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Une fraude scientifique dénoncée à Genève

GE: une enquête diligentée par la faculté de médecine révèle la fraude opérée par un de ses chercheurs
Une fraude dénoncée à Genève / 19h30 / 2 min. / le 24 septembre 2014
Un professeur et médecin exerçant à l'Université de Genève et aux HUG a manipulé des données de laboratoire afin de pouvoir publier des résultats scientifiques attractifs, révèle la RTS mercredi.

L'étude publiée dans la revue British Journal of Psychiatry était alléchante: elle mettait en évidence un lien entre les traumatismes vécus dans l'enfance et la modification de certaines parties du génome chez des patients bipolaires.

Toutefois, suite à la suspicion d’une collaboratrice, une enquête interne de quatre mois est diligentée en janvier 2014 par le doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Genève. Elle conclut à la manipulation des données, arrangées pour mieux servir la démonstration.

Cette fraude scientifique a été effectuée par une seule personne, Alain Malafosse, professeur et médecin exerçant à l'Université de Genève et aux HUG, sans que les co-auteurs de l’étude ne puissent s’en rendre compte. L'article frauduleux a ensuite été retiré.

"J'assume tout"

Contacté par téléphone, le médecin, qui réside actuellement près de Montpellier, accepte l'invalidation de son article: "Je pense que le retrait est justifié car les diagnostics sont justes, les évaluations d’abus dans l’enfance vraisemblablement, ce sont les examens de laboratoires qui ne sont pas justes (…) j’étais responsable de ce laboratoire et donc je suis responsable. J’assume tout."

Le médecin a été licencié. L'université et les hôpitaux estiment avoir réagi rapidement, mais le dégât d’image est irréversible.

Jean-Daniel Bohnenblust et Natalie Bougeard

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Deux plaintes pénales pour gestion déloyale

La personne responsable de cette fraude scientifique n’est autre que l’ancien responsable de l’unité de génétique psychiatrique des HUG.

Comme le révélait Le Temps en avril dernier, ce médecin fait l’objet de deux plaintes pénales pour gestion déloyale, faux dans les titres et escroquerie.

Le préjudice porterait sur 1 millions de francs pour les HUG et 700 mille francs pour l’UNIGE. L’instruction est en cours.

Actuellement objet d’un mandat d’arrêt international, le chercheur est retourné vivre dans le sud de la France et collabore avec les autorités judiciaires des deux pays.

L’avocat des deux institutions genevoises a précisé à la RTS que le blocage de l’ensemble des biens connus du prévenu en Suisse comme en France a d’ores et déjà été obtenu.