Mise en oeuvre d'un périmètre réservé aux eaux dans le Jura, avec 3000 arbres plantés
Dans le but de préserver la qualité des rivières et leurs fonctions naturelles, le Jura met en œuvre le Plan spécial cantonal "Périmètre réservé aux eaux" (PRE). Dans ce cadre, plus de 3000 arbres et arbustes ont été plantés sur cinq sites le long du Doubs. Quatre agriculteurs participent à cette initiative, en dédiant des mètres carrés de terre cultivable à ce projet.
Le gouvernement jurassien a adopté le Plan spécial cantonal PRE en 2022, visant à permettre la protection contre les crues, la garantie de l’utilisation des eaux et la sauvegarde de la biodiversité.
Depuis le 1er janvier 2023, des zones tampon de protection de 15 mètres ont été aménagées sur les berges du Doubs. Elles s'étendent sur une distance totale de deux kilomètres réparties sur cinq parcelles différentes. Sur ces zones tampon, l’utilisation d’engrais, de produits phytosanitaires et les labours sont interdits.
Le sacrifice des agriculteurs pour la biodiversité
Roland Guenot, agriculteur à Goumis, a consenti à la plantation de 600 arbustes sur l’une de ses parcelles en bordure de rivière. Une partie de sa surface cultivable est donc perdue, mais en contrepartie, il touchera des paiements directs.
Malgré son accord initial, Roland Guenot exprime certaines réserves jeudi dans le 12h45 de la RTS. Il estime notamment que les mesures de protection en Suisse commencent à devenir excessives. "Nous sommes passés d’une protection de cinq à six mètres, et là, on passe à quinze. Dans cinq ans, où en serons-nous, à trente ou quarante mètres?", s’interroge-t-il.
Au total, quatre agriculteurs ont cédé une partie de leurs terres pour permettre la plantation de 3000 arbustes. Il a été nécessaire de les convaincre de l’importance de cette initiative, explique Bettina Erne, assistante de projets nature au Parc du Doubs.
Une alliance nécessaire pour l'environnement
"Pour ces exploitants, l’idée de planter sur de beaux herbages peut sembler absurde. Cependant, cela s’inscrit clairement dans la politique agricole visant à promouvoir une agriculture raisonnée qui favorise non seulement la production indigène, mais aussi la biodiversité", souligne Bettina Erne.
Cette mesure est importante pour la protection des rivières, mais elle ne suffit pas, souligne Laure Chaignat, collaboratrice scientifique à l’Office de l’environnement du Jura: "Il y a de nombreux autres aspects, la qualité de l'eau, les micropolluants et le réchauffement climatique qui a un gros impact sur la température de l'eau".
La bataille pour la protection de nos rivières est donc loin d’être terminée, mais une prise de conscience est indéniablement en cours.
Sujet TV: Daniel Bachmann
Adaptation web: Miroslav Mares
Publié