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Après le choc des élections, Angela Merkel tente de trouver une majorité

La chancelière allemande Angela Merkel (d.) avec Horst Seehofer (g.), président du conseil bavarois (CSU). [Keystone/DPA - Ralf Hirschberger]
La chancelière allemande Angela Merkel (d.) avec Horst Seehofer (g.), président du conseil bavarois (CSU). - [Keystone/DPA - Ralf Hirschberger]
Après le choc du résultat des législatives, le monde politique allemand tente de favoriser l'émergence d'une majorité gouvernementale viable. Angela Merkel doit faire face à de premiers signes de contestation dans son parti.

Les conservateurs CDU de la chancelière Angela Merkel et leurs alliés bavarois CSU se sont réunis mardi en groupe parlementaire pour la première fois depuis le scrutin de dimanche, qui les a laissés à leur plus faible niveau depuis près de 70 ans.

A cette occasion, Angela Merkel a senti monter la pression dans ses rangs: son fidèle lieutenant Volker Kauder a bien été réélu à la tête du groupe parlementaire, mais avec un score moins favorable que dans le passé. Et un groupe représentant l'aile la plus conservatrice des adhérents de la CDU a lui carrément demandé à la chancelière de quitter la présidence du parti.

Avant même de négocier avec Verts et Libéraux du FDP pour former la seule majorité de gouvernement possible, les conservateurs devront donc se mettre d'accord entre eux. "La CDU et la CSU doivent mettre les choses au clair, avant cela ça ne fait aucun sens de parler aux autres partis", a prévenu Alexander Dobrindt, figure de la CSU.

Zizanie à l'AfD

Les yeux sont aussi rivés sur l'AfD. Malgré une percée lors du scrutin qui l'a vu recueillir près de 13% des voix et devenir la troisième force politique du pays, son unité est mise à mal du fait d'une dérive extrémiste de sa direction. Celle-ci a été illustrée notamment par l'appel du chef de campagne Alexander Gauland à être "fiers" des soldats du IIIe Reich.

La coprésidente du parti, Frauke Petry, a fait sensation en annonçant claquer la porte de la formation. Mais jusqu'ici aucun député ne lui a emboîté le pas. "Elle était la seule à ne pas être là aujourd'hui", a assuré Beatrix von Storch, députée et petite-fille du ministre des Finances d'Adolf Hitler.

Au niveau régional, quelques cadres ont suivi Frauke Petry, son mari Marcus Pretzell (chef de l'AfD pour Rhénanie du Nord-Westphalie) et deux responsables régionaux saxons. Incarnation de la fraction modérée du parti, Frauke Petry a expliqué aux journalistes, à Dresde, que "nous avons tenté de modifier le cap (du parti), mais à un certain moment, vous devez comprendre que ce n'est plus possible".

ats/ebz

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Une coalition "Jamaïque" incertaine

Réunir au sein d'une équipe centristes, aile la plus à droite des conservateurs, libéraux et écologistes s'annonce donc comme un travail de plusieurs mois pour Angela Merkel. Sans majorité absolue pour la désigner chancelière, elle ne peut entamer son quatrième mandat. Des élections anticipées pourraient même être convoquées.

Néanmoins, deux jours après les élections, les Allemands se disent désormais favorables à la création du curieux attelage à trois baptisé "Jamaïque" en raison des couleurs noire-jaune-verte des partis concernés.

Selon un sondage de la chaîne publique ARD, 57% des personnes interrogées veulent que CDU/CSU, Verts et FDP forment le prochain gouvernement. Et 58% veulent qu'Angela Merkel reste à la chancellerie. "Les obstacles sont nombreux, et la conclusion incertaine en ce qui concerne ce projet 'Jamaïque'", prévient cependant Robert Habeck des Verts.