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La votation anti-minarets divise les Suisses et intéresse Tripoli

Un minaret et une église à Olten.
Un minaret et une église à Olten.
La votation du 29 novembre sur les minarets en Suisse fait couler de l'encre ce lundi matin. Alors que certains journaux tentent d'expliquer l'incompréhension de certains Suisses envers les musulmans, d'autres reviennent sur un jeu anti-muezzin ou sur l'utilisation de ce scrutin par Tripoli pour rendre justice à Hannibal Kadhafi.

La votation sur les minarets sert à la Libye

Quel impact cette votation aura-t-elle sur l'image de notre pays
à l'étranger? Dans Le Matin , on l'imagine négative. Le scrutin du 29
novembre sert à une contre-attaque d'Hannibal Kadhafi, assure le
quotidien. L'article d'un journal saoudien consacré à ce vote a été
diffusé sur un site internet proche du fils Kadhafi à des fins de
propagande anti-Suisse, a remarqué Le Matin. Ce papier, qui relate
objectivement les hésitations de plusieurs villes face à l'affiche
de l'UDC, a été copié sans que son auteur en soit informé. Le
journaliste saoudien, installé dans notre pays et se nommant Majed
al-Jamil, estime que cela prouve que les Libyens ont envie de
désigner les Suisses comme des antimusulmans. Hasni Abidi,
directeur du centre d'études et de recherche sur le monde arabe et
méditerranéen, craint aussi que la votation ne permette au pouvoir
de Tripoli de fomenter la haine des Libyens, jusqu'ici assez
indifférents à cette histoire. Le clan Kadhafi s'est par ailleurs
payé une agence de communication chargée d'analyser le traitement
de l'affaire dans les médias suisses. Cette manne d'information,
écrit Fabian Muhieddine, permet aux Libyens d'affiner leur
stratégie. C'est une véritable machine de guerre.

Ce vote du 29 novembre, c'est aussi l'histoire d'une
incompréhension!

C'est l'incompréhension entre les Suisses et les musulmans qui
vivent ici, clament La Liberté et Le Courrier. Le malaise est né le
11 septembre, lorsque tous les musulmans sont devenus des barbus
assoiffés du sang des infidèles! Et pourtant, la communauté
musulmane de Suisse n'a rien à voir avec tout cela; elle qui vient
d'Europe, elle qui est chez nous depuis bien plus longtemps, elle
est venue travailler sur nos chantiers avant d'immigrer face à
l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. Car les musulmans de Suisse sont
surtout ces Yougos arrivés dans les années 70 comme main-d'oeuvre,
avec les travailleurs turcs. Le problème, c'est que la Suisse a
découvert en 2002 que l'islam est la 3ème religion du pays, que 12%
des musulmans sont suisses et que 7,4% d'entre eux ont été
naturalisés. Reste que 95% des musulmans de Suisse vivent tout à
fait normalement et ne sont pas en Suisse pour appliquer la charia,
que beaucoup ont justement fui dans leurs pays d'origine! Et si ce
combat anti-minaret était tout simplement une manière d'exprimer le
racisme des Suisses incapables d'accueillir des étrangers dans leur
pays ?

Un jeu pour "les talibans de la Suisse primitive"

Dernier épisode de cette bataille: un jeu sur le net lancé par
les partisans de l'initiative anti-minaret! Selon 20 minutes , les participants peuvent gagner des
points en empêchant le muezzin de lancer sa prière du haut du
minaret. Et pour y parvenir, quoi de mieux qu'un fusil! Vous
imaginez bien sûr que la fédération des organisations islamiques de
Suisse est outrée. Pour le président de la Commission fédérale
contre le racisme, ce jeu est abominable et indigne d'un être
humain. Et Georg Kreis de poursuivre, "notre problème dans ce pays,
ce ne sont pas les musulmans, mais les talibans de la Suisse
primitive". Le jeu a été éjecté de la toile par l'hébergeur du site
web.

Les Playmobil ont 35 ans!

Petit retour à l'enfance avec Le Temps , qui narre ce matin l'histoire de ces
petits personnages de 7 centimètres et demi, créant un monde
miniature dans lequel nous étions des géants. Ces personnages
tiennent dans la main d'un bambin, qui peut donc les maîtriser. Ces
statuettes très neutres permettent à l'enfant de s'inventer une
histoire merveilleuse et de projeter ses humeurs dans un monde
qu'il maîtrise, explique le quotidien.

bri, avec Sandra Viscardi, RSR

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