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La croissance allemande, plombée par son secteur industriel, toujours en berne en 2024

Le secteur immobilier allemand est en crise et entraine de nombreuses faillites
Le secteur immobilier allemand est en crise et entraine de nombreuses faillites / 12h45 / 2 min. / le 27 mars 2024
Les principaux instituts de conjoncture allemands ont nettement abaissé mercredi leur prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2024. Celle-ci est désormais attendue à 0,1%, la première économie européenne souffrant d'une crise "conjoncturelle" et "structurelle".

Les instituts prévoyaient encore cet automne une croissance de 1,3% pour l'Allemagne cette année, mais sont désormais plus pessimistes en raison de la lenteur du redressement de la consommation. Leur nouvelle prévision se rapproche des projections du gouvernement allemand, qui prévoit une croissance de 0,2% cette année.

En cause, "des facteurs conjoncturels et structurels" qui se superposent, expliquant "la lenteur de l'évolution économique globale", a déclaré Stefan Kooths, directeur de la recherche économique à l'Institut de Kiel. "Bien qu'une reprise soit probable à partir du printemps, l'élan général ne sera pas très fort", a-t-il ajouté.

Crise du secteur industriel

En 2023, l'économie allemande a basculé dans le rouge avec une chute de 0,3% de son PIB, plombé par la crise du secteur industriel. "Au cours de l'année, la consommation privée deviendra le moteur le plus important de l'économie", ont expliqué les cinq instituts (DIW, IFO, IFW, IWH, RWI) dans un communiqué commun.

Pilier de la croissance allemande, le secteur industriel traverse une crise causée par la hausse des prix de l'énergie et par la baisse de la demande mondiale. Cette situation délicate provoque de vifs débats entre les trois partis du gouvernement de coalition du chancelier Olaf Scholz.

Pénurie de logements

Plus d’un millier d’entreprises ont fait faillite en 2023, stoppant net de nombreux chantiers. La forte hausse du taux d'intérêt est notamment responsable de la situation.

"La crise actuelle est exclusivement liée à la hausse des taux d’intérêt qui sont passés à 4 voire 5%. Dans ce contexte, personne n’est plus en mesure de financer la construction d’un appartement", explique dans le 12h45 de la RTS Horst Kasimir, propriétaire d'une entreprise de construction actuellement au chômage technique.

La situation est inquiétante, alors que la pénurie de logements est de plus en plus criante dans les grandes villes. Le gouvernement avait promis 400'000 logements neufs par an, un objectif loin d'être atteint.

Le chef de file des libéraux, le ministre des Finances Christian Lindner, refuse la réforme plébiscitée par Robert Habeck, ministre de l'Economie écologiste, qui appelle à aménager les règles budgétaires constitutionnelles pour investir et soutenir l'industrie. Les experts des instituts recommandent une réforme "modérée" de la règle constitutionnelle du frein à l'endettement, qui autoriserait plus d'investissement financé par la dette.

asch avec ats

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