L'un des défis qui attendra les milieux économiques suisse en 2018 sera certainement la mise en application de l'article constitutionnel sur l'immigration, concocté à la suite de la votation populaire du 9 février 2014.
"La libre mobilité est un principe magnifique lorsque les marchés du travail sont proches de l'équilibre. En revanche, lorsqu'il y a du chômage dans certaines professions, il faut moduler la libre circulation. Le principe de la préférence indigène me paraît totalement justifié, socialement et économiquement", affirme vendredi l'ancien vice-président de la Banque nationale Suisse (BNS), Jean-Pierre Danthine, au 19h30 de la RTS.
"Une machine administrative"
Alors que le canton de Genève craint que Berne lui impose "une usine à gaz administrative", l'économiste suggère de s'appuyer sur les expériences existantes: "A Neuchâtel, ça fonctionne. Donc ça peut aussi fonctionner à Genève, il n'y a pas de raison". Mais le professeur à l'Ecole d'économie de Paris met toutefois en garde contre la "machine administrative" qui pourrait être pénalisante pour tout le monde.
Quant à la crainte d'une désillusion face à une mesure qui n'irait pas assez loin, Jean-Pierre Danthine dit "espérer" que cela suffise. "C'est une question de responsabilité des entreprises, des entrepreneurs, des associations d'employeurs, de donner une priorité aux chômeurs locaux avant d'aller chercher à tout prix un travailleur résident à l'étranger".
Propos recueillis par Pierre-Olivier Volet/fme