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Travail et laïcité, ce qui oppose les deux candidats du PS en France

Candidates in the left-wing primary for the 2017 French presidential election, former French education minister Benoit Hamon (L) and former French prime minister Manuel Valls, shake hands prior to a televised debate ahead of the primary's second-round runoff, in a TV studio in La Plaine-Saint-Denis, north of Paris, on January 25, 2017.
Former education minister Benoit Hamon will take on former prime minister Manuel Valls in a run-off vote on January 29, 2017, after scoring a surprise win in the first round of a primary seen as a battle for the party's soul.
bertrand GUAY / POOL / AFP [AFP - bertrand GUAY]
Les deux candidats de la primaire de la gauche française, Benoit Hamon et Manuel Valls, se saluent avant le débat télévisé. - [AFP - bertrand GUAY]
Les deux candidats arrivés en tête lors du premier tour de la primaire de la gauche en vue de l'élection présidentielle se sont affrontés en direct sur le plateau commun de TF1, France 2 et France Inter mercredi soir.

Durée du temps de travail, revenu universel ou laïcité ont opposé Benoît Hamon et Manuel Valls, les deux finalistes de la primaire de la gauche, lors du débat animé par David Pujadas, Alexandra Bensaïd et Gilles Bouleau. Sur l'écologie par contre, les deux adversaires se sont montrés très proches sur leurs conclusions.

Temps de travail

Benoît Hamon,  craignant la menace que la révolution numérique fait peser sur les emplois en France, estime fondamental de mieux partager le travail, notamment grâce à une durée du travail de 32 heures hebdomadaires. "Nos emplois seront impactés par l'automatisation", indique-t-il. "Je souhaite un meilleur partage du travail."

"Je ne crois pas à la raréfaction du travail", a martelé Manuel Valls, face à la crainte de Benoît Hamon. "De nouveaux métiers vont apparaître, il faut encourager la formation." L'ancien Premier ministre ne veut pas "envoyer un message d'abdication" face à la mutation du travail. Il a aussi plaidé pour une défiscalisation des heures supplémentaires afin d'encourager les engagements de travailleurs.

Revenu universel

Alors que Manuel Valls soulignait que le revenu universel proposé par son adversaire est un véritable démantèlement du système de la sécurité sociale tel qu'il existe en France, Benoît Hamon a notamment insisté sur le fait que les jeunes de 18 à 25 ans pourraient profiter de ce revenu, libérant ainsi les 600'000 emplois occupés par les étudiants.

Je suis le candidat de la feuille de paie et je ne voudrais pas que Benoît Hamon soit celui de la feuille d'impôt.

Manuel Valls

Le candidat de la feuille de paie contre celui de la feuille d'impôt

La feuille de paie et la feuille d'impôt
La feuille de paie et la feuille d'impôt / L'actu en vidéo / 1 min. / le 25 janvier 2017

Benoît Hamon défend son idée du revenu universel

Benoît Hamon défend le revenu universel
Benoît Hamon défend le revenu universel / L'actu en vidéo / 1 min. / le 25 janvier 2017

Laïcité et mixité sociale

"La laïcité est là pour rassembler, pas pour séparer. Elle n'est pas un glaive, elle est un bouclier", se défend Manuel Valls, alors qu'il est interpellé par les trois présentateurs sur la question du voile vu comme un asservissement de la femme. Pour lui, le voile est une "revendication" auquel il convient d'apporter une réponse.

La laïcité n'est pas un dogme, une religion pour ceux qui n'ont pas de religion.

Benoît Hamon

Rebondissant sur les propos de l'ancien Premier ministre, et rappelant son attachement à la loi de 1905 sur la laïcité, Benoît Hamon souligne qu'elle est une loi de liberté et qu'elle permet que ceux qui croient et qui ne croient pas vivent ensemble. Et de rompre une pique contre la droite: "La droite utilise la laïcité comme un glaive, elle stigmatise et sépare", notamment les Français de confession musulmane.

La laïcité, pierre d'achoppement entre les candidats

La laïcité, pierre d'achoppement entre les deux candidats
La laïcité, pierre d'achoppement entre les deux candidats / L'actu en vidéo / 3 min. / le 25 janvier 2017

Ecologie et environnement

Alors que Manuel Valls, interrogé sur la qualité de l'air et de l'écotaxe, a défendu son bilan avec les lois sur la biodiversité ou la transition énergétique, Benoît Hamon a choisi d'insister sur le "lobbying de certains industriels" à propos des perturbateurs endocriniens. Les deux finalistes ne se sont toutefois pas opposés frontalement sur la question de l'écologie et de l'environnement.

Sécurité et terrorisme

Que faire des Français rentrant du djihad, demandent les journalistes. Pour Manuel Valls, la poursuite de la lutte contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie est nécessaire. De plus, il faut "judiciariser" tous ceux qui reviennent de ces terrains.

Son adversaire Benoît Hamon estime nécessaire d'interpeller ceux qui rentrent en France et de les "déradicaliser s'il est possible de le faire".

Sur la question des contrôles aux frontières,  Manuel Valls plaide pour leur renforcement au niveau européen. Benoît Hamon lui s'engage en faveur d'une meilleure coordination européenne via la mise en place d'un fichier européen à l'image de l'ESTA (Electronic System for Travel Authorization),le formulaire existant aux Etats-Unis.

Alors que Manuel Valls rappelle que son adversaire n'a pas voté la prolongation de l'état d'urgence, ce dernier répond "assumer tous (s)es votes", et souligne que pour lui "l'état d'urgence ne peut pas être permanent".

Le verdict de l'élection?

Les deux candidats se sont engagés au terme du débat à respecter le verdict des urnes, même si Manuel Valls a conclu par une petite pique adressée à son adversaire "qui n'a pas toujours respecté les règles lors des deux dernières années", faisant allusion au ralliement de Benoît Hamon aux "frondeurs" du Parti socialiste.

Les dernières piques du débat

Dernières escarmouches
Dernières escarmouches / L'actu en vidéo / 1 min. / le 25 janvier 2017

Eric Butticaz/Pierre-Yves Maspoli

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