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La rentabilité du blé, un défi pour l'agriculture et la science

Un champ de blé près du village de Rai-Oleksandrivka, en Ukraine, le 1er juillet 2022. [AFP - Genya Savilov]
La science du vendredi - Améliorer le rendement des récoltes de blé / Science qui peut ! / 2 min. / le 4 novembre 2022
Avec la guerre, Vladimir Poutine a fait du blé une arme géopolitique, menaçant de bloquer les cargaisons en provenance d'Ukraine. Le monde entier est vulnérable en matière d'approvisionnement. "Science qui peut" examine les rendements des cultures de cette céréale.

Entre la carence de blé organisée par Moscou, le réchauffement climatique, les pénurie d'eau, l'augmentation de la population, la pression s'accentue de plus en plus sur la recherche pour tenter d'augmenter le rendement des cultures sur cette céréale.

Outre la sélection des variétés les plus résistantes et les moins gourmandes en eau, l'introduction d'organismes génétiquement modifiés (OFM) a été l'une des innovations majeures proposées par la recherche mais qui, aujourd'hui encore, a de la peine à passer la rampe des autorisations.

La situation actuelle pourrait changer les choses; il n'y a que peu de recul concernant l'impact des OGM sur la santé humaine et l'environnement. Le seul blé transgénique à être commercialisé actuellement est argentin: le HB4, comme il se nomme, est exporté depuis cet été seulement dans des pays comme l'Australie, le Brésil ou le Nigéria.

En Suisse il reste strictement interdit; dans notre pays, la culture d'OGM n'est autorisée qu'à des fins de recherche. Un moratoire est en vigueur et il a été prolongé jusqu'en 2025.

Fermes verticales et association de cultures

Une des tendances explorée et qui fonctionne est l'association de cultures céréalières à des légumineuses afin qu'elles fixent mieux l'azote du sol. Toutefois, cette technique pose un problème: une partie de la surface cultivable est utilisée pour faire pousser autre chose que du blé. Une solution qui n'est pas optimale pour le rendement.

Dans cette perspective, plusieurs équipes de recherche à travers le monde travaillent sur des techniques d'agriculture verticale: il s'agit de sortes de bâtiments dans lesquels sont plantés à chaque étage des semis auxquels sont fourni de l'eau, des nutriments et une lumière artificielle 24 heures sur 24 pour effectuer la photosynthèse. Des études ont montré que ce type de plantation permettrait de faire cinq récoltes par an au lieu d'une seule.

Le prix à payer est celui de l'électricité: ces systèmes sont très énergivores. Pour fonctionner de manière durable, il est impératif d'installer des surfaces importantes de panneaux solaires en surface. Là aussi, il y a un impact sur le rendement, ce qui explique que ce modèle reste marginal et même assez controversé par les chercheurs et chercheuses en agronomie.

Sujet radio: Sophie Iselin

Article web: Stéphanie Jaquet

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