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Matteo Renzi démissionne après l'échec massif au référendum en Italie

Matteo Renzi annonce sa démission
Matteo Renzi annonce sa démission / L'actu en vidéo / 14 sec. / le 5 décembre 2016
Les Italiens ont massivement rejeté dimanche par référendum la réforme constitutionnelle voulue par le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, qui a annoncé dans la foulée sa démission.

Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a annoncé sa démission après sa défaite "extraordinairement claire" dimanche lors d'un référendum sur une réforme constitutionnelle. Le non l'a emporté avec un écart qui pourrait atteindre 20 points, selon des résultats partiels.

"Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", a sobrement résumé Matteo Renzi, en direct sur les chaînes de télévision italiennes. "J'ai perdu. J'en prends toute la responsabilité", a-t-il ajouté.

Il a précisé qu'il remettrait sa démission lundi au président de la République, Sergio Mattarella, à l'issue d'un Conseil des ministres. Le plus jeune président du gouvernement de l'histoire, 41 ans, ne sera ainsi resté qu'un peu plus de 1000 jours à la tête du pays.

Elections anticipées réclamées

Chef de l'Etat discret et effacé, Sergio Mattarella est appelé à jouer un rôle crucial dans les prochains jours. Il devra consulter les différentes formations politiques avant de désigner un nouveau chef du gouvernement, le quatrième de suite à accéder au pouvoir sans avoir remporté au préalable les élections législatives, ce qui illustre l'instabilité du système politique italien.

La Ligue du Nord, mouvement populiste et anti-euro, a déjà réclamé des élections anticipées, tout comme l'autre mouvement populiste le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) de Beppe Grillo, autre grand vainqueur de cette consultation.

D'éventuelles élections anticipées ne pourront toutefois pas avoir lieu avant une réforme de la loi électorale à la chambre des députés, défendue par la majorité actuelle au Parlement. Le M5S ne veut pas en entendre parler et réclame des élections anticipées avec la loi actuelle, qui le favorise.

Concentration du mécontentement du pays

Au final, le projet de Matteo Renzi a été refusé par 59,11% des votants, selon les chiffres définitifs publiés sur le site du ministère de l'intérieur. La participation a atteint 65,47%.

Le scrutin portait sur une réforme constitutionnelle prévoyant une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions et la suppression des provinces, l'équivalent des départements français.

Une vaste majorité de la classe politique avait appelé à voter "non" en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement. De son côté, le Mouvement 5-Etoiles de Beppe Grillo, qui prône un référendum sur l'appartenance de l'Italie à la zone euro, s'est dit prêt à gouverner.

>> Lire le décryptage sur les enjeux du scrutin : Le sort de Matteo Renzi suspendu au référendum de dimanche en Italie

agences/ptur/jb/sbad

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Les Italiens de Suisse ont plébiscité la réforme

Les Italiens de Suisse ont plébiscité la réforme de la Constitution proposée par Matteo Renzi, contrairement à leurs compatriotes de la Péninsule. Ils ont voté à 64,25% en faveur du texte, selon les chiffres publiés lundi sur le site du ministère de l'intérieur.

Ce chiffre est similaire à celui de l'ensemble des Italiens de l'étranger (64,7%). La participation s'est élevée à 42,32% des plus de 480'000 électeurs transalpins inscrits sur le territoire de la Confédération.

Inquiétudes dans la zone euro

François Hollande a pris acte "avec respect" de la démission de Matteo Renzi, auquel il a adressé "toute sa sympathie". Le président français "salue son dynamisme et ses qualités mises au service de réformes courageuses pour son pays", souligne 'Elysée dans un communiqué.

Prenant acte du verdict populaire, François Hollande "souhaite que l'Italie trouve en elle-même les ressorts pour surmonter cette situation." Il dit partager avec M. Renzi "sa volonté d'orienter l'Europe vers la croissance et l'emploi".

Avec le résultat de ce référendum s'ouvre une période d'incertitudes, qui pourrait peser lundi à l'ouverture des marchés financiers. On y redoute, après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d'instabilité dans la troisième économie de la zone euro.

Le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avaient en effet mis tout leurs poids dans la balance en appelant ouvertement à voter oui.