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La migration en nette baisse en 2020 dans les pays de l'OCDE

Le siège de l'Organisation internationale pour les migrations à Genève. [Keystone - Christian Beutler]
Baisse sans précédent des flux migratoires dans les pays de l'OCDE au premier semestre 2020 / Le Journal horaire / 41 sec. / le 19 octobre 2020
Le nombre de permis de séjour délivrés a presque chuté de moitié au premier semestre 2020 dans les pays de l'OCDE, une situation "sans précédent", souligne un rapport de l'organisation publié lundi. La fermeture des frontières pendant le pic de Covid l'explique.

Alors que le nombre de nouveaux immigrés permanents était resté stable en 2018 et 2019 à environ 5,3 millions par an, le nombre de nouveaux permis délivrés a baissé de 46% au premier semestre 2020, a décrypté Jean-Christophe Dumont, le chef de la division migrations internationales de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), qui regroupe une quarantaine de pays développés, dont la Suisse.

Au deuxième trimestre, la baisse a même atteint 72% par rapport à la même période de l'année précédente: en Suisse 31%, en Allemagne 57% et en Autriche 40%.

Baisse "sans surprise"

Cette baisse est qualifiée de "sans surprise" dans un contexte où les frontières ont été fermées et les mobilités internationales fortement perturbées durant plusieurs mois en raison de l'épidémie de Covid-19. Elle pourrait être partiellement compensée au deuxième semestre, estime le rapport de l'organisation.

L'impact de la crise varie également beaucoup d'un Etat à l'autre. Dans beaucoup de pays de l'OCDE, notamment non-européens, les flux sont littéralement à zéro, comme en Australie, au Japon, aux Etats-Unis et en Corée. La dynamique est différente en Europe: ainsi, en France, le nombre de permis octroyés est revenu en juin au niveau de l'an dernier.

Moins bien intégrés sur le marché du travail

"Les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 pourraient faire reculer les progrès réalisés" en matière d'intégration des immigrés sur le marché du travail, alors qu'elle s'était améliorée ces dernières années, s'inquiète l'OCDE. En 2019, plus des deux tiers des immigrés avaient un emploi.

Remise en question à cause de la pandémie, l'intégration crée des écarts entre les travailleurs immigrés et ceux autochtones, estime son président José Angel Gurria. La commissaire européenne aux Affaires intérieures Yvla Johansson souligne elle le "risque de décrochage scolaire" des élèves issus de familles immigrées qui ne peuvent bénéficier de l'aide de leurs parents, et insiste sur le maintien des programmes d'intégration.

Les travailleurs immigrés représentent en moyenne un quart du personnel médical dans la zone OCDE. En Suisse, c'est même près de la moitié. Les secteurs des transports, du nettoyage, de l'industrie alimentaire et des services informatiques sont aussi concernés.

ats/vic

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