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La Libye pourrait se voir dotée de deux gouvernements concurrents

Esam Omran Al-Fetori
Abdallah al-Theni, qui dirige le gouvernement provisoire, est soutenu par le parlement élu en juin.
L'Assemblée libyenne sortante (CGN) a chargé lundi un pro-islamiste de former un "gouvernement de salut national". Le chef du gouvernement provisoire a dénoncé une décision "illégale".

La situation en Libye risque de devenir encore plus complexe. Lors d'une réunion à Tripoli convoquée par les islamistes, l'Assemblée sortante (le Conseil général national, CGN) a démis Abdallah al-Theni de la tête du gouvernement provisoire et il a chargé un pro-islamiste de former un gouvernement de salut national. Il s'agit d'Omar al-Hassi, candidat malheureux lors de l'élection en juin, finalement invalidée.

Le concerné, Abdallah Al-Theni, a rejeté l'annonce: "la réunion est illégale, ses décisions sont illégales et le seul corps législatif légal est le parlement" issu des urnes le 25 juin.

Consultations en Egypte

Dénonçant aussi la décision, le chef du Parlement, Aguila Salah Issa, a annoncé qu'il se rendrait en Egypte mardi pour des consultations avec le président Abdel Fattah al-Sissi sur la situation.

Le parlement, où les islamistes sont minoritaires, siège à Tobrouk, à 1600 kilomètres à l'est de la capitale libyenne. Il a désigné ce week-end un nouveau chef d'état-major, qui a déclaré la "guerre aux terroristes", à savoir aux milices islamistes.

afp/bri

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"Acte de trahison nationale"

Le Parlement de Tobrouk a récemment appelé à une intervention étrangère pour protéger les civils, alors que le pays est en proie à l'anarchie et aux violences. Cet appel a été considéré par les islamistes comme un "acte de trahison nationale".

Ce week-end, les islamistes ont pris le contrôle de l'aéroport de Tripoli à des milices nationalistes de Zenten, qui le détenaient depuis la chute du colonel Kadhafi. Selon les islamistes, des raids aériens, qui ont provoqué le décès de plusieurs d'entre eux, ont été menés par les Emirats arabes unis et l'Egypte sous la complicité du gouvernement et du parlement provisoire.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi (2011), la Libye compte des dizaines de milices formées d'ex-insurgés. En l'absence d'une armée et d'une police bien entraînées, les autorités libyennes ne parviennent pas à les contrôler.