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Seul un quart des travailleurs dans le monde dispose d'un emploi stable

Le siège de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) à Genève. [Gaëtan Bally]
Seul un quart des travailleurs dans le monde dispose d'un emploi stable / Le Journal du matin / 1 min. / le 19 mai 2015
Seulement un quart des travailleurs dans le monde dispose d'un emploi stable, selon un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) publié lundi à Genève.

Trois quarts des travailleurs sont employés à titre temporaire ou avec des contrats à durée déterminée, sans contrat, comme indépendant ou même sans rémunération.

"La norme de l'emploi contractuel stable à plein temps est de moins en moins représentative du monde du travail", constate l'OIT dans son rapport "Des modalités d'emploi en pleine mutation".

Contrat de travail mis à mal

Plus de 60% des travailleurs dans le monde sont privés de tout contrat de travail. La plupart d'entre eux sont à leur compte ou contribuent au travail familial dans l'agriculture, le commerce ou l'artisanat.

L'emploi salarié ne représente que la moitié de l'emploi global, avec de fortes disparités entre régions. Dans les pays développés, environ huit travailleurs sur dix sont des employés alors qu'en Asie du Sud-Est et en Afrique le chiffre est plutôt de deux sur dix.

Parmi les salariés, seulement 42% bénéficient d'un contrat à durée indéterminée, et cette proportion va en déclinant, selon l'OIT.

ats/olhor

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L'emploi à temps partiel en augmentation

L'emploi à temps partiel s'est davantage développé depuis la crise de 2009 que l'emploi à temps plein.

Le nombre de femmes engagées à temps partiel se situe à 24% contre 12,4% chez les hommes dans 86 pays étudiés. L'emploi informel est la norme dans beaucoup de pays en développement.

"Ces tendances reflètent l'insécurité généralisée qui touche beaucoup de travailleurs dans le monde", a commenté l'OIT, qui considère en outre que 201 millions de personnes étaient au chômage l'an dernier, soit 30 millions de plus qu'en 2008.

Hausse des inégalités

Pour l'OIT, ces formes d'emploi plus atypiques s'accompagnent d'une hausse des inégalités. Ils risquent "de perpétuer le cercle vicieux d'une demande globale faible et d'une création d'emplois lente qui caractérise l'économie mondiale depuis la crise financière".

La croissance de l'emploi stagne à un taux d'environ 1,4% par an depuis 2011. Dans les pays développés et l'Union européenne, elle ne dépasse pas 0,1% par an en moyenne.

Le rapport évalue à 1218 milliards de dollars la perte de salaires liée au déficit mondial d'emplois, soit 1,2% de la production mondiale annuelle.

Les écarts de revenus entre travailleurs permanents et travailleurs intérimaires se sont par ailleurs creusés au cours des dix dernières années.