Le projet de révision prévoit de diminuer d'au moins 8% les forfaits de base versés aux bénéficiaires de l'aide sociale. En contrepartie, celles et ceux qui feront preuve d'une réelle volonté de réinsertion dans le monde du travail seront récompensés.
Les Eglises estiment que cela viole les principes même de la Constitution fédérale, qui stipule que la dignité humaine doit être respectée et protégée.
Défendre "la base de la stabilité sociale"
Pour Hansruedi Huber, porte-parole du diocèse de Bâle, cette prise de position de l'Eglise s'explique car cette thématique touche à "la solidarité" et à "la base de la stabilité sociale de notre société", qui constitue pour les religieux "le coeur de la foi".
Questionné pour savoir s'il était normal pour les Eglises de faire de la politique, Hansruedi Huber relativise: "Pas généralement et certainement pas de la politique de partis (...) mais c'est important que les religions se prononcent sur des sujets sociaux et éthiques."
Un engagement politique qui gêne à droite
Les Eglises appellent donc leurs membres à placer un "non" dans les urnes le 19 mai et leur suggèrent d'accepter le projet alternatif qui émane de la gauche.
Vendredi matin, des représentants de l'UDC et du PLR bernois, partisans de la réforme, se sont exprimés dans le quotidien Le Bund. Ils disent non seulement que les Eglises devraient avoir autre chose à faire que de s'engager en politique, mais que si elles le font, elles devraient avancer des arguments solides et fondés.
"Parler de "dignité bafouée" en cas de oui à la révision, c'est une absurdité", estime notamment la cheffe du groupe UDC au Grand Conseil, Madeleine Amstutz.
Alain Arnaud/ther