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Le courrier international toujours fortement ralenti par la crise sanitaire

En Suisse, le trafic international à l'export se passe mieux que le trafic à l'import. [Keystone - Christian Beutler]
La pandémie de coronavirus perturbe les envois postaux internationaux / Tout un monde / 7 min. / le 13 juillet 2020
La pandémie de nouveau coronavirus a engendré un très fort ralentissement dans l'acheminement du courrier à l'échelon international. Le trafic reprend peu à peu, mais la situation est encore loin d'un retour à la normale.

Malgré une timide reprise du trafic aérien, le trafic postal reste encore impossible à l'heure actuelle avec certains pays comme le Cap Vert. Pour le Burkina Faso, l'Ethiopie ou le Gabon, il est possible d'envoyer des lettres, mais seulement en courrier prioritaire. La Poste suisse a du reste publié sur son site l'ensemble des restrictions.

"Aujourd'hui, une partie des vols ont repris, mais ils sont limités", souligne son responsable politique et communication Laurent Savary lundi dans l'émission Tout un monde. "Certaines zones sont peut-être mieux desservies que d'autres, mais une partie se fait aussi par moyens de transport terrestres".

L'export plus facile que l'import

Et si l'activité a bien repris en ce qui concerne l'export de courrier depuis la Suisse, il en va autrement pour l'import depuis l'étranger. "Enormément de colis sont restés stationnés dans les pays d'origine", relève Laurent Savary. Donc (…) on a un flux important, que ce soit pour les lettres ou les colis".

L'Union postale universelle (UPU), agence de l'ONU qui favorise la coopération des systèmes postaux du monde entier, constate elle aussi une embellie. "On a senti une nette amélioration, puisque la cellule de continuité opérationnelle a beaucoup assisté les pays pour trouver des solutions alternatives au transport aérien", explique le chef du programme d'amélioration de la qualité du bureau international de l'UPU Chokri Ellili. "Cela a contribué à la décongestion des volumes qui ont stagné au niveau des centres de tri ou de traitement des colis internationaux."

Alternatives au transport aérien

Car le blocage est venu notamment de la fermeture des frontières et des aéroports. Les postes mondiales étant fortement dépendantes du trafic aérien, il a fallu trouver des alternatives, par voie ferroviaire ou maritime.

L'Union postale universelle a collaboré avec des organisations internationales de transport, mais aussi avec l'Organisation internationale de l'aviation civile, pour organiser l'acheminement du courrier par les avions destinés au fret.

"Mais le fret est plus cher (entre 30 et 300%), ce qui engendre des coûts supplémentaires entre les opérateurs postaux en matière de paiement et de rémunération", relève Chokri Elilli. Et dans certains pays, cela s'est reporté sur le consommateur par le biais de taxes spéciales.

Le responsable politique et communication de La Poste Laurent Savary évoque un colis de deux kilos envoyé de Suisse au Japon, qui aurait coûté environ 170 francs.

Délais de livraison encore deux fois plus long

En temps normal et en moyenne, selon l'UPU, un colis international est acheminé en cinq à sept jours. Mais au plus fort de la crise, on a pu atteindre 40 jours dans certains pays. A l'heure actuelle, il faut encore compter entre dix et quinze jours selon Chokri Ellili.

En Suisse, La Poste a dû faire face - parallèlement aux retards d'acheminement - à une explosion du nombre de colis. Actuellement, elle subit entre 20 et 30% de hausse d'activité par rapport à l'année passée. Et "tout ce qui a été stocké dans les pays d'origine arrive en même temps que les commandes actuelles", souligne Laurent Savary.

Blandine Levite/oang

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