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Le Portugal poursuit sa politique d'austérité en augmentant les impôts

"Le budget de l'Etat pour 2013 est difficile pour les Portugais. La hausse de la charge fiscale est très significative", a reconnu le ministre des Finances Vitor Gaspar lors de la conférence de presse lundi. [ANTONIO COTRIM]
"Le budget de l'Etat pour 2013 est difficile pour les Portugais. La hausse de la charge fiscale est très significative", a reconnu le ministre des Finances Vitor Gaspar lors de la conférence de presse lundi. - [ANTONIO COTRIM]
Alors que les Portugais sont toujours plus nombreux à protester contre l'austérité, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures dans son projet de budget pour 2013, dont d'importantes hausses d'impôts.

Le Portugal, sous assistance financière, "n'a pas de marge de manoeuvre" et doit poursuivre sur la voie de la rigueur avec l'année prochaine des hausses d'impôts généralisées, a indiqué lundi le ministre des Finances en présentant le budget 2013.

"La proposition de budget est la seule possible (...) nous n'avons aucune marge de manoeuvre", a annoncé le ministre des Finances Vitor Gaspar lors d'une conférence de presse.

En annonçant une hausse des charges fiscales "très significative", il a déclaré que le Portugal devait se conformer aux exigences de réduction de la dette établies par ses créanciers internationaux, en échange de leur aide.

Un gain de 4,3 milliards d'euros

Le ministre a confirmé la hausse d'impôts annoncée au début du mois, qui s'effectuera notamment par le biais d'une réduction de 8 à 5 du nombre des tranches d'imposition, l'introduction d'une surtaxe de 4% et une "taxe supplémentaire de solidarité" de 2,5% pour les les plus hauts revenus.

Le taux moyen d'imposition des revenus passera ainsi de 9,8% cette année à 13,2% en 2013, ce qui devrait rapporter plus de 4,3 milliards d'euros.

Réduction des dépenses

Le budget d'Etat pour 2013 comprendra également une réduction des dépenses d'un peu plus d'un milliard d'euros, avec notamment une baisse des prestations sociales et des retraites supérieures à 1.350 euros, ainsi qu'une réduction du nombre de fonctionnaires de 2%.

"Remettre en cause le budget serait remettre en cause le programme d'aide" international, accordé en mai 2011 par l'UE et le FMI d'un montant global de 78 milliards d'euros, a souligné M. Gaspar.

 "Nous devons continuer d'exécuter le programme d'aide (...) afin de retrouver notre indépendance financière", dans le cas contraire "nous serions sujets à une tutelle prolongée de nos créanciers", a-t-il fait valoir.

afp/aduc

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Grogne sociale croissante

La présentation du budget est intervenue alors que le gouvernement est confronté à une grogne sociale croissante. Depuis un mois, manifestations et grèves se sont multipliées.

Samedi dernier ils étaient encore plusieurs dizaines de milliers à protester contre l'austérité à Lisbonne et dans diverses villes du pays.

Lundi soir, des centaines de personnes ont une nouvelle fois manifesté devant le parlement, à l'appel des "Indignés" qui avaient appelé à "assiéger" l'Assemblée de la République pour marquer leur refus d'un nouveau renforcement de la rigueur. "Il est l'heure, il est l'heure que le gouvernement s'en aille", scandaient les manifestants.

Vague de commentaires

La rigueur du budget 2013 a également déclenché une vague de de commentaires acerbes.

C'est "une bombe atomique fiscale", a déclaré Antonio José Seguro, le leader du Parti socialiste, la principale formation d'opposition.

Un "massacre", a renchéri le Parti communiste, "un attentat à la dignité du peuple", s'est pour sa part exclamé le principal syndicat, la CGTP.

La hausse d'impôts risque d'aggraver la récession l'année prochaine alors que, selon des prévisions officielles, l'économie doit déjà reculer cette année de 3%, tandis que le taux de chômage devrait avoisiner les 16%.