"La France estime qu'il est opportun que les pays qui ne veulent pas de nouvelles centrales nucléaires chez eux, mais qui importent volontiers de l'électricité nucléaire de France, participent aux coûts de construction des nouvelles centrales prévues en France". Cette déclaration a été prononcée lors d'une rencontre il y a quelques jours entre des journalistes européens et le ministère français des Affaires étrangères à Paris, selon le journal alémanique.
La Suisse est comprise dans les "pays" évoqués, ajoute la NZZ am Sonntag, qui a demandé des précisions.
Un précédent dans les années 70
La Suisse doit-elle passer à la caisse pour la construction de ces infrastructures dans l'Hexagone? Au niveau légal, l'Etat ne peut pas construire directement des centrales à l'étranger. Mais les entreprises d'électricité peuvent en revanche investir chez notre voisin, ce qu'elles ont déjà fait par le passé.
Ainsi, dans les années 70, l'opposition à un réacteur à Kaiseraugst (AG) a pris de l'ampleur, au point d'obtenir finalement gain de cause: le projet a été abandonné en 1988. Les sociétés d'électricité suisses ont, elles, mis un pied en France à cette époque. Les centrales françaises du Bugey, de Cattenom et de Fessenheim ont en effet en partie été réalisées avec des fonds suisses. En contrepartie, les énergéticiens helvétiques ont bénéficié d'une garantie d'importation de courant issu de l'atome.
Pourquoi ne pas recommencer? "Ce serait une solution win-win", estime un acteur de la branche préférant rester anonyme.
ami avec ats