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"Lier réforme des retraites et fiscalité des entreprise est une mauvaise idée"

L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Jérôme Cosandey, directeur romand d'Avenir Suisse
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Jérôme Cosandey, directeur romand d'Avenir Suisse / La Matinale / 9 min. / le 3 septembre 2018
Le directeur romand d'Avenir Suisse Jérôme Cosandey estime que lier réforme de la prévoyance et fiscalité des entreprises est une mauvaise opération. Il souhaite que la population se prononce sur chaque sujet de manière séparée.

Opposé à la réforme Prévoyance 2020, le think tank Avenir Suisse avait fourni des arguments aux adversaires du projet. Il s'oppose à nouveau au compromis qui doit lier réforme des retraites et fiscalité des entreprises.

"La capacité de trouver des compromis est importante, mais il faut savoir jusqu'où on est prêt à aller", martèle le nouveau directeur romand d'Avenir Suisse Jérôme Cosandey lundi dans La Matinale de la RTS. "C'est un peu inquiétant de voir aujourd'hui le Parlement rassembler deux sujets absolument clés, à savoir comment l'Etat va se financer – la réforme fiscale des entreprises –, et comment nos retraites doivent être organisées."

Jérôme Cosandey insiste: "Sur ces deux sujets clés, on devrait avoir l'avis du peuple et de façon séparée. Les grouper dans un seul paquet revient à faire une sorte de contrat de coalition, comme les Italiens ou les Allemands. (...) Ce n'est pas ça qu'on voudrait avoir dans notre démocratie directe. (...) Ce marchandage politique fait de moins en moins d'heureux, à gauche comme à droite." Et Jérôme Cosandey estime que le "Suisse moyen n'est pas prêt à mettre deux fois le poing dans sa poche parce qu'on essaye de faire passer sous le radar des réformes absolument essentielles pour notre pays".

Un think tank "plus souvent repris par la droite"

Interrogé sur le positionnement de son organisation, Jérôme Cosandey explique que les études produites par Avenir Suisse possèdent une partie "chiffrée et factuelle", qui est "indiscutable" et dont les analyses sont reconnues par tous les partis politiques. Pour la seconde partie, les recommandations qui sont orientées politiquement – "nous sommes indépendants, mais nous ne sommes pas neutres", souligne-t-il – et les analyses d'Avenir Suisse représentent "une économie de marché, une politique libérale dans toute la largeur du thème".

Le directeur d'Avenir Suisse admet que les idées du think tank sont plus souvent reprises par la droite, "mais sur des thèmes de société, sur une société libérale qui n'a pas forcément une dimension économique, il y a aussi des recoupements avec des partis de gauche progressistes, qui ont aussi la volonté de faire avancer notre pays".

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adapation web: ebz

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