "siphonner" les données des utilisateurs et de leurs contacts, pour ensuite les monnayer, à la manière de Cambridge Analytica. C’est en tout cas une hypothèse que n’exclut pas Sébastien Fanti.

Renaud Malik/kkub

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