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Joe Biden veut créer une vaste zone protégée, mais controversée, en Alaska

La région de Fish Creek, dans la National Petroleum Reserve-Alaska, sur le versant nord de l'Alaska. [Keystone - David W. Houseknecht/United States Geological Survey via AP]
Joe Biden veut créer une vaste zone protégée, mais controversée, en Alaska / Le Journal horaire / 36 sec. / vendredi à 20:02
Le gouvernement américain annonce vendredi vouloir limiter l'exploitation pétrolière ou gazière en Alaska, le plus grand État des Etats-Unis. Les ONG environnementales saluent la mesure, mais des élus locaux et des autochtones la dénoncent.

Plus de 5,3 millions d'hectares, soit un territoire un peu plus grand que la Suisse, devraient être classés en zone protégée par le gouvernement de Joe Biden. Le président américain souhaite limiter, dans cette vaste région de l'ouest de l'Alaska, l'exploitation pétrolière ou gazière.

La zone en question fait partie de ce qui est appelé la réserve nationale de pétrole, dans le nord-ouest de l'Alaska. La mesure permet d'interdire l'attribution future de nouveau bail d'exploitation.

"Mon administration continuera à prendre des mesures ambitieuses pour répondre à l'urgence de la crise climatique, protéger les terres et eaux de l'Amérique, et remplir notre responsabilité vis-à-vis de la prochaine génération d'Américains", a déclaré vendredi Joe Biden.

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Une mesure stratégique en pleine année électorale

L'année dernière, le gouvernement Biden avait approuvé un grand projet pétrolier en Alaska, déclenchant la colère des défenseurs de l'environnement aux Etats-Unis.

Cette fois, le projet de zone protégée a été saluée. "Nous applaudissons cette étape et appelons à des mesures encore plus courageuses pour faire en sorte de tenir l'industrie fossile à l'écart de l'Arctique, pour le bien du climat et des générations futures", a déclaré Jeremy Lieb, avocat pour l'organisation Earthjustice.

La mesure, qui intervient à quelques jours du "Jour de la Terre" et en pleine année électorale, pourrait aider le président Joe Biden à mettre en avant son bilan en termes de mesures climatiques, notamment auprès des jeunes.

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Plusieurs voix critiques en Alaska

Peu après l'annonce du gouvernement, plusieurs élus d'Alaska ont fait entendre leur mécontentement. La sénatrice républicaine Lisa Murkowski dénonce une décision visant "des gains politiques à court terme, mais au détriment de l'avenir à long terme de l'Alaska, en limitant les emplois pour les Alaskiens, les revenus pour notre État et la sécurité énergétique et minérale future de notre nation."

Un avis partagé par la démocrate Mary Peltola, qui dénonce sur X une décision "prématurée, qui "écrase les voix de beaucoup de personnes autochtone en Alaska". Elle accuse le gouvernement de ne pas les avoir assez consultées, ce qu'appuie dans un tweet l'ONG Voice of the Arctic Iñupiat, rassemblant des communautés du nord de l'Alaska.

Mais le Ministère de l'Intérieur, chargé des terres fédérales aux Etats-Unis, explique que la région abrite des ours polaires et grizzlis, des caribous, et des centaines de milliers d'oiseaux migrateurs et que les populations locales chassent ou pêchent ces ressources pour leur subsistance. 

afp/made

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