Publié

Au Pérou, les manifestations contre la présidente Boluarte gagnent Lima

Lima
Au Pérou, Lima à son tour gagnée par les manifestations contre la présidente Boluarte / L'actu en vidéo / 1 min. / le 13 janvier 2023
Manifestations et blocages de routes se poursuivent au Pérou où l'aéroport menant au célèbre Machu Picchu a même été fermé par "prévention". Les rassemblements ont gagné la capitale Lima, jusque-là épargnée.

Les heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont fait depuis le début de la crise, il y a un mois, au moins 42 morts, dont un policier brûlé vif par la foule, et des centaines de blessés.

Sous le slogan "Pas un mort de plus, à bas la dictature civilo-militaire raciste et classiste", des milliers de manifestants ont défilé pacifiquement jeudi dans le centre historique de Lima, à l'appel d'un conglomérat de collectifs sociaux, de syndicats et de partis de gauche.

"Nous marchons à cause des meurtres, à cause du massacre dans (la région de) Puno de nos frères paysans. Nous demandons la démission de Dina Boluarte, car c'est un gouvernement usurpateur", déclare à l'AFP Rosario Abanto, 59 ans.

>> Lire aussi : Dina Boluarte entend rester à la tête du Pérou en dépit des manifestations

Aéroport fermé

Des manifestations se sont poursuivies jeudi dans 10 des 25 régions du Pérou et notamment dans les villes de Tacna, Moquegua, Puno, Cuzco, Abancay, Apurimac, Arequipa, Madre de Dios et Huancavelica, dans le sud et l'est du pays, ainsi qu'à San Martin (nord). De nombreux axes routiers sont bloqués dans ces régions, selon les autorités.

Une tentative d'intrusion dans l'aéroport a été contenue mercredi à coup de gaz lacrymogènes. Mais, craignant une répétition, le ministère des Transports a suspendu jeudi "préventivement" et "pour une durée indéterminée" les opérations aériennes.¨

C'est la deuxième fois que l'aéroport est fermé depuis le début du mouvement de protestation début décembre contre la nouvelle présidente, après la destitution de l'ex-président de gauche Pedro Castillo par le Parlement. En décembre, l'aéroport de Cuzco avait suspendu ses opérations cinq jours durant.

La liaison en train entre Cuszo et le site du Machu Picchu a été suspendue jusqu'à nouvel ordre afin de garantir la sécurité des passagers et des agents, a annoncé la compagnie ferroviaire dans un communiqué.

Obsèques

Dans la région de Puno, à la frontière bolivienne, épicentre du mouvement protestataire sur les rives du lac Titicaca, 17 victimes des affrontements avec les forces de l'ordre à Juliaca ont été enterrées.

Un jeune manifestant de 16 ans, hospitalisé depuis lundi, est décédé jeudi à Juliaca, portant à 18 le nombre total de civils tués dans la ville, où un couvre-feu nocturne de trois jours a été décrété mardi.

Dans ce contexte, le ministre du Travail, Eduardo Garcia, a démissionné et demandé que les élections soient avancées à 2023 au lieu de 2024. Les manifestants réclament aussi la dissolution du Parlement et la convocation d'une Assemblée constituante.

"Génocide"

Le Parquet a ouvert mardi une enquête pour "génocide" présumé à l'encontre de Dina Boluarte. Elle concerne des faits de "génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations" de décembre et janvier.

>> Lire : Enquête pour "génocide" contre la présidente du Pérou Dina Boluarte

Mercredi, une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) est arrivée à Lima pour évaluer "la situation des droits de l'homme dans le contexte des protestations sociales".

afp/kkub

Publié