"Le monde ne nous attend pas, nous avons besoin d'un nouveau départ de l'Europe", a déclaré la chancelière lors d'une conférence de presse à Berlin, promettant que l'Allemagne "allait trouver des solutions avec la France" pour atteindre cet objectif.
"Un nouveau départ pour l'Europe est également un nouveau départ pour l'Allemagne", a-t-elle ajouté.
Le chef du SPD Martin Schulz lui a emboîté le pas, estimant que même si "les négociations ont été longues, dures, excitantes et turbulentes", l'accord de principe conclu constituait "un excellent résultat".
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a salué dans la foulée le compromis, estimant qu'il s'agissait d'une contribution "positive" et "constructive" pour l'avenir de l'UE.
Limiter l'arrivée de réfugiés
Les deux formations prévoient de limiter le nombre de demandeurs d'asile arrivant annuellement. "Les chiffres de l'immigration (y compris les réfugiés de guerre, ceux concernés par le rapprochement familial, la réinstallation et en faisant la soustraction avec ceux quittant le pays) ne dépasseront pas 180'000 à 220'000 annuellement", dit le texte de leur accord gouvernemental.
Cette limite correspond aux souhaits des démocrates-chrétiens d'Angela Merkel, même si le document de travail autorise une flexibilité vers le haut.
Conservateurs et sociaux-démocrates prévoient également de "renforcer" et "réformer" la zone euro avec la France. Ils veulent ainsi la rendre plus résistante aux crises.
"Grosse Koalition"
Le compromis trouvé entre la chancelière conservatrice (CDU), son allié bavarois Horst Seehofer (CSU) et le président du parti social-démocrate (SPD) Martin Schulz est susceptible de permettre à la première économie européenne de sortir de son impasse politique trois mois et demi après le scrutin.
Et à Angela Merkel d'assurer sa survie politique, avec un possible quatrième mandat après douze ans de pouvoir. Après les élections du 24 septembre remportée sans majorité absolue, la chancelière avait dans un premier temps tenté de conclure un accord avec les Verts et les libéraux du FDP, sans succès.
Elle s'est alors retournée vers le SPD pour reconduire la "grande coalition" CDU-CSU et SPD déjà aux manettes lors de deux de ses trois précédents mandats.
Dès l'ouverture de la dernière journée de négociations jeudi, elle avait dit s'attendre à "une dure journée" car, avait-elle reconnu, de profondes divergences subsistent avec le SPD.
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ats/rens