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Affaire Bettencourt: nouvelles révélations

Les relations entre la femme la plus riche de France et le sommet de l'Etat font scandale.
Les relations entre la femme la plus riche de France et le sommet de l'Etat font scandale.
Nouvelles révélations dans l'affaire Bettencourt. Le site d'informations Mediapart a lancé lundi une série inédite d'enregistrements clandestins réalisés au domicile de l'héritière de L'Oréal par son ancien maître d'hôtel. Le premier volet concerne les "relations incestueuses de la très grande richesse et de la très haute politique", le deuxième s'intitule "Fraude et évasion fiscale" et fait inévitablement référence à la Suisse.

Le site, qui affirme détenir 67 extraits sonores au total,  a proposé 8 enregistrements dans son premier volet diffusé lundi, autant dans le deuxième publié mardi, dont un intitulé "On n'a plus le droit d'avoir des comptes en Suisse"... "Les personnages de ces extraits sont Liliane Bettencourt, son désormais célèbre gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, le ministre Eric Woerth et sa femme, Florence, le procureur Philippe Courroye, le président de la République, Nicolas Sarkozy", annonce notamment Mediapart.

Se faire offrir un bateau

Un extrait inédit propose également une conversation entre la femme la plus riche de France et Patrice de Maistre. Celui-ci demande à sa patronne de lui offrir de quoi s'acheter un bateau. Il lui propose de virer une somme sur un compte en Suisse et surtout de ne rien dire à sa fille Françoise Meyers-Bettencourt, car il n'est pas censé "faire ce genre de choses". Il demande que la chose se passe "de la main à la main".

Ces révélations tombent alors qu'un nouveau front judiciaire menace le ministre du Travail français Eric Woerth. La Cour de justice de la République (CJR), seule apte à juger les membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions, pourrait être saisie pour des infractions présumées de prise illégale d'intérêt et de favoritisme d'Eric Woerth.

Woerth à nouveau menacé

Eric Woerth est soupçonné de possibles conflits d'intérêts entre ses anciennes fonctions de ministre du Budget (mai 2007 à mars 2010), son ancien poste de trésorier du parti présidentiel UMP, et l'embauche de sa femme en 2007 par la société gérant le patrimoine de l'héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt.

Jean-Louis Nadal, procureur général près la Cour de cassation, plus haute juridiction pénale, a réclamé que lui soient transmises les pièces du dossier Bettencourt (ouvert dans le cadre d'un conflit familial entre la milliardaire et sa fille), avant le déclenchement éventuel d'une enquête de la CJR, selon le Journal du Dimanche.

Eric Woerth, fidèle du président Sarkozy, peut toutefois compter sur le soutien du gouvernement. "Pour qu'il y ait une inculpation devant la Cour de justice, il faut qu'il y ait une faute pénale de commise. Et depuis deux mois que cette affaire dure, personne n'a réussi à établir la moindre faute pénale à l'encontre d'Eric Woerth", a déclaré lundi le Premier ministre François Fillon sur la radio France Inter.

Autrefois cité comme premier ministrable, Eric Woerth a en outre été récemment mis en cause pour avoir attribué la Légion d'honneur au comptable ayant certifié ses comptes de campagne municipale.

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Eric Woerth se sent traqué

Le ministre du Travail Eric Woerth affirme dans un entretien paru lundi dans le quotidien "Le Parisien/Aujourd'hui en France" être victime d'une "lapidation médiatique", d'un "acharnement fait pour tuer".

"C'est un peu comme une chasse à l'homme, comme il existe ici des chasses à courre. Sauf que c'est moi qui joue le rôle du cerf", commente le ministre au centre de la tourmente politique depuis la révélation d'enregistrements clandestins de Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal.

"Je suis un dommage collatéral des écoutes sauvages d'un majordome", explique-t-il.

"Je subis depuis deux-trois mois une sorte de lapidation médiatique assez impressionnante", ajoute Eric Woerth, qui dit ne pas "avoir connu de campagnes aussi violentes contre un homme politique depuis l'affaire Markovic" en 1968.

Le Premier ministre d'alors, Georges Pompidou, avait été la cible d'attaques et rumeurs après le meurtre de Stefan Markovic, un ancien garde du corps de l'acteur Alain Delon. "Tout cet acharnement, c'est fait pour tuer", ajoute Eric Woerth.