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L'état d'urgence français est "dévoyé", dénonce Amnesty international

Un policier français en tenue anti-émeute lors d'une manifestation du 1er mai à Paris.
Un policier français en tenue anti-émeute lors d'une manifestation du 1er mai à Paris.
Entre violence policière "disproportionnée" et liberté de manifester entravée, l'état d'urgence, instauré en France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a été "dévoyé", dénonce Amnesty international mercredi.

Décrété le 13 novembre 2015, au soir des attentats de Paris et Saint-Denis, qui avaient fait 130 morts, ce régime d'exception a été employé de manière "abusive", pointe un rapport de l'ONG qui juge que "le droit de manifester est menacé".

Centaines de mesures

D'après des chiffres communiqués par le ministère français de l'intérieur à Amnesty international, les préfets ont eu recours à leurs pouvoirs d'urgence pour signer 155 arrêtés interdisant des cortèges, des réunions et des manifestations entre le 14 novembre 2015 et le 5 mai 2017.

Six cent trente-neuf mesures restreignant le droit de circuler ont été prises "explicitement" pour "empêcher des personnes de participer à des manifestations", notamment contre la loi sur le travail, ou encore à l'occasion de la conférence de l'ONU sur le climat de décembre 2015.

Les autorités invoquent notamment "l'argument du manque d'effectifs policiers".

afp/cab

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Un état d'urgence en place depuis 18 mois

L'état d'urgence, instauré il y a 18 mois et déjà prolongé à cinq reprises, devrait être reconduit jusqu'au 1er novembre. Si la mesure est votée et va à son terme, la France aura connu 23 mois consécutifs sous ce régime d'exception, un record.

"Mais la menace terroriste sera encore là après le 1er novembre", observe Marco Perolini, un chercheur d'Amnesty et l'un des auteurs du rapport, qui craint que l'état d'urgence ne devienne "un état d'exception permanent".