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Le président du Conseil italien Mario Draghi annonce sa démission, le président la refuse

Mario Draghi, président du Conseil italien, a présenté sa démission jeudi au président de la République Sergio Mattarella, qui l’a refusée
Mario Draghi, président du Conseil italien, a présenté sa démission jeudi au président de la République Sergio Mattarella, qui l’a refusée / 12h45 / 1 min. / le 15 juillet 2022
Retournement de situation: après que le président du Conseil italien, Mario Draghi, a annoncé jeudi sa démission - en soulignant que les conditions n'étaient plus réunies pour l'exécution de ses fonctions après l'effritement de sa coalition - le président italien Sergio Mattarella a refusé sa démission.

"Le président de la République n'a pas accepté la démission du président du Conseil et l'a invité à se présenter au parlement (...) afin qu'ait lieu une évaluation de la situation" créée par la non-participation d'un parti de sa coalition à un vote de confiance au Sénat, a précisé la présidence de la République dans un communiqué.

L'avenir de Mario Draghi était incertain après la décision du Mouvement 5 Etoiles (M5S), membre de la coalition au pouvoir, de boycotter un vote de confiance sur un texte discuté au Sénat.

>> Lire également : Le gouvernement de Mario Draghi sur la sellette en Italie

"Je veux vous annoncer que ce soir je remettrai ma démission au président de la République" Sergio Mattarella, avait déclaré plus tôt Mario Draghi, selon des propos rapportés dans un communiqué de ses services.

L'annonce du Premier ministre intervient "dans un moment de grave crise économique et climatique" dans le pays, à laquelle vient s'ajouter une crise politique, souligne Ludmila Acone, historienne spécialiste de l'Italie à Université Paris 1, vendredi dans La Matinale.

>> Le point de situation sur la politique italienne dans le 12h30 :

Le président du Conseil italien Mario Draghi a annoncé sa démission. [EPA/Keystone - Angelo Carconi]EPA/Keystone - Angelo Carconi
Incertitude politique après la démission refusée du président du Conseil italien Mario Draghi / Le 12h30 / 1 min. / le 15 juillet 2022

"Le pacte de confiance a disparu"

"La majorité d'unité nationale qui a soutenu ce gouvernement depuis sa création n'existe plus. Le pacte de confiance fondant l'action de ce gouvernement a disparu", avait expliqué Mario Draghi.

La coalition soutenant le chef du gouvernement rassemblait jusqu'ici toutes les forces politiques représentées au Parlement, à l'exception du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia.

Mario Draghi dispose donc théoriquement d'une majorité pour gouverner même sans les 5 Etoiles, mais l'ex-patron de la Banque centrale européenne avait affirmé à plusieurs reprises qu'il n'y aurait pas de gouvernement sans eux.

Le président du Conseil devra s'expliquer mercredi prochain devant le Parlement. Pour Ludmila Acone, il sera difficile de trouver une solution. "Les enjeux et les différences entre les mouvements politiques qui composent cette unité nationale sont trop importantes", estime-t-elle. Si aucun accord n'est conclu, des élections anticipées de plusieurs mois pourraient avoir lieu, indique la spécialiste.

En poste depuis 2021

Mario Draghi était en effet arrivé aux affaires début 2021 pour constituer une coalition d'"unité nationale" susceptible de surmonter l'urgence pandémique et la crise économique qui s'est ensuivie. Or sans le soutien des M5S, il considère que son gouvernement devient "politique" et estime n'avoir pas été mandaté pour conduire un cabinet de cette nature.

Une position qu'il a réaffirmée jeudi devant ses ministres: "Depuis mon discours d'investiture au Parlement, j'ai toujours dit que ce gouvernement aurait continué seulement s'il avait une perspective claire de réaliser le programme de gouvernement sur lequel les forces politiques avaient voté la confiance (...) Ces conditions n'existent plus aujourd'hui."

>> Ecouter aussi l'analyse de Ludmila Acone dans La Matinale :

Ludmila Acone analyse les élections régionales en Italie.
L'Italie une nouvelle fois en crise politique: interview de Ludmila Acone / La Matinale / 5 min. / le 15 juillet 2022

afp/gma

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La France prépare un "plan de sobriété" énergétique

Comme ailleurs en Europe, les menaces sur approvisionnement en énergie dues à la guerre en Ukraine suscitent des mesures dans l'Hexagone. L'Etat français va préparer cet été "un plan de sobriété" énergétique, pour faire face au risque de pénurie liée à la guerre en Ukraine, a déclaré jeudi Emmanuel Macron au cours de l'allocution télévisée du 14 juillet.

"On doit rentrer collectivement dans une logique de sobriété", "on va préparer un plan pour se mettre en situation de consommer moins", a déclaré le chef de l'Etat, expliquant qu'il demanderait "aux administrations publiques, aux grands groupes de préparer un plan".

"Faire attention collectivement"

"On va essayer de faire attention collectivement, le soir aux éclairages quand ils sont inutiles, on va faire un plan pour les administrations publiques, on va faire un plan de sobriété dans lequel on va demander à tous nos compatriotes de s'engager, et on va faire un plan de sobriété et de délestage, -c'est de gaz et d'électricité dont on parle là-, avec nos entreprises", a-t-il précisé.

Emmanuel Macron a par ailleurs indiqué que la France était "en train de reconstituer nos stocks (de gaz; ndlr), pour avoir à la fin de l'automne quasi 100% de nos stocks. Nous y serons".