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Miguel Diaz-Canel officiellement seul candidat pour la présidence de Cuba

Miguel Diaz-Canel officiellement seul candidat pour la présidence de Cuba
Miguel Diaz-Canel officiellement seul candidat pour la présidence de Cuba / 12h45 / 1 min. / le 19 avril 2018
Le numéro deux de l'exécutif cubain Miguel Diaz-Canel a été désigné mercredi comme seul candidat pour succéder au président sortant Raul Castro, a annoncé la Commission nationale de candidature devant l'Assemblée nationale.

La nomination officielle de ce civil de 57 ans comme président du Conseil d'Etat doit être confirmée jeudi matin après le vote des députés, mais celui-ci constitue traditionnellement une formalité.

Depuis la révolution de 1959, Cuba n'a connu qu'une seule véritable transition à sa tête. C'était en 2006, quand Fidel Castro, atteint par la maladie, passait le témoin à son frère cadet après plus de 40 ans de pouvoir sans partage. Fidel Castro s'est éteint fin 2016. C'est aujourd'hui au tour de Raul, 86 ans, de céder son siège.

Numéro 2 du régime

L'actuel vice-président Miguel Diaz-Canel est un représentant de la nouvelle génération. Numéro deux du régime depuis 2013, cet homme du système a été préparé à cette succession. Depuis plusieurs années, il représente régulièrement son gouvernement lors de missions à l'étranger et ses apparitions dans les médias se font de plus en plus fréquentes.

Une fois élu, l'ingénieur en électronique né après la révolution devra asseoir son autorité et poursuivre l'indispensable "actualisation" du modèle économique de l'île esquissée par le cadet des Castro. Des charges lourdes pour un homme plutôt discret qui a gravi dans l'ombre les échelons du pouvoir cubain.

Pour la première fois depuis des décennies, le président n'aura pas connu la révolution de 1959, ne portera pas l'uniforme vert olive et ne dirigera pas le Parti communiste cubain (PCC).

>> Qui est Miguel Díaz-Canel, le nouveau visage de Cuba? :

Miguel Díaz-Canel, le nouveau visage de Cuba
Miguel Díaz-Canel, le nouveau visage de Cuba / Geopolitis / 1 min. / le 15 avril 2018

Pas un grand chamboulement en vue

Interrogé dans La Matinale de la RTS mercredi, Franco Cavalli, ancien conseiller national socialiste et grand connaisseur de Cuba, estime que la transition politique passe par l'unification de la monnaie. "C’est la clé de la transition. La plus grande tâche du nouveau président sera de réaliser ce rêve des Cubains qui est d'avoir une seule monnaie."

Pour rappel, on trouve deux monnaies officielles en circulation sur l’île: le CUC, pesos convertible à parité avec le dollars américain et utilisé par les touristes, et le CUP, qui concerne les achats domestiques et en principe réservé aux habitants de l’île.

Mais la fin de l’ère Castro ne présage pas un grand chamboulement, selon Franco Cavalli: "Cela ne va pas changer fondamentalement la politique cubaine. Le principal changement a surtout été lorsque Fidel Castro a passé le pouvoir à son frère Raul."

>> L'interview de Franco Cavalli :

L'invité-e de Romain Clivaz
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Franco Cavalli, oncologue, ancien conseiller national et grand connaisseur de Cuba / La Matinale / 9 min. / le 18 avril 2018

afp/boi

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Raul Castro, un bilan en demi-teinte

A 86 ans, Raul Castro va quitter le pouvoir 12 ans après l'avoir reçu des mains de son frère Fidel, même s'il gardera la tête du puissant parti unique jusqu'en 2021.

Sa présidence restera marquée par le réchauffement des relations avec le voisin américain et par quelques réformes économiques. Mais de l'avis général, le bilan général demeure mitigé.

Sur le plan des libertés, Cuba n'a pas pris le chemin du pluralisme que ce soit sur le plan politique ou de la presse. Sur le plan économique, le gouvernement cubain n'a pu mener que quelques réformes alors qu'il aurait souhaité approfondir le mouvement initié par Fidel Castro dans la foulée de l'effondrement de l'Union soviétique.

Visa refusé pour plusieurs journalistes

Plusieurs journalistes, dont les journalistes suisses de la RTS, de SRF ou encore de RSI, ne se sont pas vus octroyer de visa par le gouvernement cubain, a indiqué jeudi le correspondant de la RTS aux Etats-Unis, Raphaël Grand.

Pour lui, c'est sans doute un effet collatéral de la méfiance qui s'est installée entre Washington et La Havane. Il y voit aussi une illustration du type de régime qui est toujours en place à La Havane, notamment sur l'aspect de la liberté de la presse.