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Défaite du Premier ministre au profit du centre-droit lors des législatives tchèques

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis avant un sommet à Bruxelles en décembre 2017. [keystone - Olivier Hoslet]
Défaite du Premier ministre au profit du centre-droit lors des législatives tchèques / Le Journal de 22h30 / 19 sec. / le 9 octobre 2021
L'alliance tchèque de centre-droit Ensemble a remporté de justesse samedi les élections législatives, selon des résultats presque complets qui ont créé la surprise. Les premiers résultats avaient accordé la victoire au Premier ministre milliardaire populiste Andrej Babiš.

Après le dépouillement de plus de 99,9% des votes, Ensemble a obtenu 27,78% des voix, tandis que le mouvement populiste ANO d'Andrej Babiš en recueillait 27,14%. Selon les analystes, ce revirement est dû au fait que les bulletins des électeurs des grandes villes ont été dépouillés à la fin.

Avec ce score, la coalition Ensemble, qui regroupe le Parti démocratique civique de droite, le parti "TOP 09" (centre-droit) et l'Union chrétienne démocrate (centre), a obtenu 71 sièges sur les 200 que compte le Parlement tchèque. Elle devance le parti populiste libéral-conservateur ANO d'Andrej Babiš, qui obtiendrait 72 sièges.

Ensemble, dont le chef de file Petr Fiala s'est positionné immédiatement pour former le prochain gouvernement, disposerait d'une majorité 108 siège au Parlement s'il forme une coalition plus large avec la seconde alliance de centre-droit constituée du Parti pirate anti-système et le mouvement centriste des Maires et indépendants (STAN).

L'extrême-droite s'installe, les communistes "out"

Un quatrième parti siégera au Parlement, le mouvement d'extrême droite et anti-musulman Liberté et démocratie directe (SPD), dirigé par l'homme d'affaires d'origine japonaise Tomio Okamura, qui a obtenu près de 10% des voix et devrait pouvoir compter sur une vingtaine d'élus.

Avec un score de 3,6%, le Parti communiste n'a quant à lui pas franchi la barre des 5%, et il sera ainsi exclu du Parlement pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

Constitutionnellement, c'est au président Miloš Zeman qu'il revient de désigner le nouveau Premier ministre. Avant le scrutin, il avait laissé entendre qu'il choisirait Miloš Zeman, son ancien allié. Mais les résultats inattendus pourraient l'amener à changer d'avis.

"Nous verrons ce que le président dira", a déclaré dans la soirée Andrej Babiš. "Je suis un manager, ma place est au gouvernement", a-t-il insisté devant les journalistes.

Davantage de participation

Avec presque tous les bulletins dépouillés, le taux de participation avait atteint 65%, contre 60,84% lors des précédentes élections législatives en 2017.

Andrej Babis, magnat de l'agroalimentaire, de la chimie et des médias, âgé de 67 ans, est accusé de fraude présumée aux subventions européennes et l'Union européenne lui reproche un conflit d'intérêts entre ses rôles d'homme d'affaires et d'homme politique.

Le weekend dernier, l'enquête internationale Pandora Papers a révélé qu'il avait utilisé l'argent de ses sociétés offshore pour financer l'achat de propriétés dans le sud de la France en 2009, dont un château.

Andrej Babiš a rejeté toutes ces allégations dans lesquelles il voit une campagne de diffamation à son encontre.

afp/vkiss

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