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Monsanto devra verser 80 millions de dollars à un retraité atteint d'un cancer

Monsanto a été tenu pour responsable du cancer d'un homme qui utilisait du Roundup
Monsanto a été tenu pour responsable du cancer d'un homme qui utilisait du Roundup / 19h30 / 2 min. / le 28 mars 2019
Deuxième défaite judiciaire de taille pour Monsanto, condamné mercredi aux Etats-Unis à verser plus de 80 millions de dollars à un retraité malade d'un cancer qu'il attribue au Roundup, le désherbant vedette du groupe racheté par l'allemand Bayer.

C'est la deuxième fois en quelques mois qu'un jury populaire de San Francisco conclut que le Roundup a causé un cancer et que Monsanto est coupable de n'avoir rien fait pour prévenir des dangers possibles de son produit au glyphosate.

Bayer s'est d'ailleurs dit "déçu par la décision du jury" dans un communiqué, mais estime qu'elle "ne change rien au poids de 40 ans de science et de conclusions d'agences de régulation dans le monde entier qui soutiennent que notre désherbant au glyphosate est sûr et qu'il n'est pas cancérigène".

Le groupe a annoncé qu'il allait faire appel de ce jugement.

>> Voir l'analyse de Philippe Revaz dans le 19h30 :

Philippe Revaz: "Tout cela va coûter énormément d'argent à Bayer"
Philippe Revaz: "Tout cela va coûter énormément d'argent à Bayer" / 19h30 / 1 min. / le 28 mars 2019

Vingt-cinq ans d'utilisation du Roundup

Edwin Hardeman, 70 ans, avait été diagnostiqué d'un lymphome non-hodgkinien en 2015 avant d'attaquer la firme l'année suivante, estimant que sa maladie était due au Roundup dont il s'est servi pendant plus de 25 ans pour désherber sa propriété en Californie.

La semaine dernière, les jurés avaient déjà estimé que le Roundup était un "facteur substantiel" dans le cancer d'Edwin Hardeman.

Mercredi, ils ont conclu que Monsanto avait également mis sur le marché un produit ayant un "défaut de conception", que les bidons de Roundup auraient dû mentionner des "avertissements" sur les risques potentiels et que Monsanto avait été "négligent" en ne prévenant pas les usagers de risques de cancer.

Dommages "punitifs"

Estimant que la direction de Monsanto avait agi "avec malveillance" et avait sciemment négligé la sécurité, le jury a attribué 75 millions de dollars au plaignant en dommages "punitifs", selon le terme juridique américain.

A cette somme s'ajoutent notamment les dommages destinés à compenser les dépenses de santé et les pertes économiques passées et à venir du plaignant ainsi que sa souffrance morale. Au total, ce sont 80,3 millions de dollars que doit débourser Monsanto.

afp/pym

>> Voir le reportage du 19h30 sur la situation en Suisse :

Le glyphosate est toujours en vente libre en Suisse, mais son utilisation diminue
Le glyphosate est toujours en vente libre en Suisse, mais son utilisation diminue / 19h30 / 2 min. / le 28 mars 2019
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